Martin Luther : l’éducation du peuple et les catéchismes

En 1528, après une visite pastorale menée en Saxe, Martin Luther se rend compte des lacunes dans l’instruction religieuse tant des fidèles que de certains pasteurs : « L’homme du commun, surtout dans les villages, ignore tout de la doctrine chrétienne ; un grand nombre de pasteurs – hélas – sont fort malhabiles et incapables de l’enseigner. Ils vivent comme du bétail insouciant et des pourceaux dépourvus de raison », écrit-il dans la préface au Grand Catéchisme. Aussi prononce-t-il plusieurs séries de prédications sur des points centraux – le Credo (la foi de l’Église), le Notre Père (la prière à Dieu) et le Credo (les œuvres que Dieu exige du chrétien) –, avant de publier, en janvier 1529, le Petit Catéchisme, puis, en avril, le Catéchisme allemand, plus connu sous le nom de Grand Catéchisme. Ces deux ouvrages se présentent sous forme de questions-réponses. Le Petit Catéchisme était destiné à être appris par cœur ; il parut d’abord sous forme d’affiches que l’on accrochait dans les maisons, les écoles ou les églises. Le Grand Catéchisme, destiné à nourrir la prédication des pasteurs et à contrôler leur doctrine, renferme des exposés plus développés ; Luther s’attache à y présenter en profondeur chaque point de la foi. Toutefois, les deux ouvrages s’adressent aussi aux maîtres d’école et même aux chefs de famille, « évêques » et « pasteurs » de leurs domestiques, chargés d’examiner la foi de ceux qui vivent sous leur toit.

Le Réformateur ne suit pas le plan traditionnel des catéchismes du Moyen Âge : le Credo, le Notre Père, puis le Décalogue (les dix commandements). Il commence par ce dernier, qui pour lui prépare à la foi (Credo), dont résulte la prière des enfants de Dieu (Notre Père). Ainsi, le Credo est situé au centre du catéchisme et, au centre du Credo, on trouve l’article qui se rapporte à Jésus-Christ : « Je crois en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur… » Cette place centrale n’est pas un hasard : le deuxième article du Credo proclame le salut acquis pour l’homme par le Christ seul.

Au contraire des catéchismes antérieurs, Luther n’interprète pas le deuxième article séquence après séquence (« Il a été conçu du Saint-Esprit… », « Il est né de la Vierge Marie… »), mais il en donne l’interprétation tout d’une traite : ce qui commande la compréhension de l’article, c’est le « petit mot Seigneur », c’est-à-dire le fait que Jésus-Christ se révèle comme rédempteur ou sauveur. Situé au cœur du catéchisme, le deuxième article du Credo exprime le message réconfortant de l’Évangile : Jésus-Christ délivre le croyant des puissances de mort pour le placer sous sa seigneurie. Ce qui est important, c’est de croire qu’il l’a fait « pour moi » : « Je crois que Jésus-Christ… est devenu mon Seigneur. » Sous la plume de Luther, même la fin de cet article – « Il viendra juger les vivants et les morts » – perd son caractère effrayant.

Cette tonalité très positive des catéchismes de Luther, jointe à une langue simple, concise et très expressive, a contribué à l’immense succès de ces ouvrages. De son vivant, ils ont connu une trentaine d’éditions en allemand, et plusieurs en latin, danois, français ou encore – pour le Petit Catéchisme – en estonien. Imités par les autres catéchismes protestants, mais aussi par les catholiques, ces manuels sont les ouvrages de Luther qui connurent le plus grand succès. Rien qu’au XVIe siècle, on estime que 500 000 exemplaires ont été imprimés. Jusque dans la seconde moitié du XXe siècle, ils ont été en usage dans l’enseignement religieux dispensé par les pasteurs, exerçant ainsi une influence considérable sur la piété luthérienne.

*professeur d’histoire du christianisme moderne et contemporain à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. Il est l’éditeur (avec Marc Lienhard) de Luther dans la Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard (T.1, 1999; T.2, 2017) et l’auteur, entre autres, d’une biographie de Luther (Fayard, 2017). Il a participé à la BD « Luther » (Collection « Ils ont fait l’histoire », Glénat-Fayard, 2017)

« Le petit mot « Seigneur » signifie « rédempteur »

Ici, nous apprenons à connaître la deuxième personne de la divinité afin de voir ce que, outre les biens temporels dont nous avons parlé plus haut, nous tenons de Dieu : il s’est entièrement déversé et n’a rien gardé qu’il ne nous ait donné. Cet article [du Credo] est très riche et très étendu ; toutefois, pour le traiter brièvement et le rendre accessible aux enfants, nous prendrons une parole pour saisir en elle l’essentiel de cet article, à savoir que nous apprenions comment nous avons été délivrés. Il s’agira de ces mots : « En Jésus-Christ, notre Seigneur. »

Si donc l’on demande : « Que crois-tu, dans le second article, au sujet de Jésus-Christ ? » Réponds, le plus brièvement possible : « Je crois que Jésus-Christ, vrai Fils de Dieu, est devenu mon Seigneur. » Mais que veut dire « devenir un Seigneur » ? Cela signifie qu’il m’a délivré du péché, du diable, de la mort et de tout malheur. Auparavant, en effet, je n’avais ni seigneur ni roi, mais j’étais prisonnier, soumis à la puissance du diable, condamné à mort et empêtré dans les liens du péché et de l’aveuglement.

En effet, après que nous avons été créés et que nous avons reçu de Dieu le Père toutes sortes de biens, le diable est venu et nous a conduits dans la désobéissance, dans le péché, dans la mort et dans tous les malheurs, de sorte que nous étions sous la colère de Dieu et sous sa disgrâce, voués à la damnation éternelle, ainsi que l’avions encouru et mérité. Il ne subsistait ni espoir, ni aide, ni réconfort, jusqu’à ce que le Fils unique et éternel de Dieu, dans son insondable bonté, prenne pitié de notre détresse et de notre misère, et que, du ciel, il vienne pour nous porter secours. C’est ainsi que tous ces tyrans et ces geôliers ont été chassés, et qu’à leur place est venu Jésus-Christ, le Seigneur de la vie, de la justice, de tous les biens et de la félicité. Nous autres, pauvres hommes perdus, il nous a arrachés au gouffre de l’enfer, il nous a acquis, rendu libres et ramenés dans la clémence et dans la grâce du Père ; et, comme ce qui lui appartient, il nous a pris sous sa protection, afin de nous gouverner par sa justice, par sa sagesse, par sa puissance, par sa vie et par sa félicité.

Tel est donc l’essentiel de cet article : le petit mot « Seigneur » signifie tout simplement « rédempteur », c’est-à-dire celui qui nous a menés du diable à Dieu, de la mort à la vie, du péché à la justice, et qui nous y maintient. Quant aux autres points qui suivent dans cet article [du Credo], ils ne font qu’expliciter cette rédemption et exprimer comment et par quoi elle s’est produite : c’est-à-dire, combien il en a coûté au Seigneur, ce qu’il a employé et risqué pour nous gagner à lui et nous conduire à sa seigneurie, à savoir qu’il est devenu homme, qu’il a été conçu du Saint-Esprit et qu’il est né de la Vierge sans aucun péché, afin de se rendre maître du péché ; à savoir aussi qu’il a souffert, qu’il est mort et qu’il a été enterré, afin de satisfaire pour moi et de payer ma dette – non pas avec de l’or ou de l’argent, mais par son propre et précieux sang. Et tout cela, afin de devenir mon Seigneur. Car il n’a fait ni n’avait besoin de faire aucune de ces choses pour lui-même. Ensuite, il est ressuscité, il a englouti la mort et l’a dévorée, et, enfin, il est monté au ciel ; il y a pris le pouvoir, à la droite du Père, de sorte que le diable et toutes les puissances doivent lui être soumises et gésir à ses pieds, jusqu’à ce que, pour finir, au dernier jour il nous sépare et nous coupe du monde mauvais, du diable, de la mort et du péché.

Luther, Le grand catéchisme,traduction de Matthieu Arnold, d’après l’édition originale de Weimar, t. 30/I.Martin Luther

En Ouganda, des prêtres et des pasteurs contre l’homophobie

Un membre de la communauté LGBT au cours de l’événement organisé pour la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, à Kampala, le 17 mai 2017.Un membre de la communauté LGBT au cours de l’événement organisé pour la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, à Kampala, le 17 mai 2017.Crédits : Gaël Grilhot

« Vous n’êtes pas tout seuls !, clame le pasteur Simon à l’assemblée. Priez le Seigneur ! » Une invitation à la prière aussitôt suivie d’un « Alléluia ! » repris en chœur par l’assistance, couvrant presque la musique de l’orchestre. La cérémonie, en présence de personnalités religieuses provenant de différentes obédiences chrétiennes, a tout d’une réunion œcuménique, comme il y en a tant en Ouganda. Jusque dans la disposition des chaises sous le chapiteau, telle une petite église de fortune. Mais cette assemblée est un peu particulière, car elle est majoritairement composée de membres de la communauté Lesbiennes gays bisexuels et transsexuels (LGBT), réunis, mercredi 17 mai, pour la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

L’événement se déroule dans les jardins du siège de l’organisation Minorités sexuelles en Ouganda (SMUG). Une grande maison entourée d’un vaste terrain, située dans le quartier de Ntinda, à Kampala. Sur une petite table, des brochures pédagogiques, et dans un autre coin du jardin, deux infirmiers de l’hôpital de Mulago pratiquent des tests VIH à ceux qui le souhaitent. « Cette journée est très importante pour nous, affirme Pepe Julian Onziema, directeur de programme de SMUG, car il y a beaucoup d’intolérance envers les LGBT ici, en Ouganda, mais aussi parce que ça permet à toute la famille LGBT de se réunir, pour échanger des expériences et se soutenir. »

Discriminations et agressions physiques

Mais derrière l’ambiance bon enfant, la tension est restée palpable toute la journée. Afin de rassurer les membres de la communauté, Pepe Julian Onziema a dès le début annoncé que les autorités avaient été prévenues et que deux policiers étaient en faction pour éviter le moindre trouble. En outre, le SMUG avait mis en place un dispositif interne de sécurité, et les invitations avaient été envoyées au compte-gouttes.

Des précautions qui ne sont pas de trop. L’Ouganda reste un pays très répressif à l’encontre des LGBT. En février 2014, une loi liberticide avait été signée par le président Museveni qui prévoyait la détention à vie des homosexuels et l’obligation de délation à leur encontre. Devant le tollé international, la loi a finalement été annulée par la Cour suprême six mois plus tard, mais les séquelles sont toujours là, et la communauté LGBT doit toujours faire face à de très sérieuses discriminations et agressions, y compris physiques. En août 2016, une descente de police particulièrement brutale avait mis fin à un événement festif organisé par la communauté. Plusieurs arrestations avaient eu lieu et des personnes avaient été battues.

Dans la plupart des cas, « ces discours de haine ont pour origine un fond religieux », explique Pepe Julian Onziema. La loi de 2014 a par exemple été fortement inspirée par les évangéliques américains. C’est pour cette raison que le SMUG fait appel à des personnalités religieuses comme le pasteur anglican Denis Iraguha, pour venir contredire ce discours, et soutenir les membres de la communauté, dont beaucoup sont très croyants. « Nous essayons de réconforter ceux qui n’ont pas d’espoir, explique Denis Iraguha, même si vous êtes discriminés à l’intérieur de vos familles, il y a d’autres personnes qui vous aiment. Vous pouvez retrouver une autre famille. » Et la réponse du pasteur aux prêches homophobes est sans appel : « Il y a tellement de discriminations en raison de l’ignorance. Je pense qu’ils ont mal interprété le sens de l’amour. Ils utilisent ce qu’ils appellent la culture africaine pour combattre les LGBT, mais ils ne savent pas ce que c’est réellement. »

Cette présence religieuse s’explique également, selon Pepe Julian Onziema, parce que « nous sommes dans une logique de dialogue et de discussion. Nous ne nous excluons pas de la société dans son ensemble, donc c’est important que des leaders religieux soient là pour être à nos côtés ».

Église protestante unie : Laurent Schlumberger fait le bilan de son action

Avant de quitter ses fonctions, le pasteur Laurent Schlumberger revient sur le rôle de l’Eglise protestante unie dans la société.

Commençons par la fin. Qu’allez-vous faire au terme de votre mandat ?

Je redeviens pasteur de paroisse, à La Rencontre, à Paris. Il s’agit d’une toute petite communauté qui cherche un nouveau souffle, au milieu d’un quartier où il y a tout à faire : Stalingrad avec ses immigrés et ses exilés, les hôpitaux, les gares, les quartiers très populaires, voire misérables, les quartiers très bourgeois, l’interculturel, etc. L’enjeu est d’imaginer un mode de présence.

Justement, après la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, l’Église n’a-t-elle pas « raté » quelque chose dans les quartiers déshérités ?

Il y a un gros travail à faire ! Cela fait partie de la volonté de notre Église de sortir de ses murs, d’aller vers les marges, sur le seuil. La Mission populaire évangélique l’a beaucoup fait, à tel point que, là où il avait une Miss’ Pop’, l’ERF s’abstenait d’implanter une paroisse. Depuis un certain temps, ce sont les Églises évangéliques qui le font le plus. De notre côté, il y a des choses à imaginer pour aller plus et mieux à la rencontre des gens comme ils sont. C’est en fait davantage possible aujourd’hui, car il y a beaucoup plus de recherches individuelles et beaucoup moins de transmission par filiation. J’aimerais que l’on puisse imaginer une Église différente d’une vie paroissiale classique.

Cela peut-il avoir un impact politique ?

Notre société est aspirée par un vide, un absurde, un manque de sens qui font des ravages, depuis la surconsommation jusqu’à la violence djihadiste. « Ma vie a tellement peu de sens que je suis prêt à faire passer la colère, la frénésie ou la violence avant tout, car je n’ai plus que cela pour me sentir vivre. » C’est la question du sens, de la vie spirituelle, de la transcendance qui nous est posée à tous. Paul Ricœur disait que le rôle des Églises est de travailler la question du sens et du non-sens.

En 2013, luthériens et réformés ont donné naissance à l’Église protestante unie de France. Est-ce votre plus grand souvenir en tant que président ?

C’est un des souvenirs les plus importants. Cela a été lourd à préparer, le risque étant, à un moment, de s’enliser dans des questions institutionnelles. Il a fallu les honorer, mais leur donner du sens, et revenir à ce qui est la source, la raison d’être de l’Église : l’écoute partagée de la Parole de Dieu. D’où la dynamique : « Écoute, Dieu nous parle… » La journée du 11 mai 2013 à Lyon a été fondatrice. Les dimensions œcuménique et internationale ont été premières. Elle a eu des répercussions dans la plupart des communautés locales, avec des cultes inauguraux. Cela a fait sens pour engager la suite. Cette union s’est très bien passée, alors que le processus a été rapide, décidé en 2007 et finalisé en 2013.

Quel fut le contexte de cette union ?

Ma préoccupation constante a été de chercher à donner de la cohérence et de la confiance. La cohérence pour faire advenir « une Église de témoins », pour passer d’une Église « petit troupeau qui se serre les coudes » à une Église qui essaie de mieux aller à la rencontre des autres. D’où notre approche de l’année 2017, par exemple : ne pas glorifier le passé ni l’identité luthéro-réformée, mais afficher nos thèses pour l’Évangile aujourd’hui. Parallèlement, notre Église avait besoin d’avoir confiance, non pas en elle-même, mais dans ce qu’elle reçoit : confiance en Dieu, confiance des luthériens envers les réformés et inversement, confiance dans le travail d’équipe, confiance dans la mission. On a toujours raison de faire confiance : c’est fécond, ça libère des énergies, ça peut changer la vie des gens. La confiance, c’est la foi.

Il n’a pas manqué de Cassandres pour dire en 2013 que l’union luthéro-réformée était un leurre, qu’elle ne marcherait pas, puis pour dire avant et après le synode national de 2015 que l’Église allait exploser. Et ce ne fut pas le cas.

Revenons sur le synode de 2015 qui a ouvert la possibilité de bénir des couples de même sexe.

La proposition du Conseil national était de travailler sur la manière d’accompagner les personnes et les couples dans des étapes importantes de leur vie, le plus largement possible, et de manifester dans ces moments, heureux ou malheureux, la bénédiction de Dieu : la maladie, la guérison, la retraite, le divorce, etc. Non pas pour dire que « tout cela est bien », mais pour rappeler communautairement aux personnes dans ces moments importants que Dieu les accompagne quoi qu’il arrive.

Mais le travail en paroisses et dans les synodes régionaux a concentré le sujet sur les couples mariés de même sexe, puisque la loi le rendait possible et qu’il y avait des demandes. Il y avait là une question particulièrement difficile, épineuse et urgente. La réponse du synode a été de donner la possibilité aux communautés et aux pasteurs qui le souhaitent de répondre par une bénédiction.

L’ampleur de la majorité avec laquelle la décision a été prise a été mal comprise. Dans un synode, on ne cherche pas à faire triompher une position sur une autre, mais à trouver la position qui doit être celle de notre Église, y compris si, à titre personnel, on n’est pas d’accord.

À la suite de cette décision, il y a eu beaucoup de joie, de reconnaissance, parfois de la fierté, et aussi beaucoup d’incompréhensions. Parce que notre processus presbytérien et synodal est long. Parce qu’il y a eu beaucoup de raccourcis dans les titres des médias.

Le contenu des articles était souvent correct, mais les titres étaient très réducteurs : « Les protestants approuvent l’homosexualité. » Ces raccourcis ont été ravageurs et ont parfois provoqué incompréhension, colère et tristesse.

On s’est employé par la suite, dans notre Église et au sein de la Fédération protestante de France, à entendre ces colère et tristesse et à travailler à les surmonter. C’est en bonne voie.

Le malentendu aurait-il pu être évité, en amont ?

La FPF s’est élargie au monde évangélique à partir des années 1970, et c’est une excellente chose. Mais le travail de fond sur ce que signifie « être ensemble » n’avait pas été mis à jour.

À la suite de cet épisode du synode de l’Église unie en 2015, cette mise à jour se fait. Et elle s’engage bien : la dernière assemblée générale de la FPF a montré une volonté unanime d’avancer ensemble et a choisi de renforcer les collaborations concrètes.

C’est dommage que ce travail n’ait pas été fait entre les années 1980 et 2000, quand on est passé de quelques Églises membres de la FPF, le plus souvent luthéro-réformées, à une trentaine.

Je regrette que des gens aient été blessés, mais je me réjouis que cet éclat débouche sur une lucidité plus grande et sur des liens refondés « en vérité ».

Quelle est la place de l’Église unie au sein de la FPF ?

Elle est au cœur de la Fédération. C’est l’une des maisons où elle se sent pleinement chez elle. Elle en a été cofondatrice.

Elle est le premier fournisseur de ressources en personnes, en argent et elle contribue aussi par ses idées, ses interpellations et ses apports aux débats et aux actions.

Voulez-vous ajouter autre chose ?

Des aspects souvent moins visibles que certains événements médiatisés ont parfois plus d’importance que ce qui « fait le buzz ». Comme, par exemple, nos efforts en matière de communication, de travail avec la jeunesse (Grand Kiff), la production d’outils (papier et numérique, mais aussi formations) pour accompagner les personnes qui exercent une responsabilité dans l’Église. Nous avons exercé une vigilance active sur les questions de société, notamment l’immense question des migrations et l’attitude très frileuse de la République à l’égard des exilés.

Nous avons mis l’accent sur les relations œcuméniques et internationales, renoué des liens profonds avec Taizé, après plusieurs décennies de méfiance et d’incompréhensions. Les trois quarts du corps enseignant de l’Institut protestant de théologie ont été renouvelés en sept ans. L’IPT est entré de plain-pied dans l’ère de l’enseignement numérique à distance. Cette liste est loin d’être exhaustive !

Quel est l’enjeu immédiat des prochaines semaines pour l’ÉPUdF ?

Le synode sur la déclaration de foi. J’espère que nous arriverons au synode national à un bon texte. Comment disons-nous, ensemble, notre foi aujourd’hui ? J’espère que le texte qui sera voté fera consensus, au sens fort, et pas au sens évanescent du terme. Mais il faudra du temps pour savoir si tel est le cas. Et, bien sûr, il y aura aussi les élections pour renouveler les instances de l’Église.

Quel défi voyez-vous à plus long terme ?

Les protestants ne lisent pas assez la Bible. Ils pensent qu’ils le font, mais c’est souvent une posture. Or, c’est un enjeu fondamental. On peut voir l’Église comme une communauté lectrice de la Bible. Si elle ne la lit pas assez, elle perd sa sève, ce qui la nourrit. Et quand nous lisons la Bible, c’est encore trop souvent exclusivement sous un angle intellectuel.

Il faut encourager une lecture existentielle des textes. Lire les Écritures ne doit pas s’arrêter au cerveau mais prendre en compte l’intégralité de la personnalité et de la vie individuelle et de groupe. Dans les lieux où cela se fait, beaucoup de gens viennent, parfois tout à fait inconnus de l’Église. Il y a un grand appétit. Le fait même de lire ensemble avec d’autres met en route quelque chose d’intime et de profondément joyeux.

Propos recueillis par Marie Lefebvre-Billiez

À lire en complément : Église protestante unie : l’au revoir de Laurent Schlumberger

Entretien avec Claude et Julia Payan

Musiciens, chanteurs, adorateurs, pasteurs, prophètes, implanteurs d’églises, enseignants. Tout au long de leurs trente années de ministères, Claude et Julia Payan ont béni le peuple de Dieu de bien des manières. Ils partagent aujourd’hui la riche expérience de leurs vies consacrées au Seigneur, avec les églises et les ministères qui les invitent en France et au delà. Claude a accepté de répondre aux questions de la rédaction d’Info Chrétienne, et nous le remercions pour son ouverture et sa bienveillance. Merci pour la simplicité et l’humilité qui transparaissent dans le récit de ce parcours, et dans la communication de sa vision pour l’Église d’aujourd’hui..

  • Quel a été le déclic qui a marqué le début de votre ministère ?

La Bible dit que Dieu a préparé pour chacun de nous des œuvres d’avance, afin que nous les accomplissions (Éphésiens 2:10). C’est ma définition d’une vie réussie : arriver, placer ses deux pieds à un moment donné dans les œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous. Je ne peux qu’encourager chacun à avoir ce critère de réussite, et non de chercher à faire ou être comme l’autre.

La différence n’est pas une tare, c’est un don de DieuL’unicité (c’est la faculté d’être soi-même) est un facteur d’onction. C’est à dire nous permet d’être oint de l’onction qui a été prévu spécialement pour nous. Quand je cherche à être quelqu’un d’autre de qui je suis, il est normal que son débit en soit limité. La différence n’est pas une tare, c’est un don de Dieu qu’il nous faut non seulement accepter, mais développer.

  • Comment définirais-tu votre ministère ?

Quand quelqu’un, croyant ou non croyant, me demande ce que je fais dans la vie, je lui réponds que je suis : « pasteur, écrivain et chanteur itinérant ».

Je me vois mal lui répondre : « Je suis apôtre » ou « prophète » ou autre. Mais je n’utilise pas alors le terme de « pasteur » dans le sens d’Éphésiens 4, où il est fait allusion à 5 ministères bien précis, et à celui de pasteur entre autres, qui est un berger que Dieu a établi pour œuvrer dans et pour l’église locale. Le terme « pasteur » est utilisé communément aujourd’hui pour parler d’un serviteur de Dieu, quel que soit son appel.

Nous avons été, Julia et moi, provisoirement pasteurs d’églises, car Dieu nous fait passer par plusieurs stades pour nous former, mais, bien que ce soit un merveilleux appel, ce n’était pas le nôtre à long terme. Nous avons voyagé pendant des années tout en étant pasteurs d’une église sur la ville de Toulon, et en supervisant d’autres assemblées.

Partager cette image sur Facebook

En 2007 nous avons mis fin au ministère pastoral, sur une direction de Dieu, afin de nous donner pleinement dans notre appel vis-à-vis de l’ensemble du corps de Christ. Un premier point qui caractérise ce ministère que nous exerçons Julia et moi, est qu’il est un ministère de SEMEURS. C’est un ministère en grande partie itinérant et, à la différence d’un ministère d’évangéliste, qui annonce avant tout le salut, il a comme priorité de semer la Parole de Dieu dans le Corps de Christ.

Cela sous quatre formes précises et distinctes :

  • La parole prêchée !
  • La parole écrite !
  • La parole chantée !
  • La parole prophétique !

Semer ce que Dieu nous a donné… À travers les supports des réunions, de livres, du chant, de vidéos, d’une école biblique par correspondance et des réseaux sociaux. Notre appel consiste donc à semer ce que Dieu nous a donné, à travers nos voyages, et après, chacun est responsable d’en faire ce qu’il veut.

  • Comment perçois-tu vos prochaines années dans le ministère ? Quel est le ou quels sont les projets qui vous tiennent à cœur ?

Nous avons principalement à cœur le peuple de DieuNous avons principalement à cœur le peuple de Dieu, sa guérison et son épanouissement. Et nous voulons participer à équiper les saints, en vue de l’avancement du royaume de Dieu, pour que le plus grand nombre soit victorieux et efficace dans les temps glorieux qui sont devant nous (Éphésiens 4 toujours !).

Nous visitons toutes sortes d’églises et oeuvres de diverses dénominations, dans les milieux francophones et travaillons avec différentes équipes de ministères, dans des lieux très divers. Et sans trop s’arrêter sur les points secondaires sur lesquels nous ne serions pas d’accord, car si l’on ne devait travailler qu’avec les personnes avec qui on voit tout pareil, on ne travaillerait plus avec personne. Cela tout en visitant régulièrement des églises rattachées à une œuvre que nous avons démarrée il y a vingt ans, appelée « Souffle Nouveau », sur Madagascar et l’Ile de La Réunion.


Servir et non dominer ou imposer
Nous n’avons néanmoins aucune vision d’hégémonie pour autant (se rattacher à tout prix les gens ou les églises), croyant que là où est l’Esprit du Seigneur là doit être la liberté. Notre conception du ministère « apostolique », si je peux l’appeler ainsi, est de servir et non pas de dominer ou d’imposer. Nous trouvons d’ailleurs déplacée cette frénésie des titres qui envahi certains milieux depuis un moment.

Notre priorité, à Julia et moi est surtout d’être une démonstration dans notre vie personnelle : couple, famille, ministère, finances, etc., de ce que la parole de Dieu marche. Partant du principe qu’il n’y a rien de mieux, que le témoignage vécu pour appuyer ce que l’on prêche.

C’est un privilège de pouvoir exercer et voyager en tant que couple, et nous encourageons les couples à servir ensemble dans la complémentarité, dans l’appel que Dieu leur adresse. Nous commençons à avoir un certain âge, mais nous n’avons jamais autant voyagé que ces deux dernières années, et c’est parti pour encore plus, cette année en cours.

Il y a comme une urgence pour vivre plus, et tout ce que nous n’avons pas encore pu vivre. Et pour laisser quelque chose aux jeunes serviteurs qui suivent, si Jésus tarde à revenir. Nous sommes animés également d’un désir de « passer à autre chose » !

« Nouvelle réforme »« Nouvelle réforme », cette expression a résonné un jour dans mon esprit. On a pas mal entendu parler de réformes ces dernières années : réforme des retraites, réformes territoriales, etc. Mais il y en a une qui est des plus nécessaires, si nous désirons voir Dieu se manifester « comme aux jours d’autrefois » (et encore plus), c’est une réforme dans l’Eglise. Nous sommes à une croisée des chemins où ce qui vient est bien plus qu’une simple visitation, c’est une réforme !

Partager cette image sur Facebook

Le réveil qui vient, et qui va toucher puissamment les nations francophones avant le retour du Seigneur, je le crois, PASSE PAR UNE GRANDE REFORME !

L’Eglise étant composée de personnes, cette réforme commence par moi, par toi. Je prêche, et crois vraiment que le meilleur pour l’Église n’est pas derrière !

Cette génération va avoir accès à une relation encore plus profonde avec Dieu, dont le résultat se verra dans l’expression d’un plus grand amour. Cette réforme va apporter une nouvelle révélation du Royaume de Dieu et de son expression. Elle est déjà en route et va impacter autant l’Église que le monde. Et nous avons à cœur avec Julia, de tout faire pour y apporter notre part, selon la grâce que Dieu nous a accordée.

Claude et Julia merci d’avoir partagé avec nous ce parcours si riche. Que le Seigneur vous bénisse et qu’il vous accompagne là où il vous conduira.

La rédaction

La rédaction

© Info Chrétienne – Courte reproduction partielle autorisée suivie d’un lien “Lire la suite” vers cette page.

Cher lecteur, chère lectrice,

Info Chrétienne souhaite aujourd’hui solliciter votre aide.

Il est devenu crucial d’apporter un regard chrétien sur les évènements et l’actualité de notre monde. C’est pourquoi nous travaillons à vous présenter chaque jour des actualités fiables et pertinentes, parfois absentes des médias traditionnels.

Grâce à des personnes comme vous, qui savent à quel point il est vital d’apporter une alternative chrétienne dans les médias francophones, nous pouvons accomplir notre mission.

Accepteriez-vous de nous aider dans cette mission, à votre service et au service des chrétiens dans la francophonie ? Si vous souhaitez faire un don pour nous soutenir, je vous invite à cliquer ici.

Merci,

Guillaume Anjou
Fondateur et directeur d’Info Chrétienne

Vous souhaitez recevoir une alerte par email dès qu’un nouvel article est publié ?

Si vous le préférez vous pouvez recevoir un seul mail chaque soir avec toutes les infos.

Burkina : la BID finance le développement durable du pastoralisme dans le Sahel

Dans le cadre du financement du Programme de développement durable du pastoralisme dans le Sahel, la Banque Islamique de Développement a débloqué une enveloppe de plus 19 milliards de FCFA au profit de 300.000 pasteurs et agro-pasteurs du Burkina Faso, a-t-on appris de source officielle.

D’un coût global estimé à 19,5 milliards de FCFA, ce programme est élaboré en collaboration avec la Banque Mondiale, le CILSS, le FIDA et l’ALG dans le cadre du DVPER, indique lundi un communiqué de presse du ministère en charge des finances.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de développement du secteur de l’élevage (PNDEL) et du programme national du secteur rural (PNSR).

Il s’exécutera sur cinq ans et aura pour objet l’amélioration de l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs de l’ensemble des régions du Burkina Faso.

L’objectif global du projet est de contribuer à l’amélioration de la production animale pour accroître les revenus et réduire l’insécurité alimentaire dans la région du Sahel grâce à une meilleure gestion des ressources naturelles, à l’accès aux marchés et à un contrôle accru des maladies transfrontalières du bétail.

Le programme bénéficiera directement à près de 300.000 pasteurs et agro-pasteurs dans les six régions d’interventions du projet : Boucle du Mouhoun, Cascades, Est, Hauts-Bassins, Sahel et Nord.

Les principaux indicateurs d’impact et de niveau de résultats attendus sont la hausse de la consommation du lait par habitant, qui passera de 16,67 kg à 18,34 kg par an d’ici à 2030, l’accroissement de 10% par rapport aux niveaux de base, du budget des ménages grâce à la contribution du secteur de l’élevage.

Les résultats attendus sont également l’accroissement de 20% des effectifs de petits ruminants engraissés et vendus par année, l’installation de services de micro-finance au profit de 30.000 opérateurs de la chaîne de valeurs, et la réduction de 30% du nombre de conflits entre les pasteurs et les agriculteurs.

La réduction de 25% de la distance moyenne entre les points d’eau sur les pistes de transhumance ciblées et l’augmentation à hauteur de 150.000 ha sur l’ensemble des provinces concernées, des parcours avec des pratiques de gestion durable des terres, sont par ailleurs attendus. Fi

Accueil RD CONGO Mopéro wa Maloba : Retour sur sa disparition en 2008 dans l’indifférence…

Mopéro wa Maloba , guitariste, chanteur, auteur-compositeur (vers 1950 -2008)

Le 17 Août 2008 une vie s’est arrêtée en chemin. Celle de l’illustre chanteur Mopéro wa Maloba mort à Abidjan en Côte d’Ivoire. Chanteur-guitariste, il compte parmi les musiciens de renom qu’a connu la musique congolaise dans les années 70/80.

Issu du peuple Téké du quartier « Mombele » (Kinshasa) dont il a vu le jour vers 1950, Mopéro wa Maloba a fait son cycle primaire à l’Ecole Saint Gabriel du quartier Yolo-Sud dans la commune de Kalamu (Kinshasa), puis le cycle secondaire dans la région du Bas-Congo. Plus tard, il se lance à la musique et dès qu’il a su chanter et maîtriser la guitare, il se consacre aux compositions personnelles.

Son objectif de devenir professionnel se concrétise dans les années 70 par son intégration dans l’orchestre « Tupo Zawutemba » du leader et maître à chanter Audry.

1972 – Mopéro wa Maloba est à la tête d’un nouveau groupe dénommé « Africa danse », formé avec le concours des musiciens Jonitha, Abanitha, Mabibi, Mambo Ley, Boba Mwana Nteba et autres, surnommés   » les poulains noirs « . Une aventure qui n’ira pas loin.

Mopéro revient dans son foyer natal de « Mombele » et donne naissance à l’orchestre « Tupa Zawutena » dans lequel on retrouve les chanteurs comme Emeneya Mubiala et Mambo Ley, avant de fusionner avec le chanteur Dona Mobéti (en provenance du  groupe « Makiluambo ») et former l’orchestre « Cavacha ».

1973, Mopero se sépare de Dona Mobéti et quelques musiciens, pour former l’orchestre « Shama Shama ». Après l’expérience des trois premiers groupes et grâce à une brillante discographie, Mopero est au sommet de sa gloire. Il est plébiscité au cours des années 1974 à 1976 meilleur chanteur et meilleur vedette du Congo-Kinshasa. Tout comme, il a produit plusieurs disques  classés N° 1 sur quelques hit parades congolais et africains.

1977, Mopero arrive en Ouganda  et s’installe à Kampala où, il emboîte le style de musique variété ougandaise, histoire de s’informer sur les réalités de la musique en Ouganda et de l’exploiter harmonie avec la rumba congolaise. Quelques années après, Mopero est de retour à Kinshasa. Il place à nouveau son groupe au meilleur de sa forme.

1985 – Etant très tenté par le changement, il se sépare de ses sociétaires, et rejoint King Kester Emeneya dans l’orchestre Victoria Eleison. Ce fut une belle expérience, car il apporte son savoir faire et son talent au rayonnement du groupe. Cette étape sera la toute dernière de voir Mopero dans un groupe de musique profane, avant de devenir pasteur, évangéliste et chanteur des louanges à Dieu.

Au début des années 1990, Mopero décide de consacrer le reste de sa vie à l’évangile. Il se convertit à l’Eglise Cité Béthel du pasteur Mbiye et se fait baptiser  Ferdinand Liloba wa Nzambi. Il est sacré pasteur en 1992.

1995 – Au cours de l’Assemblée Chrétienne de Dieu (ACD) Mopero confirme son apostolat à L’Eternel comme Pasteur, évangéliste et musicien chrétien. Adieu la musique du « monde ».

« Biblia » est le titre de son premier album  dans lequel il magnifie la bonté du Créateur. Un très grand succès qui va illuminer la foi des milliers de chrétiens des Eglises de Réveil. Sa renommée se répand au-delà des frontières du Congo. Ce qui va l’amener à effectuer en 2005, une longue et fructueuse tournée d’évangélisation et de louanges, à Cotonou (Bénin), à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Abidjan ( Côte d’Ivoire) où Dieu l’a rappelé à lui le 17 Août 2008,  après une courte maladie.

Mopero wa Maloba a été porté en terre le dimanche 21 septembre 2008 à Kinshasa dans l’indifférence de ses collègues musiciens et pasteurs. A l’exception du chanteur et pasteur Mbaki Dieka alias « Debaba » et des membres de la Association « Artistes en danger ». – Comme nul n’est prophète en son pays –

Il a laissé pour la postérité à la communauté chrétienne du monde, son témoignage enregistré, sur deux albums « Yawé-Yawé » et « Nayoki Liloba » et un coffret double (DVD-CD) intitulé « Nabeleli Nkolo » sorti juste en juillet 2008, un mois avant son décès. Le double coffret  a été produit au Canada où la renommée de Mopéro est demeurée très grande.

Eglise Evangelique festivités

L’église Protestante Evangélique, Assemblée de Dieu de Graulhet fête en cette année, son cinquantième anniversaire. Les festivités ont débuté samedi dernier avec un rassemblement des pasteurs tarnais autour du Pasteur graulhétois Laurent Lenoir et des fidèles, au lieu de culte, route de St Julien du Puy. Une rétrospective des temps forts de l’église, l’historique du mouvement des Assemblées de Dieu, des chants Gospels ont été partagés. Près de150 personnes étaient présentes. «C’est le signe que notre église est toujours bien présente, malgré les années qui passent. Outre la participation, il faut retenir l’enthousiasme des fidèles» assure Roger Blavo, membre de l’organisation. E, parallèle est proposée une exposition autour de la Bible et de la foi chrétienne qui permet de commémorer les 500 ans de la Réforme. Elle est visible tous les vendredis soir à 20h du 5 mai au 11 juin, ainsi que tous les dimanches à 10h. Le public est également conviés aux concerts Gospel les dimanche 7 mai, 21 mai et 11 juin à 15h.

Bâle: une pastorale pour accompagner les personnes homosexuelles

12.05.2017 par Sylvia Stam/Kath.ch. Traduction et adaptation B. Hallet

Le diocèse de Bâle a lancé, le 11 mai 2017, “Arc-en-ciel”, un groupe de travail d’action pastorale à l’intention des chrétiens gay, lesbiennes, bisexuels et trans (LGBT). Le diocèse a édité un dépliant distribué au public. Son but: mieux connaître ce que vivent ces personnes au quotidien.

“Il y a des gens ayant une orientation sexuelle différente”, explique Barbara Kückelmann, en charge de la pastorale du diocèse de Bâle. “Le groupe de travail veut connaître la réalité de vie de ces personnes dans l’église et dans la société et l’aborder sérieusement. Il sont les bienvenus chez nous”, poursuit-elle, affirmant que nous sommes tous des êtres voulus et aimés par Dieu. Le diocèse souhaite améliorer son action pastorale pour ces personnes.

Aucune contradiction avec l’enseignement de l’Eglise

Le diocèse a favorisé la mise en place de ce groupe de travail pour les personnes avec cette orientation sexuelle bien que la doctrine officielle de l’Eglise catholique ne la tolère pas? “Là-dessus, le diocèse ne fait aucun commentaire”, répond Barbara Kückelmann. “Ce groupe de travail n’a pas vocation à réfléchir sur ce qui est permis ou ce qui ne l’est pas. Nous sommes préoccupés par l’offre pastorale destinées à ces personnes. L’homosexualité ainsi que d’autres orientations sexuelles font partie de la condition humaine. Il est important de souligner que nous n’excluons personne.”

Pour Barbara Kückelmann, accompagner les gens est une des activités principales de l’Eglise. “Il y a bien une pastorale pour accompagner les jeunes, les malades à l’hôpital, ou encore les migrants”, ajoute-t-elle.

Comment le groupe de travail pourra-t-il répondre à un couple gay qui demande la bénédiction de son union? “Les bénédictions de couples homosexuels ne sont pas possibles. Mais chacun peut demander la bénédiction de Dieu pour les gens qui vivent dans leur entourage et que nous trouvons sur notre chemin.”

Bruno Fluder, porte-parole de l’ADAMIN, l’association des pasteurs homosexuels, “se réjouit que le diocèse de Bâle prenne en considération ce groupe de personnes et réalise que ces personnes ont été systématiquement discriminées par l’Eglise catholique et le sont encore”, a-t-il déclaré à Kath.ch.

Le groupe de travail “Arc-en-ciel”, formé à l’initiative de Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, a été constitué à l’été 2016. Il faut mettre fin aux préjugés et aux discriminations, souligne l’évêché. (cath.ch/sys/bh)

Le pasteur Alourdin C. Benoît n’est plus: une perte immense pour l’œuvre adventiste

National –

Par Louis Carl Saint Jean On ne finira jamais d’appréhender la mort, ni de donner un sens à cette faucheuse qui jette l’épouvante, le désarroi et la consternation au sein de la grande famille humaine depuis la sombre nuit des temps. En dépit de la nature divine de ce concept, nul ne s’est jamais résolu à l’accepter, surtout quand elle enlève à son affection un être cher. Tout croyant, quelle que soit la bonne relation qu’il puisse entretenir avec Dieu, succombera un jour ou l’autre à ce reflexe purement humain. Il est donc de ceux dont la dernière nouvelle qu’on veut entendre est celle de sa mort. Celle du pasteur Alourdin Clément Benoît, survenue au matin du 25 avril dernier, représente pour les membres de l’Eglise adventiste haïtienne l’un des cas de figure les plus pertinents. Lorsque, ce même matin de deuil, en route pour le travail, mon ami Claude Aurélien m’a appris cette nouvelle bouleversante, sur-le-champ, un nuage épais de douleur s’est amoncelé au-dessus de mon cœur. Ma réaction humaine m’a dicté du coup à poser cette question à Esaïe: « Où se trouvait la main de l’Eternel qui, dixit ce prophète, n’est pas trop courte pour sauver…? » En « l’espace d’un cillement », j’ai entendu la voix de Job me répondre : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni ! » Et oui, la main foudroyante des Parques a frôlé le front de notre bien-aimé Alourdin Benoît, un homme qui en quarante-trois ans de ministère évangélique a fait passer des milliers d’âmes des ténèbres à l’admirable lumière de l’Évangile. Il l’a fait pendant deux décennies par monts et par vaux dans presque tous les villages et villes d’Haïti et de la Guyane française et pendant vingt-trois ans aux États-Unis d’Amérique du Nord, défiant le vent du Michigan et le froid et la neige de New York. En effet, troublante a été cette nouvelle pour moi qui ai été l’un des témoins privilégiés de certaines de ses réalisations titanesques, pour avoir occupé le rôle de secrétaire d’église pendant une bonne partie de son ministère pastoral à Gethsémané. Chose curieuse, au soir de la veille de la mort de ce titan, mon ami Jacques Vaval et moi, ressuscitant un passé cousu de rêves et de belles choses, parlions de lui et d’autres héros de la foi. Il m’a alors confié avoir vu en octobre dernier au Camp Berkshire, à New York, cet homme de Dieu visiblement fatigué physiquement, mais en pleine possession de ses capacités mentales et intellectuelles. Je lui disais alors combien je désirais visiter ce géant. Et voilà que, 48 heures après cette conversation, mon désir s’est transformé en regrets douloureux ! Rares sont les adventistes haïtiens qui, au cours de ces quatre dernières décennies, n’ont entendu citer au moins une fois le nom du pasteur Alourdin Benoît. Je n’irai pas jusqu’à blasphémer, comme l’avait fait 46 ans de cela à Port-au-Prince un avocat bien connu devant la bière de son chef, en clamant: « Cet homme était le Messie! ». Cependant, je peux calmement affirmer que ce pasteur était un ambassadeur fidèle du Messie. En effet, presque tous ceux qui ont eu l’heureux privilège de collaborer avec lui et de le voir piocher dans la vigne du Maître abondent en ce sens, en saluant également son intégrité et son dynamisme proverbiaux. De l’avis du non moins progressiste et compétent pasteur Yves Pierre, qui le connaît parfaitement: « En plus d’avoir été un génial administrateur, pasteur Alourdin Benoît était un homme sincère, franc et charitable. Il n’a jamais passé par quatre chemins pour dire à quelqu’un ses quatre vérités. Il n’a jamais donné de coup bas ni à un membre d’église ni à un collègue qui a erré dans un moment de folie. S’il est au courant d’une infraction quelconque commise par quelqu’un, sans ne rien divulguer à personne, il l’aborde seul pour l’aider à le réconcilier avec Dieu. Ils sont légion ceux qui, tant en Haïti que surtout aux États-Unis, ont bénéficié de sa charité ». (Idem, le 28 avril 2017, 13 h.36). Frère Lebon Davilmar, ancien proche collaborateur du berger défunt, se souvient de lui en ces termes : « De 1990 à 1992, j’ai collaboré avec pasteur Benoît comme trésorier de l’église Mount Sinaï. Ces deux années passées en sa compagnie m’ont permis d’admirer sa droiture et son honnêteté. C’était un véritable pasteur, un homme converti, dans toute l’acception du terme. » (Id., le 30 avril 2017, 16 h.27). De l’avis du frère diacre Jean H.K. Lafontant : «Les adventistes de Mirebalais doivent tous une fière chandelle au pasteur Alourdin Benoît. En effet, en 1973, c’est grâce à son sens du leadership que l’église Bethléem, nouvellement fondée, a pu grandir, tant au point de vue spirituel qu’au point de vue numérique. Pasteur Benoît était très dynamique et profondément spirituel. Sa mort représente une perte immense pour l’Œuvre adventiste haïtienne. » (Idem, le 29 avril 2017, 22 h.) On dirait que durant toute sa vie, pasteur Alourdin Benoît n’était animé que d’un seul objectif : son salut en Jésus-Christ, celui de ses parents et des membres des différentes églises que Dieu lui avait confiées. Rien d’autre ne comptait pour lui ! Dans son style incisif, typiquement artibonitien, il affirmera: « Être pasteur ne fait de quelqu’un automatiquement ni un chrétien ni un homme converti. Je peux confesser que je suis chrétien parce que je cultive jour après jour l’amour pour mon Dieu, mon Seigneur, son Église, ma famille, mon prochain et même pour ceux qui pensent être mes ennemis. Moi, Alourdin Benoît, simple serviteur de Dieu, suis chrétien parce que je crois de façon impavide au salut en Jésus-Christ…» (in «Qu’est-ce qui fait de toi un chrétien? », sermon délivré à Gethsémané le samedi 19 avril 1986). C’est sur les rives de l’Artibonite, plus précisément à Latapie (Desdunes), que le 17 juillet 1939 le bébé Alourdin Clément a souri pour la première fois au soleil. Il est issu des œuvres bénies de Bernadette Jean et de Clément Délile Benoît. Aux Gonaïves, il fait ses classes primaires à l’Institution Lamartine Coq et ses classes secondaires au lycée Fabre Geffrard. D’ailleurs, c’est à la cité de l’Indépendance que, encore adolescent, il entendra pour la première fois, par l’entremise de sa grand-mère, la voix du Seigneur l’invitant à mettre son esprit au service de son église. Il hésite un peu. Il m’a raconté ceci au cours de l’une de nos nombreuses conversations: «Déjà en classes primaires, je caressais le rêve de devenir plutôt avocat, pour deux raisons. D’abord, j’avais voulu continuer une tradition familiale. En effet, mon arrière-grand-père Oconnel Benoît était à une époque doyen du tribunal civil des Gonaïves, mon grand-père Délile Benoît et mon père étaient juges de paix de leurs localités, et l’un de mes oncles, Hilton Benoît, était doyen du tribunal civil de Hinche pendant plusieurs années. Ensuite, j’avais toujours voulu défendre les paysans que certaines autorités puissantes dépossédaient de façon inique de leurs lopins de terre.» Cependant, nos voies ne rencontrent jamais celles de l’Éternel. Ou du moins, cela se fait très rarement. Après ses études secondaires, le jeune Alourdin s’inscrit en septembre 1962 au Séminaire adventiste franco-haïtien de Diquini, où il obtient sa licence en théolgie. En 1963, il débute son ministère comme directeur de l’école adventiste des Baradères (département des Nippes). Un an plus tard, il entame d’emblée son ministère évangélique, en sillonant dans des conditions périlleuses les villages les plus reculés, surtout dans le Nord. Dans le message déjà mentionné, il a raconté aux auditeurs: « J’ai fait le tour d’Haïti, de Jérémie au Môle Saint-Nicolas, parfois en grimpant des montagnes ou des monts rocailleux pour atteindre des centres d’évangélisation. Souvent, on était obligé de dormir à la belle étoile, s’exposant aux morsures de serpent, aux piqûres d’insectes et à d’autres dangers, avant de regagner un village à la pointe du jour. Toute la satisfaction se trouvait dans la prédication de l’Évangile.» En 1969, le jeune ouvrier desdunien seconde pasteur Naasson Prosper dans une grande campagne d’évangélisation tenue à Jacmel. Pasteur Benoît y devient le loup blanc, apprécié dans toutes les couches de la société de la ville de Roussan Camille. Son entregent et son bel esprit lui attirent notamment l’admiration des intellectuels. Par exemple, le grand poète et romancier Bonnard Posy, auteur du recueil Les chants du silence, lui sert de mentor. D’ailleurs, en souvenir de ce fin lettré, qu’il a beaucoup admiré, il baptisera son second fils Eddly Bonnard. Peu après la croisade évangélique organisée à Jacmel, pasteur Benoît est transféré à Saint-Marc. Gérard Jolibois, qui n’a jamais tari d’éloges à l’egard de cet ouvrier divin, a écrit: « M. Alourdin Benoît de l’église de Saint-Marc a été consacré pasteur au Cap-Haïtien à l’occasion d’un Congrès qui a été organisé en cette ville dans le courant de la deuxième semaine du mois de juillet 1971 par l’Union franco-haïtienne des adventistes du septième jour…C’est véritablement le résultat heureux des efforts que déploie le pasteur Benoît dans la communauté saint-marcoise où il excerce son ministère depuis plus de deux ans. » (Le Nouveau Monde, Lundi 26 juillet 1971, page 2 – Rubrique « Le saviez-vous »). Le pasteur Yves Pierre m’a même appris: « C’est au cours du ministère de pasteur Alourdin Benoît à Saint-Marc qu’ont reçu le message des jeunes tels que Marc Ricot Borieux et Balthazar Séjour, qui sont devenus pasteurs par la suite.» En 1973, Alourdin Benoît est nommé pasteur, chef de district et responsable du département des activités laïques et de l’école du Sabbat en Guyane Française. Il y passe quatre années. Il retourne en Haïti en septembre 1977. De retour au bercail, il remplira ces mêmes fonctions à la mission du Sud d’Haïti, présidée alors par le pasteur Gabriel Desvarieux. Aprè s’être distingué par sa fougue et son dévouement, en janvier 1980, sous la recommandation de feu pasteur Napoléon Gründer, Gonaïvien d’origine allemande, Alourdin Benoît est nommé président de la mission du Nord d’Haïti. Tandis qu’il occupe cette fonction administrative élevée, encouragé par sa jeune sœur adorée Anne-Rose Benoît Edmond, il émigre en juillet 1983 aux Etats-Unis, plus précisément à Michigan. Au Wolverine State, pasteur Benoît s’inscrit à Andrews University où il décroche une maîtrise en divinité. En 1985, Naasson Prosper, le premier berger de Gethsémané, promu à la coordination des églises francophones affiliées à la Greater New York Conference, fait appel à son ancien et fougueux collaborateur pour venir le seconder à la direction de cette église devenue précocement prospère. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 1985, Alourdin Benoît deviendra l’unique berger, le second de Gethsémané. Le passage du pasteur Alourdin Benoît à Gethsémané confirme de façon la plus éloquente les témoignages de son collègue Yves Pierre. Doué d’une audace et d’une foi proverbiales, il a admirablement continué et même amplifié l’œuvre merveilleuse qu’avait solidement mise sur pied son illustre prédécesseur. L’homme se montre un rude ouvrier, un vrai Artibonitien qui n’a jamais reculé, pas même une seule fois, devant la tâche et le devoir à accomplir, quels que soit le défi à relever, les barrières à renverser et les mers à traverser! Pasteur Benoît entretenait des idées sociales très avancées et était un homme très généreux. Selon lui, à côté de l’évangélisation, l’Église a la responsabilité morale de venir en aide aux défavorisés du sort. À la fin de 1986, il propose au conseil d’église l’achat d’immeubles pour y louer des appartements à prix réduits aux membres momentanément désavantagés. À l’époque, l’état précaire des caisses de cette communauté chrétienne a eu malheureusement raison de cette merveilleuse proposition. Pour prouver la générosité de cet être exceptionnel, qu’il me soit permis d’offrir deux exemples concrets. Le premier consiste en un fonds d’urgence qu’il avait mis en place pour aider financièrement (surtout pour des cas de funérailles) certains membres défavorisés. Me revient ensuite à la mémoire un geste qu’il a fait en ma présence et qui m’a permis de découvrir son grand cœur. À deux ou trois reprises, mon statut de diacre m’a donné le privilège d’effectuer avec lui des visites pastorales. À la fin de certaines d’entre elles, je l’ai vu sortir discrètement de son porte-feuille quelques billets verts pour les offrir à certains membres visiblement un peu coincés sous la poutre de la vie. D’ailleurs, avec le rire timide mais toujours prolongé dont il agrémentait généralement ses vieux proverbes créoles, il amait dire: « Sa k vid pa kanpe! » C’est pendant la même période qu’il réalise, selon moi, le plus bel exploit de son ministère aux Etats-Unis. Il transforme un hangar désaffecté en un véritable joyau. En effet, à son arrivée à Gethsémané, le lieu d’adoration n’est autre que l’emplacement d’une ancienne usine, à qui des frères et sœurs de bonne foi administrent une bonne toilette bihebdomadaire. Il pense anormal le fait de louer Dieu dans un espace mésavenant. Il sensiblise les membres d’ Église, met sur pied des lever de fond et entreprend en automne 1987 la construction de Gethsémané. Le beau chant-slogan du célébrissime maestro défunt Fleurange Cherenfant « Mettons-nous à l’œuvre, soyons victorieux » a alors servi de catalyseur aux fidèles. C’est ainsi que, secondés par des Anciens d’église éduqués, éclairés et remplis du Saint Esprit, le rêve s’est réalisé. Ainsi, le samedi 13 mai 1989, a été inauguré au 357 Empire Boulevard, à Brooklyn, l’un des plus beaux lieux d’adoration de New York. Les croyants l’appellent depuis « Le Jardin Vert », en raison de la couleur verte de ses sièges et de la moquette qui recouvre et embellit le parquet. Évidemment, selon la Bible même, l’Église n’appartient qu’au Seigneur. Cependant, il faut admettre que Dieu se sert souvent de certains hommes pour faire avancer son œuvre. À mon humble avis, si Gethsémané a pu croître à tous les points de vue, et ceci dans des conditions souvent très difficiles, ce ne sera nullement un péché de dire qu’après Dieu, on le doit d’abord aux pasteurs Naasson Prosper et Alourdin Benoît et au sens de leadership d’Anciens d’église avisés. Je pense aux Carlvilair Péan, Appolon Luc, Jean Daniel François, Maurice Innocent Michel, Luc Bastien, Zachée Michel, Mackenson Doucet, Daniel Beauzil, Antoine Jean, etc. Personne, selon moi, ne peut mettre en question le côté orthodoxe du pasteur Alourdin Benoît. Cependant, son orthodoxie ne l’a jamais empêché de voir en l’église un lieu où le membre, quel qu’il soit, est appelé à évoluer socialement, culturellement et intellectuellement. D’abord, il encourage et favorise les choses de l’esprit. De 1983 à 1991, les réunions de jeunesse et les soirées récréatives organisées à Gethsémané, et auxquelles assistent parfois plus d’une centaine de personnes, ont toujours pris l’allure de salon littéraire. C’est justement cette merveilleuse période que des nostalgiques comme les Claude Aurélien, Odny Ulysse, Carline Templier, Jacques Vaval, Clarence Saint Hilaire et tant d’autres – dont votre humble serviteur – aiment encore appeler: « La Gethsémané de la Belle Époque ». Elle a été possible grâce à l’esprit éclairé et au bon goût du berger artibonitien! Pasteur Alourdin Benoît était un ami du progrès. Il a toujours encouragé tous les jeunes des différentes églises qu’il a dirigées à décrocher au moins une licence à l’université. Et une fois ce diplôme obtenu, il vous encourage, vous importune même, à obtenir une maîtrise et un doctorat. J’illustrerai cette affirmation par un seul exemple, choisi entre au moins une dizaine. Ma jeune soeur et amie Daphney Mathieu a dit de lui et m’a aussi appris:« Pasteur Alourdin Benoît était un conseiller avisé. Il ne s’était jamais comporté comme s’il était supérieur à quelqu’un d’autre. C’était un homme de bon commerce. Si, aujourd’hui, j’exerce le noble métier d’infirmière, c’est grâce à son ministère et à ses conseils salutaires. » À New York, il n’y a pas eu que Gethsémané à avoir bénéficié du mordant et surtout de la consécration de pasteur Alourdin Benoît. Dix ans plus tard, il accomplit le même exploit à l’Eglise de Jérusalem, sise à Beverly Road, au coin de East 28th Street, à Brooklyn. Les églises Mount Sinaï, Bethsaïda, Ephraïm, Béthesda, Siloé, Sychar et d’autres ont eu à bénéficier, sous une forme ou sous une autre, du ressort de l’esprit et de la volonté du pasteur Benoît. Même au lendemain de sa retraite en juillet 2006, notre bien-aimé est resté attaché au salut des âmes et à ses œuvres de charité. Il anime avec sa femme des communautés de prière par téléphone, visite les malades, console veuves et orphelins. Parallèlement, il érige des plans concrets avec sa chère moitié pour fonder un orphelinat en Haïti. C’est ainsi que, en 2007 et en 2008, ce couple s’est rendu plus d’une fois au pays pour aller y jeter les bases. Au moment où progressent les choses, notre bon pasteur tombe subitement malade. Voilà inachevé l’un de ses plus chers rêves. Ce qui est certain, c’est que Dieu en a bien pris note. Et je suis sûr que ses bonnes œuvres le suivront. L’autre côté merveilleux de pasteur Alourdin Benoît est la place qu’il a accordée à sa famille. Depuis le 28 décembre 1965, par les liens sacrés du mariage, sa charmante épouse Anne Paul Benoît et lui forment un couple parfait, sculpté, on dirait, à l’intérieur d’un obélisque d’amour. Madame Benoît a prouvé qu’est encore de saison la recommandation biblique qui demande à toute femme de se placer à côté de son mari « dans la santé comme dans la maladie…». Et elle en a donné la preuve éloquente au cours de ces cinq dernières années où le vaillant guerrier de l’Éternel faisait face à certains petits ennuis de santé. Qu’elle en soit abondamment bénie! Et en Carlyle, Annie Nadine, Eddly Bonnard et Marceline, Dieu a accordé à ce couple un héritage béni. Chacun de ses enfants a prouvé que (j’utilise le mot du psalmiste) c’est l’Eternel lui-même qui avait bâti la maison Benoît. Le pasteur et sa chère moitié, qui l’avaient combien patiemment construite, n’ont pas travaillé en vain. Le vide que laissera Alourdin Benoît sera certainement très profond. Cependant, je me soulage du fait que son fils Eddly Bonnard Benoît, sa fille Annie Nadine Benoît et son jeune frère Emmanuel Benoît, tous trois pasteurs comme lui, continueront à faire connaître le nom béni du Seigneur. Alourdin Clément Benoît sera toujours parmi nous, car les grands hommes, surtout ceux qui ont fait la volonté de notre Père céleste, ne s’éteignent jamais complètement! Sans conteste, il était un général, l’un des vaillants guerriers de l’Armée de l’Éternel! Notre bien-aimé frère n’a fait que répondre sagement à un appel divin pour aller recueillir éternellement les fruits qu’il a semés sur terre, lui qui y a arraché des milliers d’âmes des mains méchantes de l’ennemi. Puisse donc Dieu, dans son amour incommensurable, accorder à sa femme, à ses enfants, aux membres de sa famille immédiate et prolongée, à ses anciennes ouailles, à ses anciens collaborateurs et collègues le privilège de chanter un jour en sa compagnie, au bord de la mer de verre, le cantique de Moïse et de l’Agneau. Comme ce jour sera beau!

Cameroun – Scandale: Un pasteur avoue avoir violé et enceinté sa propre fille

Cameroun - Scandale: Un pasteur avoue avoir violé et enceinté sa propre fille

Traduit en justice par sa femme, l’homme aurait fait subir à l’adolescente de 16 ans plusieurs viols. L’accusé est actuellement aux arrêts à la prison centrale de Kodengui à Yaoundé.

L’affaire est encore en instruction au Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi. Outrage à la pudeur sur une mineure de 16 ans, suivi d’un viol incestueux aggravé, complicité d’avortement, violences, pratique de sorcellerie et menace de mort. Tels sont les faits reprochés à Manga Thierry, pasteur dans une église de réveil à Yaoundé.
Olivia, la victime aujourd’hui âgée de 20 ans, est la fille aînée du couple Manga, ses parents pasteurs avec lesquels elle vit depuis toute petite. D’après le procès-verbal dressé dans cette affaire, Manga Thierry, son géniteur âgée de plus 40 ans, l’a désorienté et fait subir à sa fille des viols à plusieurs reprises. Le journal Kalara du lundi 8 mai 2017 indique que l’homme d’église a monté un scénario selon lequel sa fille était possédée par les esprits maléfiques et était à l’origine des malheurs de sa maman.
Profitant de la distance que cette situation

a créée entre la mère et la fille, «  l’homme de Dieu » a rassuré sa fille alors âgée de 16 ans à l’époque des faits, qu’il allait la désenvouter des esprits démoniaques à l’aide d’un remède, et que le traitement devait se faire par le sexe. A en croire les propos de la victime, le papa pasteur lui a fait subir ce supplice pendant une période d’au moins trois mois. Période à l’issu de laquelle, il affirme avoir contracté une grossesse, dont l’auteur était son père, qui a vite fait de l’emmener dans un centre médical pour se faire avorter, peut-on lire dans le journal.
Entendu au sujet des récriminations retenues contre lui, le pasteur reconnait avoir entretenu des rapports sexuels avec sa fille ainée, arguant qu’il a été emporté par les émotions. « Mais cela n’est arrivé qu’une seule fois. Je ne savais pas qu’elle allait concevoir », a avoué l’homme de Dieu. L’accusé médite actuellement son sort en prison, en attendant son procès.