Niger : les droits fonciers des pasteurs au cœur d’un atelier de réflexion

(Agence Ecofin) – Le mardi 15 novembre 2016 s’est ouvert à Niamey une réunion d’orientation du processus de formulation et de validation d’un module de formation des magistrats et d’un guide pour les pasteurs sur l’accès à la justice en cas de litiges fonciers, organisé par l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN) et la Fédération Nationale des Eleveurs du Niger (FNEN-DADDO).

Prévus pour durer deux jours, ces échanges ont pour objectif de mettre en place un cadre juridico-règlementaire propice à une meilleure gestion des conflits fonciers impliquant les pasteurs.

Présidant la séance, le directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, M. Chaïbou Mamane, a rappelé que ces assises répondent à un impératif de sécurisation de l’activité des éleveurs nigériens. Un impératif qui ne saurait occulter la gestion des procédures judiciaires, motivant la formation des magistrats et avocats. « Le droit rural nigérien est le fruit d’un long processus dans lequel furent impliquées les principales composantes du monde rural, en particulier les agriculteurs et les éleveurs », a-t-il ainsi déclaré, selon les informations du Sahel.

Comme le précise le site d’information, « cette rencontre vise spécifiquement à définir les objectifs de ces deux produits ( le module et le document) de formation ; à définir une feuille de route pour la mise en œuvre de la formulation des produits attendus ; à identifier les acteurs devant être ciblés par les produits de formation attendus et à réussir à identifier et à faire adhérer au processus toutes les compétences nécessaires à son aboutissement. Pendant deux jours, les différents acteurs œuvrant dans le domaine foncier discuteront sur entre autres sujets, le droit fondamental à la mobilité ; le droit d’usage pastoral prioritaire ; la protection judiciaire des droits fonciers des pasteurs ; l’exploration de pistes méthodologiques pour l’élaboration d’un module de formation des magistrats et de l’administration publique et droit foncier et l’exploration de piste méthodologique pour l’élaboration d’un guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

Souha Touré

Niamey/Réunion AREN/FNEN sur le droit foncier des pasteurs

AREN FNENLe directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, M. Chaïbou Mamane, a présidé, hier matin à Niamey, et en présence du représentant du ministre Délégué en charge de l’Elevage, du secrétaire exécutif de l’AREN, l’ouverture de la première réunion d’orientation du processus de formulation et de validation d’un module de formation des magistrats et d’un guide pour les pasteurs sur l’accès à la justice en cas de litiges fonciers. Cette rencontre initiée par l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN) et la Fédération Nationale des Eleveurs du Niger (FNEN-DADDO), avec l’appui de leurs partenaires notamment Care Danemark et le Service Civil pour la paix de la GIZ/ZF, vise spécifiquement à mettre en place deux outils, à savoir un « module de formation en droits fonciers des pasteurs » et un «guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

Cette rencontre vise aussi spécifiquement à définir les objectifs de ces deux produits ( le module et le document) de formation ; à définir une feuille de route pour la mise en œuvre de la formulation des produits attendus ; à identifier les acteurs devant être ciblés par les produits de formation attendus et à réussir à identifier et à faire adhérer au processus toutes les compétences nécessaires à son aboutissement. Pendant deux jours, les différents acteurs œuvrant dans le domaine foncier discuteront sur entre autres sujets, le droit fondamental à la mobilité ; le droit d’usage pastoral prioritaire ; la protection judiciaire des droits fonciers des pasteurs ; l’exploration de pistes méthodologiques pour l’élaboration d’un « module de formation des magistrats et de l’administration publique et droit foncier et l’exploration de piste méthodologique pour l’élaboration d’un « guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

A l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du ministre de la Justice, a précisé que la rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une recommandation de l’atelier d’information et de formation des magistrats et avocats sur la problématique de l’élevage au Niger sur le volet gestion de conflits organisé par l’AREN. « Le droit rural nigérien est le fruit d’un long processus dans lequel furent impliquées les principales composantes du monde rural, en particulier les agriculteurs et les éleveurs », a rappelé M. Chaïbou Mamane. Il a également précisé que l’Ordonnance n°93-015 du 02 févier 1993, qui en est le texte de référence, fixe le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la promotion humaine.

Cette ordonnance assure aussi la sécurité des opérateurs ruraux par la reconnaissance de leurs droits et favorise le développement par une organisation rationnelle du monde rural. Selon le directeur de cabinet du ministre de la Justice, « l’adoption de cette ordonnance est la première étape majeure du processus. Cette Ordonnance a vocation à être précisée et complétée par d’autres textes. Ainsi l’Ordonnance n°2010-029 du 20 mai 2010 relative au pastoralisme la complète, définit et précise les principes fondamentaux et les règles régissant le pastoralisme au Niger. D’autres textes législatifs ou réglementaires ont été adoptés dans la même logique » a-t-il ajouté. M. Chaïbou Mamane, de reconnaitre qu’en dépit de cette volonté de l’Etat de mieux organiser le monde rural et protéger les droits des différentes de producteurs, force est de constater que cet objectif est encore loin d’être atteint.

A cela s’ajoutent, a-t-il souligné, diverses menaces sur le foncier pastoral dont l’accaparement des espaces à des fins immobilières, le grignotage et la suppression des

enclaves pastorales, des couloirs et pistes de passage en zone agricole, les concessions faites par l’Etat à des sociétés extractives sans dédommagement. D’où l’intérêt de cette rencontre qui a regroupé les acteurs œuvrant dans le domaine foncier afin de discuter ou d’orienter les idées dans la perspective d’aboutir à la meilleure maîtrise du droit foncier pastoral par tous les acteurs concernés par cette problématique et à des actions de protection efficace en cas d’atteinte à ces droits.

Mamane Abdoulaye(onep)

17 novembre 2016
Source : http://lesahel.org/

Religion/ 14 nouveaux pasteurs du CFPB consacrés

Agnibilekrou – Quatorze nouveaux pasteurs sortis du Centre de formation biblique pour pasteurs (CFPB) de l’Institut théologique âme comblée (ITAC) ont été consacrés lors de la sortie de la deuxième promotion dénommée Jean Hus organisée au centre culturel d’Agnibilekrou (Est, région de l’Indenié-Djuablin).

“Ces serviteurs de Dieu formés au CFPB sont fin prêts pour mener à bien le travail du Seigneur qui consiste à propager l’évangile à travers le monde entier afin que les hommes aient la connaissance pour améliorer leurs conditions de vie et parvenir au royaume des cieux”, a déclaré le directeur du CFBP, pasteur Kouamé Augustin, samedi, lors de cette cérémonie de graduation.

Parlant au nom de ses collègues, le pasteur Yessoulou Konan Fulgence, professeur de français de formation, a exprimé la joie du groupe. “Nous sommes très heureux d’être consacrés ce jour. La tâche ne sera pas aisée certes mais nous avons choisi et donc nous allons l’accomplir avec beaucoup de succès”, a-t-il souligné.

Le CFBP existe à depuis deux ans à Agnibilekrou.

jcl/kkf/akn/cmas

Cameroun : les églises de réveil, « l’opium du peuple »

Cameroun : les églises de réveil, « l’opium du peuple »
Les églises de réveil, « l’opium du peuple » | Ph. Illustration

Les églises de réveil, « l’opium du peuple » | Ph. Illustration

Elles tendent leurs bras à tout le monde et promettent amour, argent et prospérité. De vrais marchands d’illusions qui maîtrisent toutes les ficelles de la communication. Géopolis vous propose de partir à la découverte des églises de réveil qui prolifèrent au Cameroun avec un guide qui connaît bien ce milieu, le blogueur camerounais, Ecclésiaste Deudjui.

Ouvrir une église de réveil, rien de plus facile, témoigne Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais installé à Douala, la capitale économique du Cameroun. Là-bas, elles poussent comme des champignons.

«Aujourd’hui, créer une église de réveil est plus facile qu’ouvrir un bar ou une pharmacie. Vous vous levez un matin, vous ouvrez votre salon, vous ouvrez portes et fenêtres et vous mettez une affiche pour dire que vous êtes un envoyé de Dieu.» Et le tour est joué, explique notre guide.

Dans sa ville de Douala, il en a dénombré des dizaines. Elles sont installées dans des maisons d’habitation, des salons de coiffure et dans des lieux divers, où les gens se rassemblent dès le coucher du soleil pour chanter et faire des incantations.

«Ce sont des églises qui naissent du jour au lendemain sans formalité administrative et qui sont dirigées par des personnes ne disposant d’aucune qualification, d’aucune référence. C’est-à-dire que je peux me lever un matin, je dis dans mon quartier que j’ai parlé avec le seigneur dans la nuit et qu’il m’a choisi comme son messager pour transmettre la bonne nouvelle», raconte Ecclésiaste Deudjui à Géopolis.

« De faux pasteurs aux idées lumineuses »

Ce sont souvent des gens qui n’ont pas réussi à trouver du travail. Un bon jour, ils ont une idée lumineuse et se font passer pour les messagers du seigneur, explique le blogueur camerounais.

«Dans un premier temps, les fidèles sont le cercle restreint du faux pasteur. Il prend d’abord, soit ses frères, soit ses collègues ou ses amis, des gens qu’il connaît dans son entourage que moi j’appelle ses complices. Il leur demande de venir assister à ses premiers offices. L’objectif est de montrer aux autres personnes que son église est fréquentée.»

De «faux pasteurs» adeptes de la Bible qu’ils lisent 24 heures sur 24. Ils sont capables de réinterpréter les mêmes versets que vous avez-vous-même lus en leur donnant une autre signification avec beaucoup de conviction. Et ça marche, constate Ecclésiaste Deudjui.

«Quoi de mieux qu’un pasteur qui vous fait comprendre que demain vous serez heureux. Que vous étiez sur un mauvais chemin. Ils exploitent cette faiblesse-là. Quand l’être humain est démuni matériellement, il est prêt à tout, à partir du moment où on lui apporte une garantie de fraternité. Parce que le maître-mot dans ces confréries, c’est le mot « frère ». Dès que tu es nouveau, on t’accueille, les gens t’embrassent. Ca vous fait réfléchir.»

Le dénominateur commun de toute cette mascarade, c’est la pauvreté, dénonce Ecclésiaste. Selon lui, les églises de réveil exploitent la naïveté et la détresse d’une population plongée dans la misère.

«Pour moi, ces églises sont comme des laveuses de cerveaux. La plupart de leurs fidèles sont des personnes qui sont perdues. Elles sont désorientées et désespérées. Les églises de réveil savent capter ces âmes en perdition. Chaque fois que tu discutes avec une de ces personnes, elle se réfère toujours au pasteur : je vais faire ça si le pasteur me dit que…ou le pasteur m’avait dit hier que…ou encore le pasteur pense que…Ces fidèles pensent que le pasteur est la seule personne à détenir la vérité. 

« Eglises de réveil, un véritable business »

Ecclésiaste décrit à Géopolis des pasteurs-comédiens devenus spécialistes de la communication. Tout est étudié et pensé, remarque-t-il. Les affiches dans les rues, les vidéo-projecteurs et les écrans géants dans les salles de prière, tout est pris en charge par des spécialistes de l’image pour attirer le plus de monde possible. Objectif: récolter parmi les fidèles le maximum de dons que le pasteur mettra dans ses poches.

«Moi j’appelle ces pasteurs des entrepreneurs. Des hommes d’affaires aux dents très longues. Qu’est-ce-que ils font? Ils leur demandent de verser 10% de leurs salaires et même des avantages en nature. Parfois ceux qui ont beaucoup d’argent donnent des voitures. Dès qu’ils ont réussi, ces pasteurs deviennent des gens très fortunés. La preuve, certains ont des chaînes de télévision pour élargir encore plus leur audience. Ils possèdent des bus estampillés à leur image. Des bus de plus de 70 places avec la photo du pasteur à l’avant et à l’arrière.»

Début novembre, la radio d’Etat camerounaise rapportait le décès d’un responsable communal survenu dans l’est du pays alors qu’un évangéliste congolais tentait de le «délivrer» de la maladie dont il souffrait. Des drames similaires dans des églises de réveil sont rapportés régulièrement par des médias locaux.

«Ils prétendent être en mesure de soigner toutes les maladies. Si tu as le sida, c’est un petit problème. Si tu as un AVC, c’est un petit problème. Il suffit de venir à l’église, de les écouter, de respecter leurs prescriptions pour que la plupart de vos maladies disparaissent. Moi je les appelle des charlatans et des arnaqueurs. La preuve, c’est que quand eux tombent malades, ils vont voir un vrai médecin. Ils ne soignent que des malades imaginaires. Des comédiens à leur service simulent des maladies de toute sorte. Dès qu’ils leur imposent leurs mains sur la tête, ils se lèvent et marchent. Et les fidèles naïfs y croient», se désole Ecclésiaste Deudjui.

Cameroun: les églises de réveil, «l’opium du peuple»

GEOPOLIS –

Elles tendent leurs bras à tout le monde et promettent amour, argent et prospérité. De vrais marchands d’illusions qui maîtrisent toutes les ficelles de la communication. Géopolis vous propose de partir à la découverte des églises de réveil qui prolifèrent au Cameroun avec un guide qui connaît bien ce milieu, le blogueur camerounais, Ecclésiaste Deudjui.

Ouvrir une église de réveil, rien de plus facile, témoigne Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais installé à Douala, la capitale économique du Cameroun. Là-bas, elles poussent comme des champignons.
 
«Aujourd’hui, créer une église de réveil est plus facile qu’ouvrir un bar ou une pharmacie. Vous vous levez un matin, vous ouvrez votre salon, vous ouvrez portes et fenêtres et vous mettez une affiche pour dire que vous êtes un envoyé de Dieu.» Et le tour est joué, explique notre guide.
 
Dans sa ville de Douala, il en a dénombré des dizaines. Elles sont installées dans des maisons d’habitation, des salons de coiffure et dans des lieux divers, où les gens se rassemblent dès le coucher du soleil pour chanter et faire des incantations.
 
«Ce sont des églises qui naissent du jour au lendemain sans formalité administrative et qui sont dirigées par des personnes ne disposant d’aucune qualification, d’aucune référence. C’est-à-dire que je peux me lever un matin, je dis dans mon quartier que j’ai parlé avec le seigneur dans la nuit et qu’il m’a choisi comme son messager pour transmettre la bonne nouvelle», raconte Ecclésiaste Deudjui à Géopolis.

Ecclésiaste Deudjui vu par Jeff Ikapi
Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais vu par le dessinateur et blogueur gabonais Jeff Ikapi. © Dessin de Jeff Ikapi, bogueur gabonais

«De faux pasteurs aux idées lumineuses»
Ce sont souvent des gens qui n’ont pas réussi à trouver du travail. Un bon jour, ils ont une idée lumineuse et se font passer pour les messagers du seigneur, explique le blogueur camerounais.
 
«Dans un premier temps, les fidèles sont le cercle restreint du faux pasteur. Il prend d’abord, soit ses frères, soit ses collègues ou ses amis, des gens qu’il connaît dans son entourage que moi j’appelle ses complices. Il leur demande de venir assister à ses premiers offices. L’objectif est de montrer aux autres personnes que son église est fréquentée.»
 
De «faux pasteurs» adeptes de la Bible qu’ils lisent 24 heures sur 24. Ils sont capables de réinterpréter les mêmes versets que vous avez-vous-même lus en leur donnant une autre signification avec beaucoup de conviction. Et ça marche, constate Ecclésiaste Deudjui.
 
«Quoi de mieux qu’un pasteur qui vous fait comprendre que demain vous serez heureux. Que vous étiez sur un mauvais chemin. Ils exploitent cette faiblesse-là. Quand l’être humain est démuni matériellement, il est prêt à tout, à partir du moment où on lui apporte une garantie de fraternité. Parce que le maître-mot dans ces confréries, c’est le mot “frère”. Dès que tu es nouveau, on t’accueille, les gens t’embrassent. Ca vous fait réfléchir.»
 
Le dénominateur commun de toute cette mascarade, c’est la pauvreté, dénonce Ecclésiaste. Selon lui, les églises de réveil exploitent la naïveté et la détresse d’une population plongée dans la misère.
 
«Pour moi, ces églises sont comme des laveuses de cerveaux. La plupart de leurs fidèles sont des personnes qui sont perdues. Elles sont désorientées et désespérées. Les églises de réveil savent capter ces âmes en perdition. Chaque fois que tu discutes avec une de ces personnes, elle se réfère toujours au pasteur : je vais faire ça si le pasteur me dit que…ou le pasteur m’avait dit hier que…ou encore le pasteur pense que…Ces fidèles pensent que le pasteur est la seule personne à détenir la vérité.
 
«Eglises de réveil, un véritable business»
Ecclésiaste décrit à Géopolis des pasteurs-comédiens devenus spécialistes de la communication. Tout est étudié et pensé, remarque-t-il. Les affiches dans les rues, les vidéo-projecteurs et les écrans géants dans les salles de prière, tout est pris en charge par des spécialistes de l’image pour attirer le plus de monde possible. Objectif: récolter parmi les fidèles le maximum de dons que le pasteur mettra dans ses poches.
 
«Moi j’appelle ces pasteurs des entrepreneurs. Des hommes d’affaires aux dents très longues. Qu’est-ce-que ils font? Ils leur demandent de verser 10% de leurs salaires et même des avantages en nature. Parfois ceux qui ont beaucoup d’argent donnent des voitures. Dès qu’ils ont réussi, ces pasteurs deviennent des gens très fortunés. La preuve, certains ont des chaînes de télévision pour élargir encore plus leur audience. Ils possèdent des bus estampillés à leur image. Des bus de plus de 70 places avec la photo du pasteur à l’avant et à l’arrière.» 

Dans église réveil à Douala

Séance de prière dans une église de réveil à Douala, la capitale économique du Cameroun. © Photo Ecclésiaste Deudjui

Début novembre, la radio d’Etat camerounaise rapportait le décès d’un responsable communal survenu dans l’est du pays alors qu’un évangéliste congolais tentait de le «délivrer» de la maladie dont il souffrait. Des drames similaires dans des églises de réveil sont rapportés régulièrement par des médias locaux.
 
«Ils prétendent être en mesure de soigner toutes les maladies. Si tu as le sida, c’est un petit problème. Si tu as un AVC, c’est un petit problème. Il suffit de venir à l’église, de les écouter, de respecter leurs prescriptions pour que la plupart de vos maladies disparaissent. Moi je les appelle des charlatans et des arnaqueurs. La preuve, c’est que quand eux tombent malades, ils vont voir un vrai médecin. Ils ne soignent que des malades imaginaires. Des comédiens à leur service simulent des maladies de toute sorte. Dès qu’ils leur imposent leurs mains sur la tête, ils se lèvent et marchent. Et les fidèles naïfs y croient», se désole Ecclésiaste Deudjui.
 
Et si ces églises prolifèrent dans le pays, soutient-il, c’est que les autorités laissent faire. Le gouvernement camerounais a baissé les bras après avoir tenté de les interdire au début des années 90.
 
«Je fais toujours un parallèle avec la boisson. C’est une sorte d’opium du peuple. On vous laisse vous abrutir avec l’alcool, vous vous faites laver le cerveau par des messages divins, vous n’allez pas revendiquer vos droits. Les gens oublient leurs véritables problèmes», constate, amer, notre guide camerounais.

Réactions des pasteurs américains à la victoire de Donald Trump

Plusieurs responsables d’églises ont exprimé leurs sentiments et réflexions à la suite de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines. Retour sur quelques unes des réactions de pasteurs évangéliques en Californie.

Le 9 novembre, lorsque Donald Trump, déjouant tous les pronostics et créant la surprise a gagné l’élection présidentielle américaine, comme dans tous le pays, les réactions ont été multiples et variées. Entre joie et dégoût, malaise et tristesse, effacement et incrédulité, les Églises américaines ont elles aussi été interpellées par ces résultats inattendus, ceci d’autant plus que le vote évangélique a tenu une place importante dans cette victoire.

Quatre évangéliques blancs sur cinq ont en effet décidés de voter en faveur du milliardaire américain. Afin de comprendre les enjeux de cette élection, les sentiments des chrétiens américains au lendemain de la victoire du candidat républicain, des journalistes protestants de reforme.net ont suivi, pendant un mois, plusieurs communautés chrétiennes de Californie.

Ils rapportent ainsi les réactions de plusieurs pasteurs évangéliques issus de la diversité des églises protestantes évangéliques en Californie au lendemain de la victoire de Donald Trump.

Dès le mercredi suivant l’élection et l’annonce selon laquelle Donald Trump avait remporté avec 279 électeurs contre 228 pour Hillary Clinton, l’église épiscopalienne All Saints de Pasadena située au nord de Los Angeles s’est rassemblée au sein de la paroisse pour y célébrer un office eucharistique.

Dans cette communauté chrétienne, majoritairement démocrate, dont les membres sont aisés et éduqués, la victoire de Trump a été vécue comme un coup de massue. Aucun des fidèles de cette assemblée n’avait vu venir cette issue aux élections.

Juliana Serrano, déléguée en charge des questions de paix et de justice au sein de la paroisse a déclaré à ce sujet : « Beaucoup d’Américains ressentent aujourd’hui des sentiments de colère, de douleur et de tristesse. Nous avons pensé qu’il serait utile de rassembler les gens, pour qu’ils se sentent moins seuls et désemparés. Beaucoup ont l’impression d’être vidés »

Ils ont aussi voulu signifier en se réunissant qu’ils continueraient à agir aux côtés des Américains qui souffrent, pleurent et ont peur, comme l’a rapporté le nouveau recteur de cette église, Mark Kinman.

Pour l’église pentecôtiste hispanique Restauracion et son  pasteur René Junior Molina aussi, la victoire de Donald Trump est un moment difficile, particulièrement en tant que minorités. Mais pas vraiment une surprise.

Face aux résultats des élections, le jeune pasteur évangélique a encouragé les chrétiens à ne pas promouvoir ou critiquer un candidat, mais plutôt à accepter de ne pas être d’accord tout en se battant pour rester unis.

Du côté de la Saddleback Church,  son pasteur Rick Warren, un serviteur de Dieu connu mondialement a préféré s’abstenir de réagir depuis la victoire de Donald Trump, mais son texte intitulé « pourquoi j’ai fait en l’âme de l’Amérique » que certains évangéliques font circuler sur les réseaux sociaux en dit long sur son positionnement quant à ces élections. Le plus important, selon lui, quelle que soit son appartenance politique, est d’apporter sa pierre à l’édifice, et de le faire ensemble, où qu’on soit.

Son épouse va dans le même sens puisqu’elle a déclaré :

« Mon amour et ma loyauté appartiennent à Dieu, à son Royaume et à son Église, pas à une étiquette ou à un courant, un parti politique ou même à un pays. #Jesusfirst ».

Pour le pape François, “la pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus”

Texte original italien dans l’Osservatore Romano du 22 octobre 2016 (*)

Le pape François a reçu en audience, le 21 octobre 2016, les participants à un congrès international sur la pastorale des vocations organisé par la Congrégation pour le clergé. Soulignant le slogan du congrès qui est sa devise épiscopale, le pape François a souligné combien « la pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus ». Il a développé un programme qui repose sur trois verbes : sortir, voir, appeler. « La pastorale des vocations a besoin d’une Église en mouvement, capable d’élargir ses horizons (…) » a souligné le pape, encourageant à sortir des « rigidités » qui rendent « incapables de communiquer la joie de l’Évangile ». Poursuivant son propos, il précise que « la vocation commence par un regard de miséricorde qui s’est posé sur moi. (…) j’imagine le regard de tout pasteur : attentif, sans hâte, capable de s’arrêter et de lire en profondeur, d’entrer dans la vie de l’autre sans qu’il se sente menacé, ni jugé ». Il termine par le dernier verbe, appeler : « Le désir de Jésus est de mettre les personnes en chemin, de les sortir d’une sédentarité mortelle, de rompre l’illusion que l’on peut vivre joyeusement en restant confortablement assis dans ses propres certitudes. (…) Ce désir de recherche, qui habite souvent les plus jeunes, est le trésor que le Seigneur place entre nos mains et dont nous devons prendre soin, que nous devons cultiver et faire germer. »

La DC

Messieurs les cardinaux,
chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
frères et sœurs,

Je vous accueille avec joie au terme de votre congrès, organisé par la Congrégation pour le clergé, et je remercie le cardinal Beniamino Stella pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tous.

Je vous avoue que j’ai toujours un peu de crainte à utiliser certaines expressions communes de notre langage ecclésial : « pastorale des vocations » pourrait faire penser à l’un des nombreux secteurs de l’action ecclésiale, à un bureau de curie ou même à l’élaboration d’un projet. Je ne dis pas que cela n’est pas important, mais il y a beaucoup plus : la pastorale des vocations est une rencontre avec le Seigneur ! Quand nous accueillons le Christ, nous vivons une rencontre décisive, qui apporte de la lumière dans notre existence, qui nous sort de notre petit monde étroit et fait de nous des disciples aimant le Maître.

Ce n’est pas par hasard que vous avez choisi comme titre de votre congrès Miserando atque eligendo, la parole de Bède le Vénérable (cf. Om. 21 : CCL 122, 149 ; Liturgia Horarum, 21 sept., Officium lectionis, lectio II). Vous savez – je l’ai dit d’autres fois – que j’ai choisi cette devise pour rappeler les années de jeunesse au cours desquelles j’ai senti l’appel puissant du Seigneur : cela n’a pas eu lieu suite à une conférence ou en raison d’une belle théorie, mais après avoir fait l’expérience du regard miséricordieux de Jésus sur moi. Cela a été ainsi, je vous dis la vérité. Donc, il est beau que vous soyez venus ici, de nombreuses parties du monde, pour réfléchir sur ce thème, mais, s’il vous plaît, que tout ne finisse pas par un beau congrès ! La pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus, qui passe dans les lieux de la vie quotidienne, qui s’arrête sans hâte et, regardant ses frères avec miséricorde, les conduit à la rencontre avec Dieu le Père.

Les évangélistes soulignent souvent un détail de la mission de Jésus : il sort dans les rues et se met en chemin (cf. Lc 9, 51), « parcourt les villes et les villages » (cf. Lc 9, 35) et va à la rencontre des souffrances et des espérances du peuple. C’est le « Dieu avec nous », qui vit au milieu des maisons de ses fils et qui ne craint pas de se mêler à la foule de nos villes, en devenant un ferment de nouveauté là où les gens luttent pour une vie différente. Dans le cas de la vocation de Matthieu également, nous trouvons le même détail : d’abord, Jésus sort à nouveau pour prêcher, puis il voit Lévi assis au bureau des douanes et, enfin, il l’appelle (cf. Lc 5, 27). Nous pouvons nous arrêter sur ces trois verbes, qui indiquent le dynamisme de toute pastorale des vocations : sortir, voir, appeler.

Sortir

Avant tout : sortir. La pastorale des vocations a besoin d’une Église en mouvement, capable d’élargir ses horizons, les mesurant non pas sur la base étroite des calculs humains ou sur la peur de se tromper, mais sur la large mesure du cœur miséricordieux de Dieu. Il ne peut y avoir une semence fructueuse de vocations si nous restons simplement enfermés dans « le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi” », sans « être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 33) (1). Nous devons apprendre à sortir de nos rigidités qui nous rendent incapables de communiquer la joie de l’Évangile, des formules standard qui souvent apparaissent anachroniques, des analyses préconçues qui enferment la vie des personnes dans des schémas froids. Sortir de tout cela.

Je le demande surtout aux pasteurs de l’Église, aux évêques et aux prêtres : vous êtes les principaux responsables des vocations chrétiennes et sacerdotales, et ce devoir ne peut être relégué à une charge bureaucratique. Vous aussi avez vécu une rencontre qui a changé votre vie, quand un autre prêtre – le curé, le confesseur, le directeur spirituel – vous a fait connaître la beauté de l’amour de Dieu. Et il en est de même pour vous aussi : en sortant, en écoutant les jeunes – il faut de la patience ! –, vous pouvez les aider à discerner les mouvements de leur cœur et à orienter leurs pas. C’est triste lorsqu’un prêtre vit uniquement pour lui-même, en s’enfermant dans la forteresse sûre du presbytère, de la sacristie, ou du groupe restreint des « très fidèles ». Au contraire, nous sommes appelés à être des pasteurs au milieu du peuple, capables d’animer une pastorale de la rencontre, et de passer du temps à accueillir et à écouter tous, en particulier les jeunes.

Voir

Deuxièmement : voir. Sortir, voir. Quand il passe dans les rues, Jésus s’arrête et croise le regard de l’autre, sans hâte. C’est cela qui rend son appel attrayant et fascinant. Aujourd’hui, malheureusement, la hâte et la rapidité des stimulations auxquelles nous sommes soumis ne laissent pas toujours la place au silence intérieur dans lequel résonne l’appel du Seigneur. Parfois, il est possible de courir ce risque également dans nos communautés : des pasteurs et des agents de la pastorale pris par la hâte, excessivement préoccupés par les choses à faire, qui risquent de tomber dans un activisme d’organisation vide, sans réussir à s’arrêter pour rencontrer les personnes. Au contraire, l’Évangile nous fait voir que la vocation commence par un regard de miséricorde qui s’est posé sur moi. C’est ce terme : « miserando », qui exprime en même temps l’étreinte des yeux et du cœur. C’est ainsi que Jésus a regardé Matthieu. Enfin, ce « publicain » n’a pas perçu sur lui un regard de mépris ou de jugement, mais s’est senti regardé à l’intérieur avec amour. Jésus a défié les préjugés et les étiquettes des gens ; il a créé un espace ouvert, dans lequel Matthieu a pu revoir sa vie et commencer un nouveau chemin.

C’est ainsi que j’aime penser le style de la pastorale des vocations. Et, si vous le permettez, de la même façon, j’imagine le regard de tout pasteur : attentif, sans hâte, capable de s’arrêter et de lire en profondeur, d’entrer dans la vie de l’autre sans qu’il se sente menacé, ni jugé. Le regard du pasteur est un regard capable de susciter de l’émerveillement pour l’Évangile, de réveiller de la torpeur dans laquelle la culture de la consommation et de la superficialité nous plonge et de susciter des questions authentiques de bonheur, surtout chez les jeunes. C’est un regard de discernement, qui accompagne les personnes, sans s’emparer de leur conscience, ni prétendre contrôler la grâce de Dieu. Enfin, c’est un regard attentif et vigilant, et, pour cela, appelé constamment à se purifier. Et lorsqu’il s’agit des vocations au sacerdoce et de l’entrée au séminaire, je vous prie d’opérer un discernement dans la vérité, d’avoir un regard avisé et prudent, sans légèreté et superficialité. Je le dis en particulier à mes frères évêques : vigilance et prudence. L’Église et le monde ont besoin de prêtres mûrs et équilibrés, de pasteurs intrépides et généreux, capables de proximité, d’écoute et de miséricorde.

Appeler

Sortir, voir et, troisième action, appeler. C’est le verbe propre à la vocation chrétienne. Jésus ne fait pas de longs discours, il ne remet pas un programme auquel adhérer, il ne fait pas de prosélytisme, et n’offre pas non plus de réponse toutes faites. En s’adressant à Matthieu, il se limite à dire : « Suis-moi ! ». De cette façon, il suscite en lui la fascination de découvrir un nouvel objectif, en ouvrant sa vie vers un « lieu » qui va au-delà du petit bureau où il est assis. Le désir de Jésus est de mettre les personnes en chemin, de les sortir d’une sédentarité mortelle, de rompre l’illusion que l’on peut vivre joyeusement en restant confortablement assis dans ses propres certitudes.

Ce désir de recherche, qui habite souvent les plus jeunes, est le trésor que le Seigneur place entre nos mains et dont nous devons prendre soin, que nous devons cultiver et faire germer. Regardons Jésus, qui passe le long des rives de l’existence, en recueillant le désir de qui cherche, la déception d’une nuit de pêche infructueuse, la soif ardente d’une femme qui va au puits prendre de l’eau, ou le profond besoin de changer de vie. Ainsi, nous aussi, au lieu de réduire la foi à un livre de recettes ou à un ensemble de normes à observer, nous pouvons aider les jeunes à se poser les justes questions, à se mettre en chemin et à découvrir la joie de l’Évangile.

Je sais bien que votre devoir n’est pas facile et que parfois, en dépit d’un engagement généreux, les résultats peuvent être faibles et nous risquons la frustration et le découragement. Mais si nous ne nous enfermons pas dans les plaintes et que nous continuons de « sortir » pour annoncer l’Évangile, le Seigneur reste à nos côtés et nous donne le courage de jeter les filets même quand nous sommes fatigués et déçus de ne rien avoir pêché.

Aux évêques, aux prêtres, surtout, je voudrais dire : continuez de vous faire proches, persévérez dans la proximité – la synkatabasis du Père et du Fils avec nous – ; continuez de sortir, de semer la Parole, avec des regards de miséricorde. C’est à votre action pastorale, à votre discernement et à votre prière qu’est confiée la pastorale des vocations. Ayez soin de la promouvoir en adoptant les méthodes possibles, en exerçant l’art du discernement et en donnant une impulsion, à travers l’évangélisation, au thème des vocations sacerdotales et à la vie consacrée. N’ayez pas peur d’annoncer l’Évangile, de rencontrer, d’orienter la vie des jeunes.

Et ne soyez pas timides en leur proposant la voie de la vie sacerdotale en montrant, avant tout à travers votre témoignage joyeux, qu’il est beau de suivre le Seigneur et de lui donner sa vie pour toujours. Et, comme fondement de cette œuvre, rappelez-vous toujours de vous confier au Seigneur, en implorant de Lui de nouveaux ouvriers pour Sa moisson et en soutenant les initiatives de prière au soutien des vocations.

Je forme le vœu que ces journées – au cours desquelles a jailli tant de richesse, notamment grâce aux rapporteurs qui y ont participé – puissent contribuer à rappeler que la pastorale des vocations est un devoir fondamental dans l’Église et interpelle le ministère des pasteurs et des laïcs. C’est une mission urgente que le Seigneur nous demande d’accomplir avec générosité. Je vous assure de ma prière, et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

(*) Version française de l’ORLF n. 44. Titre, intertitres et note de La DC.

(1) DC 2014, n. 2513, p. 16.

Vaud: L’Eglise réformée gagne aux Prud’hommes

Un pasteur vaudois qui avait porté plainte contre l’Eglise réformée vaudoise (EERV) pour licenciement abusif a été débouté aux Prud’hommes.

Le Tribunal des prud’hommes de l’arrondissement de Lausanne a confirmé, le 3 novembre 2016, la légalité du licenciement du pasteur Daniel Nagy, qui avait fait couler beaucoup d’encre il y a deux ans. Le pasteur de Gryon estimait avoir été remercié de façon abusive et réclamait des réparations financières à l’EERV.

Le Conseil synodal (l’autorité exécutive de l’EERV) a constaté “avec soulagement que le cadre réglementaire de l’EERV et la gestion RH qui en a découlé dans l’affaire (…) sont conformes au droit du travail et qu’aucune charge n’est retenue contre lui”.

Une procédure humainement douloureuse

Contacté par L’agence de presse protestante Protestinfo, le pasteur Nagy n’a pas désiré commenté la décision de justice. Dans son communiqué, le Conseil synodal se dit “attristé d’avoir été poussé dans une procédure juridique humainement douloureuse pour chacun”.

L’EERV est troublée depuis plusieurs années par des tensions entre certains pasteurs et son autorité exécutive. (cath.ch-apic/ag/prot/rz)

© Centre catholique des médias Cath-Info, 05.11.2016

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