Pape François : “Les arrivistes dans l’Eglise, qu’il aillent faire de l’alpinisme”

alpinisme

Lundi 5 mai dernier, le souverain pontife n’a pas mâché ses mots pour critiquer ceux qui rêvent d’argent et d’ascension sociale, en utilisant pour cela l’Eglise. Il y a d’autres manières d’atteindre des sommets…

Lundi, pendant la messe célébrée comme chaque matin à la maison Saint-Marthe, le pape François s’est exprimé en des termes très forts pendant son homélie, prenant  comme texte de départ l’épisode où Jésus réprimande la foule qui le cherche seulement car elle a pu se rassasier avec la multiplication des pains, et des deux poissons.

“Un pasteur vaniteux ne fait pas de bien au peuple de Dieu”

Pour le pape, Jésus critique trois raisons qui ne sont pas bonnes, pour le suivre. La première est la vanité, les autres le pouvoir et l’argent. D’après François, même des pasteurs peuvent pêcher par vanité, et “un pasteur vaniteux ne fait pas de bien au peuple de Dieu.”

Ajoutant que “certains suivent Jésus, et peut-être pas de manière consciente, cherchent le pouvoir. Le cas le plus évident, c’est Jean et Jacques, les fils de Zébédée, qui demandaient à Jésus la grâce d’être premier ministre et vice-premier ministre, quand serait arrivé le Règne. Et dans l’Eglise nous trouvons de ces arrivistes ! Il y en a tellement qui frappent à la porte de l’Eglise  !” Pour cela, le pape conseille “d’aller au Nord et de faire de l’alpinisme, c’est plus sain !”

De faux bienfaiteurs de l’Eglise

Après la vanité et le pouvoir, vient enfin l’argent. “Ceux qui suivent Jésus pour l’argent, avec l’argent, en cherchant à profiter économiquement de la paroisse, du diocèse, de la communauté chrétienne, de l’hôpital, du collège… De vrais affairistes” pour le pape François. Concluant que ces gens se “présentent comme des bienfaiteurs de l’Eglise mais se font plein d’argent et pas toujours propre !”

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille pour le site web de Radio Notre Dame comme rédacteur et animateur des réseaux sociaux. Il anime également des matinales. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre le site d’information économique, Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l’Institut européen de journalisme et membre de l’Association des journalistes de défense.

Pas de place dans l’Eglise pour des prêtres médiocres !

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En tant qu’ancien séminariste, et ancien responsable de la formation des prêtres, le pape François parlait avec expérience, lundi 14 avril dernier, devant les séminaristes italiens du “Leoniano”, un séminaire diocésain de la province du Latium. Un discours exigeant, mais ô combien encourageant.

Prêtre ce n’est pas exercer un métier, c’est devenir un pasteur à l’image de Jésus !

Un discours ferme mais encourageant du pape à des séminaristes

Les séminaristes du “Leoniano” sont prévenus. Lundi 14 avril dernier, le pape François leur a adressé un discours ferme mais encourageant sur la fonction de prêtre au sein de l’Eglise. “Il n’y a pas de place dans l’Eglise pour des ministres médiocres qui utilisent le peuple de Dieu à leur avantage” a-t-il déclaré devant ce séminaire de la province du Latium. Ajoutant “Malheur aux pasteurs d’Israël, qui ne paissaient qu’eux-même” citant l’Ecriture sainte.

Soixante kilomètres à pied pour rencontrer le pape François

Des propos qui auront peut être effrayé certains, mais qui a eu le mérite de remettre ces séminaristes au coeur de leur formation ecclésiastique. Pour rencontrer le pape, certains étudiants de ce séminaire régional avait fait le trajet à pied, de la ville d’Anagni jusqu’à Rome. Une soixantaine de kilomètres pour se faire encourager dans leur vocation par le pape François. Un trajet symbolisant également leur chemin de formation à parcourir avec enthousiasme et persévérance, malgré les difficultés.

Prêtre, ce n’est pas un métier

“Chers séminaristes, vous n’êtes pas en train de vous préparer à exercer un métier, à devenir les fonctionnaires d’une entreprise ou d’un organisme bureaucratique. Je vous en prie ne tombez pas dans ce piège. Vous devez devenir des pasteurs à l’image de Jésus. Et si vous n’êtes pas disposés à suivre cette voie, ayez le courage de chercher un autre chemin. Il y a de nombreuses manières dans l’Eglise d’offrir un témoignage chrétien” a averti le souverain pontife, devant ces étudiants. En clair, le chemin de la prêtrise est exigeant. Autant s’en écarter si l’on a pas les forces nécessaires.

Sources : Vatican News

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille pour le site web de Radio Notre Dame comme rédacteur et animateur des réseaux sociaux. Il anime également des matinales. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre le site d’information économique, Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l’Institut européen de journalisme et membre de l’Association des journalistes de défense.

L’incohérence des fidèles et des pasteurs « mine la crédibilité de l …

Le a invité, le 14 avril 2013, fidèles et pasteurs catholiques à un « témoignage concret » de leur foi, en se gardant de l’incohérence qui « mine la crédibilité de l’Eglise ». Le pontife célébrait la messe pour la première fois dans la basilique romaine de Saint-Paul hors-les-murs.

Dans son homélie, le pape François a évoqué la figure de Saint Paul, « un humble et grand apôtre du Seigneur, qui l’a annoncé par la parole, lui a rendu témoignage par le martyre et l’a adoré de tout son cœur ». Il a proposé une réflexion sur les verbes « annoncer », « témoigner » et « adorer ».

Après avoir interrogé les fidèles sur leur capacité à porter la Parole de Dieu dans leurs milieux de vie et à savoir parler du Christ autour d’eux, le souverain pontife a appelé les pasteurs à « témoigner du Christ…sans réserve, sans calculs, quelquefois au prix de leur vie ».

« L’Evangile doit être annoncé et il doit être témoigné », a lancé le pape avant de relever que le témoignage de la foi a certainement plusieurs formes, comme celui des « saints cachés ». Citant l’écrivain français Joseph Malègue (1876-1940), le pape a parlé de « classe moyenne de la sainteté » dont tous font partie. Il a également évoqué ceux qui souffrent à cause de l’Evangile et qui donnent leur vie pour rester fidèles au Christ à travers un témoignage « marqué par le prix du sang ».

Après avoir redit que l’on ne pouvait annoncer l’Evangile « sans le témoignage concret de la vie », le pape a légèrement improvisé en citant saint François d’Assise qui invitait ses frères à prêcher avec leur propre vie. Applaudi par les fidèles, le pontife a souligné l’incohérence de certains pasteurs et fidèles. La contradiction entre leur parole et leur façon de vivre, « mine la crédibilité de l’Eglise ».

Se dépouiller de ses idoles

Le pape a expliqué qu’on ne pouvait adorer le Seigneur sans se dépouiller de beaucoup d’idoles « petites et grandes ». Ces idoles que « nous tenons souvent cachées », peuvent être l’ambition, le goût du succès, le fait de se mettre soi-même au centre, la tendance à dominer les autres, la prétention d’être les seuls maîtres de notre vie, quelques péchés auxquels nous sommes attachés, et beaucoup d’autres.

Au tout début de la cérémonie, avant d’être formellement accueilli par quelques mots du cardinal archiprêtre James Harvey, le pape s’était arrêté devant le tombeau de l’apôtre Paul. En juin 2009, Benoît XVI avait annoncé pour la première fois que le sarcophage de saint Paul, situé au cœur de la basilique, avait été examiné et contenait des restes mortels de l’apôtre des Gentils.

Comme une semaine plus tôt lors de sa prise de possession de la cathédrale de Rome, la basilique Saint-Jean-de-Latran, le pape François est apparu avec le célèbre bâton pastoral qu’utilisaient ses prédécesseurs Paul VI et Jean Paul II. Le nouveau pontife a donc provisoirement mis de côté la férule plus antique utilisée à partir de 2008 par Benoît XVI.

A la fin de la célébration, le pape François s’est rendu dans la Chapelle du Crucifix afin de se recueillir devant l’icône en mosaïque de la Vierge datant du XIIIe siècle, dite « Theotokos Hodigitria ». C’est devant elle que saint Ignace de Loyola (1491-1556) et ses premiers compagnons jésuites avaient prononcé, le 22 avril 1541, leurs vœux définitifs.

(apic/imedia/ami/rz)

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