«Le football est un résumé de la vie, comme l’Evangile»

Il se rêvait footballeur, il est devenu pasteur. Proche de sa retraite, Pierre-Yves Pasquier (61 ans) nous fait visionner les meilleurs moments de sa carrière. Premier ralenti sur sa vocation: «Un jour, le Seigneur m’a demandé de le servir à plein-temps. J’ai répondu, d’accord, mais laisse-moi faire du sport», explique ce natif d’Aubonne. Il jouera donc dans l’équipe de Dieu, recevant la consécration au ministère en 1980. Il exerce à Lignerolles pendant dix ans, découvrant le pied du Jura et le terrain rural. «Le président de mon conseil de paroisse signait des documents sur le dos des vaches.» Puis vingt ans dans la paroisse de Corsier/Corseaux. Le professionnel a achevé son ministère à Nyon, ces six dernières années. Il se réinstalle ces jours à Aubonne, avec son épouse, Françoise.

Pierre-Yves Paquier a marqué des points comme sportif: il a ainsi remporté le championnat vaudois de tennis en 2015 dans la catégorie seniors (55 +), devenant probablement le premier pasteur vaudois à obtenir une coupe sur un court. «Avec Dieu, nous ferons des exploits», dit-il, citant le psaume 60. Mais le sport est surtout une référence et une façon de s’adresser aux gens. Il dit du football qu’il est «un résumé de la vie, tout comme l’Evangile».

Une publication à succès

Il a poussé loin le rapprochement entre la religion et l’univers du ballon rond dans une plaquette éditée en 2008 et intitulée Buts, stars et Messi… e. Trente méditations sur les penalties, les coups francs, les cartons, les gardiens, qui ne sont que des prétextes à citer la Bible. Rien n’est oublié, jusqu’à la tricherie et aux débordements des supporters. «J’avais plein de copains footballeurs, des gaillards qui ne venaient jamais à l’église, rigole-t-il. C’était un défi de leur parler de l’Evangile.» La publication a connu un franc succès, tirée à 20 000 exemplaires.

Au passage, que pense-t-il de l’Euro 2016? «Un peu déçu, lâche-t-il, car les équipes ont plus souvent joué la défense que l’attaque.» Lors de notre entretien en début de semaine, il pronostiquait une finale Allemagne-Portugal, commentant les forces des équipes en amateur éclairé. Le style de ministère de Pierre-Yves Paquier se veut ainsi populaire, adressé au plus grand nombre. «Mon vœu le plus grand pour l’Eglise, c’est qu’elle redevienne simple, vivante et proche des gens.»

Jouer sur tous les terrains

La vocation de pasteur, telle qu’il la conçoit, est celle d’un généraliste capable de jouer sur tous les terrains. Capitaine aumônier à l’armée pendant vingt ans, pasteur du Grand Conseil pendant six ans (à l’époque où des députés allaient se recueillir à la cathédrale avant de siéger), il se dit à l’aise avec tous les milieux sociaux: «Etre pasteur, c’est s’occuper des gens de leur baptême à leur dernier souffle.» Il avoue aimer la prédication, avec un accent particulier sur l’Apocalypse. «C’est l’un des livres bibliques les moins connus, le mot Apocalypse fait peur, mais c’est l’apothéose du triomphe du Christ, un livre pétri d’espérance», explique-t-il, mentionnant pas moins de 14 passages de louanges et d’actions de grâce. «Je crois ce que dit la Bible sur le retour du Christ et j’ai été appelé à transmettre le message à mes contemporains. Il nous demande de faire en sorte que notre vie soit belle et digne.»

Pierre-Yves Paquier revendique une sensibilité évangélique, «dans le sens de fidélité à l’Evangile. Je prends la parole de Dieu pour ce qu’elle dit.» Au risque de ne pas plaire à tout le monde, il se déclare favorable au projet de Haute Ecole en théologie professante (HET-Pro) de Saint-Légier: «Je suis un peu triste de ce qu’on a fait de la Faculté de théologie de Lausanne. On remplit les têtes et on oublie de remplir les cœurs. Apprendre le métier de pasteur est aussi important qu’étudier la théologie.» Le joueur de la foi n’a pas l’intention de quitter le terrain après sa retraite: «Je continuerai avec plaisir à prêcher en réserviste, à disposition de l’équipe.» (24 heures)

(Créé: 08.07.2016, 10h06)

«Il faut en finir avec l’Église de grand-papa»

Une porte grande ouverte, des jouets d’enfants un peu partout, un trampoline au milieu du jardin, un drapeau suisse affublé du logo du Lausanne Sport à la fenêtre. Le bâtiment de la cure de Savigny où Benjamin Corbaz vit avec sa femme et son fils depuis août 2015 – date à laquelle il a pris la tête de la paroisse de Savigny-Forel – est à l’image de son locataire. Construit au XVIIe siècle, cet ancien couvent de frères franciscains à l’architecture plutôt rigide et austère respire aujourd’hui la joie de vivre, l’ouverture sur le monde, la modernité. «Ce lieu, c’est vraiment qui je suis», confirme l’homme de 36 ans. Un pasteur qui, conscient des traditions et des valeurs de son Eglise, veut y insuffler un vent de fraîcheur et de renouveau.

Sur la table de sa salle à manger sont posés son smartphone et son ordinateur. Féru de nouvelles technologies et très actif sur les réseaux sociaux, Benjamin Corbaz ne se déplace jamais sans «ses outils de travail», comme il les appelle. Véritable pasteur 2.0, il est présent sur Facebook et tient un blog lu par toujours plus d’internautes à travers le monde. Il tweete également beaucoup, que ce soit au sujet de la dernière victoire du Lausanne Sport, de ses séries télévisées préférées, ou encore des dernières actualités de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). Pour prêcher la bonne parole, il n’attend pas que les gens viennent à lui. C’est lui qui va vers eux, sur le Web. «Il faut vivre avec son temps», insiste-t-il.

Si aujourd’hui il n’échangerait sa place de ministre pour rien au monde, quand il était petit, Benjamin Corbaz était pourtant catégorique. Jamais de la vie, il ne deviendrait pasteur. Un métier qu’exerçaient à la fois son père et sa mère. «A l’époque, ce qui me faisait rêver, c’était plutôt le sport et surtout le foot, se rappelle ce fervent supporter du Lausanne Sport. Faire la même chose que mes parents ne m’intéressait pas.»

L’appel, le fameux, c’est sur le tard que le Vaudois l’entend. Il a presque 25 ans lorsque, attablé à une terrasse de l’Université de Lausanne, où il suit des études de lettres, un de ses amis lui demande ce qu’il va faire une fois son diplôme en poche. Hésitant entre le journalisme sportif, l’enseignement ou le social, il répond qu’il n’en sait rien. «Mais pourquoi ne ferais-tu pas pasteur?» lui rétorque alors son collègue. S’il avait toujours refusé l’idée, cette discussion le taraude. Encore très actif auprès des jeunes, notamment dans l’accompagnement de camps de catéchisme, il prend conscience que c’est là qu’il y a découvert le sens profond de l’amour de Dieu. «Ado, ma vie était compliquée. Mal dans ma peau, j’ai eu de la peine à trouver ma place. Pourtant ces camps de catéchisme m’ont aidé à me construire. Je m’y sentais épanoui et heureux.» C’est une révélation. Il réinterprète ce souvenir comme étant l’appel de Dieu. Le fameux.

Il se lance alors dans des études de théologie avec, dans un coin de la tête, l’idée de changer l’image parfois austère et figée de son Eglise. «Avec des parents pasteurs, j’ai remarqué que beaucoup de préjugés et de stéréotypes lui étaient rattachés. En me lançant dans cette voie, j’ai voulu donc faire les choses autrement. Il faut en finir avec l’Eglise de grand-papa: elle doit se réinventer, innover, oser, tout en gardant profonde les traditions qui ont fait son histoire et sa force.» Pour lui, l’Eglise doit être un lieu de vie avant tout. «On doit pouvoir y rire, y pleurer, y danser, y chanter, ou simplement s’y asseoir et écouter. Mais elle doit surtout être un lieu ouvert à tous qu’on soit jeune ou vieux, homme ou femme, gay ou hétéro.» Avant de conclure: «Dieu a un amour inconditionnel pour chacun de nous.» (24 heures)

(Créé: 07.07.2016, 10h07)

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«La Bible, ce ne sont que des mots. Il faut les incarner pour qu’ils deviennent Parole»

On sonne. Un jeune homme, T-shirt de skater, jeans, cheveux en bataille et pieds nus, ouvre. «Je prends ma robe et on y va!» Une paire de baskets aux lacets «vert liturgique» plus tard, Etienne Guilloud est dans son église de Bière, la robe boutonnée jusqu’à la naissance de sa barbe blonde. Il a 29 ans, 30 en novembre, et sera consacré cet automne après deux années de suffragance dans la paroisse du pied du Jura.

«A la base, je voulais devenir prof de maths», raconte ce natif de Givrins dans sa cuisine où s’affichent sur des ardoises citations philosophiques et choix de bières. Un échec définitif à l’EPFL ayant eu raison de cette orientation, il lui a donc fallu en trouver une autre. «J’avais pensé à science des religions, mais ça manquait de débouchés.» Ce sera alors théologie. Un choix par défaut? Ce serait mal connaître le bonhomme, solide dans ses convictions. «J’ai toujours été croyant mais, plus jeune, j’étais fâché avec l’Eglise, que je considérais comme un vieux monstre poussiéreux en train de s’étouffer.»

Ado, Etienne Guilloud anime pendant dix ans un groupe de jeunes à Gland. Pour échanger librement sur tout et rien, particulièrement sur la spiritualité et quelle que soit la confession des uns et des autres. «Je me sentais bien dans ce groupe, j’appréciais aborder ces thématiques.» Ce sera donc «théol», «aussi parce que toutes ces questions que se posent les humains sur les choses qui les dépassent me passionnent». «J’ai aimé ces cours, c’était profond, intelligent, passionnant. Ils m’ont vraiment réconcilié avec l’Eglise. Je me disais que si les pasteurs les ont tous suivis, c’est qu’ils ne sont finalement pas si cons.» Alors il en sera un, de pasteur. En deux fois, parce que la première, la Commission de formation au ministère, alors mandatée par le synode pour évaluer les candidats, lui a dit non. «J’étais en colère, je pensais qu’ils n’aimaient pas les têtes qui dépassent… Peut-être leur avais-je paru arrogant, aussi.»

Après trois mois d’une «formidable expérience» au CHUV, «où ma vocation est devenue manifeste», Etienne Guilloud revient à la charge: «Mon point faible est et restera mon indiscipline», prévient-il au Conseil. Sa demande, pourtant, est acceptée. «Je peux être indiscipliné, je peux provoquer. Mais je le ferai toujours avec amour. J’aime les sports d’équipe car on sait qu’après le match, on ira de toute façon boire une bière tous ensemble.»

Jouer ensemble

Car pour le jeune Vaudois de mère anglaise, on ne gagne qu’en équipe. «Qu’avaient les Islandais de plus que l’Angleterre à l’Euro? Ils jouaient ensemble. L’Eglise réformée est multitudiniste. Les pasteurs peuvent être liturgiques, libéraux, charismatiques, rock’n’roll ou encore traditionnels, ils doivent néanmoins se réunir dans le dialogue.»

L’homme aime parler en images. «Pour moi, raconter, c’est ce que fait un pasteur. La Bible, ce ne sont que des mots. Ils ne deviennent la parole de Dieu que lorsqu’ils sont incarnés. Par un ministre ou qui que ce soit d’autre, d’ailleurs.» Etienne Guilloud assure en effet pratiquer un métier comme un autre. «Si l’on part du principe qu’un métier, c’est prendre la place qui est la sienne dans ce monde. Pour certains, c’est dans une boulangerie, pour d’autres une banque. Pour moi, c’est en tant que pasteur.»

Musicien de l’anticlérical et antidogmatique groupe (P’tit) Greg, Etienne Guilloud n’en est pas moins attaché aux valeurs fondamentales de l’Eglise. «Elle est comme un bâton inébranlable au milieu d’une tempête de sable. L’amour, la liberté et l’accueil, l’Eglise doit se montrer intransigeante sur ces points.» Un hymne au mariage homosexuel? «Pas forcément, il faut ensuite discuter de ce qu’est l’accueil. Je ne sais pas encore vraiment comment me profiler sur ce sujet. L’Eglise, c’est une posture entre le garde-fou et l’avant-garde. Lorsqu’elle a accepté un rite pour les personnes de même sexe, elle a été en avance sur la société.» Et elle s’est fait un bon coup de pub.

«Mon boulot n’est pas de remplir les églises, répond le jeune ministre, c’est d’annoncer l’Evangile en paroles et en actes. Je me demande d’ailleurs souvent si je suis un pasteur ou un imposteur. Si je nourris mon propre projet ou celui de l’Evangile à travers moi?» Une hygiène spirituelle, pour le Birolan. «Un moyen de ne pas virer dans la posture d’un ministre qui se complaît dans ses coups d’éclat.» (24 heures)

(Créé: 06.07.2016, 08h57)

Quissac a désormais un pasteur titulaire

P our tous les membres de la paroisse protestante, Caroline était déjà leur pasteur. Elle est maintenant titulaire.

Caroline Cousinié est désormais pasteur titulaire. Jusqu’ici pasteur référent –pour d’autres activités on dirait stagiaire- elle a, dimanche 26 juin à 16 h, au temple de Saint-Hippolyte-du-Fort, franchi définitivement le pas, qui fait d’elle le pasteur titulaire de notre paroisse.

Dans une cérémonie à son image, souriante et chaleureuse, empreinte de gaieté comme de gravité, de sérieux comme de simplicité, elle a, entourée de ses professeurs de théologie, de pasteurs voisins, dont Christophe, son époux, d’amies proches et de ses ouailles, confirmé son désir d’être pasteur titulaire.
Chose faite, pour le plus grand plaisir de l’assistance, venue nombreuse dans le temple pour lui signifier son affection et son soutien.

Canada: L’Eglise unie face à la décision de garder ou révoquer une pasteure athée

Engagée au sein de l’Eglise unie du Canada, Gretta Vosper n’a pas caché être une pasteure athée: elle ne croit ni en Dieu dans son sens traditionnel, ni en la Bible, et sa communauté de West Hill à Toronto la soutient.

Mais les relations avec l’Eglise unie se sont corsées lorsque la pasteure a écrit une lettre ouverte au chef de l’Eglise, après les attentats de Charlie Hebdo, affirmant que «la croyance en Dieu peut motiver de mauvaises choses».

Le secrétaire général du Conseil de l’Eglise a décidé d’entreprendre une révision pour savoir si Gretta Vosper est toujours apte à prêcher. Selon la pasteure la question principale est de savoir si l’Eglise unie va insister sur la définition unique de Dieu ou au contraire permettre aux pasteurs et aux paroissiens «d’explorer et de se faire leurs propres idées». Gretta Vosper a adopté l’étiquette «d’athée» en 2013 par solidarité avec tous ceux qui sont prsécutés et assassinés pour avoir défié le fondamentalisme et l’extrêmisme religieux.

Le comité de l’Eglise unie pourrait prendre plusieurs mois avant de rendre sa décision.

La rédaction d’Evangéliques.info – 01 juillet 2016 11:52

Retour à la source

Certains jeunes adultes font le choix d’un baptême en immersion, bénéficiant de la proximité du lac Léman. Une manière pour eux de se rapprocher de Jésus. Nous nous sommes plongés dans une cérémonie

Sur le rivage, le soleil commence à faire son apparition, en même temps que des dizaines de personnes. Au bord du lac, dans une crique de la plage de Corseaux, les canards semblent intrigués par tout ce monde un dimanche matin. Un guitariste s’installe, teste son ampli. Parmi la foule qui compte des personnes de tout âge, évoluent des jeunes gens et des jeunes filles de blanc vêtus. Ils ont entre 14 et 16 ans et sont là pour se faire baptiser directement dans le lac. « Le cadre est magnifique », s’enthousiasme un des parents.

Des pasteurs qui se mouillent

En polo et baskets que l’on devine insubmersibles, Pierre Bader, pasteur à Corsier, réunit les neuf jeunes postulants présents ce jour autour de lui. « Nous faisons ce type de baptême une à deux fois par année, raconte-t-il. Il peut y avoir des gens de tous les âges, mais au minimum 14 ans, pour être capable de décider et de comprendre qui dit quoi. Avant le baptême, notre rôle est de vérifier que ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête ». La mère d’Anaëlle, 15 ans, acquiesce : « Nous l’avions présentée petite, pas baptisée. Je trouve bien que cela soit le choix de la personne et non des parents. » Un choix effectué avec conviction par l’intéressée. « C’est moi qui avais envie de ce moment, de montrer mon engagement à tout le monde. Le fait de le faire dans le lac me rapproche de Jésus qui a été baptisé ainsi, et c’est aussi plus vivant. » En effet. Chacun se déplace, se salue, se sourit, jusqu’à ce que Dominique Burnat, pasteur de Chardonne qui baptise dans le lac conjointement avec Corsier, entame la cérémonie, en robe pastorale blanche. « Ces baptêmes sont un moment particulier qui nous rappelle les premiers baptêmes des chrétiens », rappelle-t-il. Avant de procéder à l’immersion en tant que telle, les pasteurs demandent aux jeunes gens de répondre à trois questions de foi, dont l’une requiert de se tourner vers l’ouest, le couchant, pour « renoncer à l’ancienne vie », puis vers l’est, le levant, « pour recevoir l’homme nouveau, pour s’orienter au sens propre ».

En immersion

Dans une ambiance décontractée, où la température supposée froide du lac anime les conversations, les pasteurs s’avancent dans l’eau jusqu’au tronc et invitent un par un chaque fille et chaque garçon à les rejoindre. « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » A ce moment, la personne est immergée, tête en arrière, avant de ressurgir sous les applaudissements. « Je n’ai pas senti le froid car j’attendais que ce moment arrive enfin, se souviendra un peu plus tard Oriane. Une fois immergée, j’ai senti le poids de l’eau sur moi, et en en ressortant, j’ai eu l’impression de voler. C’est comme si j’avais laissé le mauvais de mon passé et tous mes péchés dans l’eau. » Symbole de renaissance, de purification, de limpidité, l’eau a la force du message. « Qu’est-ce qu’on fait si on reste longtemps dans l’eau ? Demande rhétoriquement Pierre Bader. On meurt. Et on est content de reprendre son souffle, de revenir à la vie. C’est cela le baptême, être lavé et revenir à la vie. » Le soleil, capricieux en ce mois de juin, disparaît une fois la cérémonie terminée. Emus au point où, sur les visages, les gouttes d’eau ne se distinguent pas des larmes, les baptisés se jettent tous ensemble dans le lac, la vie devant eux. 

// Stéphanie Billeter

En chiffres

Selon Pierre Bader, il y aurait de plus en plus de baptêmes choisis par les jeunes adultes, du fait d’une diminution ces dernières années de baptêmes d’enfants, celui dans le lac restant une option supplémentaire, « un retour à la source au sens premier du terme ». Les chiffres donnent-ils raison au pasteur de la paroisse de Corsier ? Les statistiques enregistrées par l’EERV remontant à 2000 indiquent un nombre total de 1331 baptêmes sur le canton de Vaud, parmi lesquels 14 adultes. Si l’on compare avec les données existantes de 1980, il y a une diminution de près de 80 % (2286 baptêmes en 1980 sur Vaud, dont 12 adultes). En quinze ans, de 2000 à 2015, la diminution continue à s’opérer. Malgré un sursaut en 2002 qui compte 1417 baptêmes, 2010 en enregistre 904 pour 789 en 2013 et 700 l’an dernier. Il est vrai qu’en comparaison à 1980, le nombre de baptêmes d’adultes a augmenté, avec 45 en 2012, 21 en 2013 et 24 en 2015.

Une pasteure athée défend ses opinions auprès de l’Église unie

Lors de sa comparution devant le comité cette semaine, Gretta Vosper a défendu ses opinions qui incluent une absence de croyance en Dieu et en la Bible.

Elle a soutenu dans ses déclarations écrites qu’elle se retrouvait citée devant ce comité en raison de son usage et de l’adoption du terme «athée».

Elle dit avoir adopté l’étiquette «athée» en 2013 en solidarité avec les gens de par le monde «qui sont persécutés et assassinés pour avoir défié le fondamentalisme et l’extrémisme religieux».

La principale question, a-t-elle plaidé, est de savoir si l’Église unie va insister sur une «définition unique» de Dieu ou plutôt permettre à ses pasteurs et ses membres d’explorer et de se faire leurs propres idées.

Mme Vosper a aussi souligné que des membres de la congrégation – dont plusieurs étaient présents pour l’encourager – la soutiennent fortement.

Dans ses observations orales, la pasteure a déclaré au comité qu’elle prônait des valeurs «qui transcendent nos intérêts et besoins personnels et qui nous amènent à envisager un monde meilleur».

Dieu, dans le sens traditionnel, n’est pas un concept auquel elle croit, dit-elle.

Mme Vosper, âgée de 57 ans, a été ordonnée en 1993 et a joint sa congrégation de West Hill, dans l’est de Toronto, en 1997. Elle a été franche au sujet de ses croyances depuis des années.

Les choses se sont corsées après qu’elle eut écrit une lettre ouverte au chef spirituel de l’Église après le massacre de Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015, soulignant que la croyance en Dieu peut motiver de mauvaises choses.

Le secrétaire général du Conseil général de l’Église a décidé d’entreprendre cette révision sans précédent de son aptitude à prêcher.

Il est attendu que le comité prenne plusieurs mois avant de rendre sa décision.