Les raisons d’un malaise chez les pasteurs vaudois

Alors que le pasteur Daniel Fatzer poursuit sa grève de la faim à Saint-Laurent, les critiques se multiplient contre l’institution. Les dirigeants de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) sont accusés d’autoritarisme. Cinq licenciements de pasteurs en deux ans et «des lettres dont le contenu fait froid dans le dos», selon l’expression de l’ancienne conseillère nationale Suzette Sandoz, tendent à le prouver.

Certaines phrases extraites des courriers du Conseil synodal ou de l’Office des ressources humaines (ORH), que nous nous sommes procurés, révèlent des rapports pour le moins tendus. Licencié en 2015, neuf mois après son épouse, l’ancien pasteur de Château-d’Œx, Bertrand de Felice, se voit mis en demeure par une lettre au ton comminatoire de «rendre les clés». Il lui est désormais interdit de «se présenter comme ministre de la paroisse et de porter sa robe de pasteur». Quant à Daniel Nagy, l’ancien pasteur de Gryon licencié en 2014, il écrivait au Conseil synodal en juillet 2015 pour lui proposer, dans un esprit de «pardon», de «régler les différends autrement que par la voie judiciaire». Ce dernier lui répond cinq jours plus tard par une douche froide: son courrier «dénote une confusion de niveaux».

Le pasteur M., licencié il y a quelques semaines, s’est vu soupçonné de tricherie dans un courrier daté d’avril 2015. «Vous êtes mécontent des décisions successives (…) et vous avez trouvé plus commode de vous faire délivrer un certificat qui présente toutes les apparences de la complaisance que de faire votre travail. Ce mode de faire est indigne de votre ministère», écrit le responsable de l’ORH. Le pasteur M. a déposé une plainte contre l’auteur de cette lettre. «S’agissant d’une profession telle que la mienne, de tels propos sont choquants, estime M. Ils m’ont blessé, déstructuré et aggravé l’état de ma santé.»

Daniel Fatzer s’est enflammé pour la cause de ces collègues licenciés. Avec son confrère Jean Chollet, il avait invité Daniel Nagy à faire une prédication à l’église Saint-Laurent en décembre 2014. Refus du Conseil synodal, qui interdit alors ladite prédication. S’ensuit un rectificatif dans la Newsletter de Saint-Laurent, précisant que «[les pasteurs] ont commis une erreur d’appréciation et de loyauté à l’endroit de l’Eglise en invitant Daniel Nagy». Daniel Fatzer a lui-même reçu des lettres au ton plutôt ferme: «La liberté d’opinion trouve ses limites dans le devoir de fidélité que vous avez à l’égard de votre employeur», lui écrit le Conseil synodal en 2015, qui lui signifie un «avertissement ultime».

«Justes motifs»

Les dossiers de ces pasteurs licenciés font aujourd’hui l’objet de recours en justice. Le procès aux prud’hommes de Daniel Nagy a débuté ce printemps, les autres suivront. «Nous contestons les méthodes du Conseil synodal et nous sommes indignés. Il fait preuve de violence et il oublie qu’il est le seul employeur, en tout cas le principal, pour des pasteurs dans le canton de Vaud», clame Daniel Nagy, qui a aujourd’hui retrouvé du travail à Fribourg.

Le Conseil synodal serait-il un employeur brutal et sans égard? Son président, Xavier Paillard, s’en défend (lire ci-contre). A l’entendre, les situations de ces ministres, toutes différentes, ont fait l’objet de discussions nombreuses et d’offres de médiation. En fin de compte, les licenciements ont été prononcés pour «justes motifs», différents selon les cas. Le pasteur Fatzer a commis une faute en citant nommément des personnes lors d’un culte radiodiffusé. Le pasteur Nagy a refusé les postes que lui offrait l’EERV. Pour les autres cas, la discrétion est de rigueur pour l’instant. Pas question en tout cas de décréter un «moratoire sur les licenciements» de ces pasteurs.

Et «l’amour du prochain»?

Xavier Paillard se défend d’être autoritaire. «A mon sens, précise-t-il, il ne faut pas confondre gentillesse ecclésiastique et amour du prochain. Celui-ci nous demande d’avoir des exigences envers soi-même comme envers les autres.»

Un observateur de l’Eglise vaudoise, extérieur aux instances, croit savoir que «ce n’est pas le Conseil synodal qui a commencé à hausser le ton et à envoyer des lettres au ton ferme et judiciaire, mais plutôt certains pasteurs. Cela ne favorise pas le dialogue.» Quoi qu’il en soit, «nous constatons bel et bien un durcissement et une difficulté d’écoute», s’inquiète Eric Bornand, président de la Ministérielle – l’association professionnelle des pasteurs. Les commissions de médiation et de traitement des litiges, confirmées par le Synode, devraient faciliter les choses à l’avenir. En attendant, l’EERV se retrouve avec une grève de la faim et plusieurs procès.


Extraits de courriers qui ont choqué

«Ce certificat (médical) nous plonge dans la perplexité. (…) Vous avez trouvé plus commode de vous faire délivrer un certificat qui présente toutes les apparences de la complaisance que de faire votre travail. Ce mode de faire est indigne de votre ministère»

Lettre du responsable de l’Office des ressources humaines (ORH) au pasteur M. du 30 avril 2015

«Votre courrier (…) a retenu toute notre attention. Il dénote malheureusement une confusion de niveaux (…) Nous ne sommes pas fâchés avec vous. Une démarche de pardon ne saurait résoudre les problèmes qui nous ont conduits à la présente situation»

Lettre de Xavier Paillard à Daniel Nagy, le 7 juillet 2015. Remercié en 2014, ce dernier proposait de «régler les différends autrement que par la voie judiciaire»

«Par la présente, nous vous mettons en demeure de rendre à la présidente du Conseil paroissial les clés (…) que vous avez encore à votre disposition (…) Nous vous faisons formellement interdiction de vous présenter désormais comme ministre de la paroisse et de porter votre robe de pasteur»

Lettre du Conseil synodal à Bertrand de Felice, le 29 avril 2015

«(…) Visiblement, vous ne parvenez pas à faire la différence entre ce qui est de l’ordre de la provocation et de celui de l’exercice de votre ministère»

Lettre du Conseil synodal à Daniel Fatzer, le 21 janvier 2015 (24 heures)

(Créé: 22.06.2016, 06h36)

Etats-Unis: La mission du pasteur c’est de «proclamer les Ecritures, pas de faire de la politique»

L’approche des élections présidentielles suscite de vifs débats au sein des Eglises américaines. Le 15 juin, lors de la rencontre annuelle de la Convention Baptiste du Sud (SBC) une table ronde s’est penchée sur le thème de la politique. Cinq pasteurs membres de la SBC se sont exprimés sur la façon d’accompagner leurs Eglises au milieu de la multiplication des débats politiques. Tous étaient d’accord avec David MacKinley, pasteurs en Géorgie, qui ne veut pas «(…) ajouter à la polémique. Je veux aider les gens à penser bibliquement».

Au sujet des élections présidentielles, l’ancien président de la SBC Jack Graham a une recommandation : «Il ne faut pas s’abstenir d’aller aux urnes». Selon lui, les responsables chrétiens ont «la responsabilité de prier et de voter, et d’encourager leur communautés à faire de même». La SBC encourage les chrétiens à s’impliquer localement dans le domaine politique et à prier pour les autorités.

La Rédaction d’Evangeliques.info/Bpnews – 21 juin 2016 13:01

Des citoyens lancent un manifeste à Saint-Laurent

Saint-Laurent, c’est désormais un mouvement, un manifeste et des actions collectives. Un groupe de citoyens s’est réuni dimanche après le culte afin de soutenir le pasteur Daniel Fatzer, en grève de la faim depuis jeudi après son licenciement avec effet immédiat de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV).

Officiellement créé ce lundi soir, avec un comité de neuf membres, le Mouvement des Citoyens Saint-Laurent-Eglise a rédigé et approuvé un manifeste. «Nous nous levons pour défendre et préserver notre communauté qui est mise en danger par les décisions du Conseil synodal et le licenciement immédiat de l’un de nos pasteurs», dit le texte. Au-delà de la défense d’un ministre, le manifeste «s’indigne» des méthodes de gouvernance dans l’EERV: le Conseil synodal a agi «sans avoir consulté notre conseil. En prenant cette décision elle n’a tenu aucun compte de notre vie communautaire, de nos projets, et de nos liens spirituels et amicaux avec nos ministres, ce qui est fondamental dans l’esprit de la Réforme.»

Le manifeste précise ensuite: «Comme communauté de croyants, nous sommes l’Eglise, corps du Christ, et non pas les clients d’une structure hiérarchique.» Ajoutant que «cette dernière a été créée pour être au service des croyants et non l’inverse». Selon Vincent Léchaire, qui parle au nom du Mouvement, «ce manifeste veut rappeler qu’il n’y a pas de hiérarchie pyramidale dans l’Eglise réformée, ou alors ce serait une pyramide inversée». Le manifeste souhaite en conséquence «un dialogue» avec le Conseil synodal et qu’une médiation soit mise en place «afin de sortir de l’impasse». Il réclame aussi une réintégration du pasteur Daniel Fatzer et «le maintien de notre communauté dans son originalité, sa diversité et son ouverture».

Récolte de signatures

Une page «Mouvement citoyen Saint-Laurent-Eglise» a été créée lundi soir sur Facebook. Elle permet de signer le manifeste et de s’inscrire à une lettre d’information. Le Mouvement animera une «célébration laïque» chaque jour à 18 h 30. Des membres du mouvement se relaieront pour dormir avec le pasteur Fatzer: une tente a été montée dans l’église. Des personnes seront également présentes pour jeûner et prier avec lui aux heures des repas. Membre du mouvement, Geneviève Schneeberger s’est sentie appelée car «dans un monde marqué par les conflits, l’Eglise doit montrer un chemin de tolérance». Ami d’études de Daniel Fatzer, en visite à Saint-Laurent, le pasteur Gérard Pella a observé la naissance d’un mouvement «qui se veut solidaire d’une cause sans agressivité vis-à-vis du Conseil synodal». (24 heures)

(Créé: 20.06.2016, 22h39)

Duel de fortes têtes chez les protestants vaudois

Sur la terrasse du Château d’Ouchy, mercredi soir dernier, le pasteur Daniel Fatzer, la gorge nouée, fait face à son épouse. Il l’a appelé en sortant du bureau de la conseillère d’Etat Béatrice Métraux. «Viens, je t’invite à dîner». La nouvelle qu’il a reçue dans l’après-midi l’a laissé abasourdi. Xavier Paillard, le président du conseil synodal, l’organe exécutif de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV), l’avait convoqué pour lui annoncer son licenciement avec effet immédiat, après trente-trois ans d’office. La ministre verte vaudoise jouait le rôle de médiatrice.

Lire aussi: «Faire à sa manière, c’est très protestant»

Devant un filet de féra du lac et un verre de St-Saphorin, Daniel Fatzer retourne la situation dans sa tête. Pasteur trublion et provocateur au sein de son Eglise de St-Laurent, il vivait sous le coup d’un ultimatum de l’EERV depuis longtemps. «Voilà, on y est», se dit-il, presque soulagé. Dès lors que faire? Il pense à ses collègues déjà licenciés, dont certains ont assigné l’église en justice. Il sent Dieu à ses côtés. Il médiatisera l’affaire. Sa femme, bien que très inquiète, le soutiendra. Au pied du donjon, construit en 1177 par l’évêque Landry de Durnes, Daniel Fatzer prend son dernier repas. Il entame aujourd’hui son sixième jour de grève de la faim.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les relations entre les pasteurs et les églises en 2007, l’EERV fait face à de nouvelles responsabilités d’employeur. Les pasteurs et les diacres ne dépendent plus de l’Etat, mais du Conseil synodal. Et l’apprentissage se passe dans la douleur. Alors que Xavier Paillard a succédé à Antoine Reymond à la présidence de l’exécutif de l’église, cinq licenciements ayant trait à des rapports tendus avec l’autorité ecclésiale, et autant de procédures au tribunal ont eu lieu ces deux dernières années.

Depuis une semaine, la situation s’est encore aggravée et le tableau n’est pas beau. D’un côté, un pasteur amaigri, alité au sein de l’Eglise St-Laurent demande sa réintégration immédiate et la création d’une commission de sages discutant d’une réinsertion de ses collègues licenciés. «Je me demande si ce ne sont pas ces gens qui renvoient à tour de bras qui devraient offrir leur démission!», lance le protestataire. De l’autre, un conseil synodal qui campe sur ses positions. «Nous n’allons évidemment pas revenir sur notre décision, surtout depuis la médiatisation hors pair générée par Daniel Fatzer. Quant aux autres cas de licenciements, ils ne résultent en rien d’autoritarisme», dit Xavier Paillard.

Lire également notre éditorial: De quoi le malaise Fatzer est-il le nom?

Suzette Sandoz, ancienne conseillère nationale libérale venue porter soutien au gréviste, juge scandaleuse cette absence de gestion des ressources humaines au sein de son église. «Je tombe des nues lorsque je vois le ton avec lequel sont écrites les lettres du conseil synodal. Cherchent-ils vraiment à donner l’image du plus mauvais employeur du canton?»

Pourtant, l’église réformée vaudoise se veut plus collégiale qu’autoritaire. «Si nous n’étions pas dans l’Eglise protestante, nous ne pourrions pas avoir un pasteur qui s’attelle à défier l’église! C’est justement parce que celle-ci n’a pas reçu la transmission du pouvoir de Saint-Pierre qu’elle ne peut prétendre à l’exclusivité théologique», relève Suzette Sandoz.

Membre du synode qui s’est réuni ce week-end, Suzette Sandoz est convaincue qu’une réconciliation est la seule solution. «Le conseil synodal doit accepter que les règles fassent l’objet de lectures différentes. Nous sommes une église, nous savons interpréter les textes… Mais je suis entourée de personnalités têtues», dit-elle en lançant un sourire à Daniel Fatzer, fermement installé dans son lit.

L’affaire n’est pas près d’être terminée. Samedi, le parlement de l’EERV a créé une commission de médiation et de traitement des litiges qui verra le jour dès le 1er juillet. Mais dimanche, pendant le culte de Saint-Laurent, des membres du conseil synodal sont entrés pour s’assurer que Daniel Fatzer ne prêchait pas. Durant dix minutes, ils ont justifié le licenciement de l’alité devant l’assemblée: «La déontologie ne lui permettait pas de citer nommément, durant le culte, sur les ondes radiophoniques le nom d’un collègue licencié par l’Eglise.» Une cellule de crise, composée notamment de Xavier Paillard, s’est réunie lundi soir pour prendre acte des «effets collatéraux du licenciement de Daniel Fatzer».

De quoi le nom de Daniel Fatzer sera-t-il l’écho? Bien que les questions religieuses relèvent des compétences cantonales, Daniel Fatzer a reçu de nombreux témoignages de dysfonctionnements paroissiaux au niveau suisse. «Je crois que mon cas va faire bouger les choses», confie-t-il.

«Faire à sa manière, c’est très protestant»

A Pâques, le pasteur Fatzer avait aligné des cercueils devant l’église Saint-Laurent pour réveiller les consciences. C’est désormais dans un lit installé dans l’église qu’il repose, en espérant faire valoir ses droits.

Lire également: Duel de fortes têtes chez les protestants vaudois

Et voilà l’Eglise évangélique réformée reléguée au rang d’employeur comme un autre. C’est particulièrement vrai dans le canton de Vaud, où elle est une institution publique, dont le rôle de soutien aux besoins sociaux et spirituels de la population est reconnu, et où le Conseil synodal est un centre de pouvoir important.

«Les protestants protestent, c’est dans leurs gènes»

Mais la méthode radicale de la grève de la faim ressort-elle de l’identité de l’Eglise réformée, ou est-elle le fait d’une personnalité singulière? «Le licenciement face aux erreurs du pasteur se comprend. Mais il faut aussi comprendre que les protestants protestent, c’est dans leurs gènes», répond Jörg Stolz, professeur de sociologie des religions à l’Université de Lausanne. Daniel Fatzer n’est d’ailleurs pas un cas singulier. En 2014, le pasteur Daniel Nagy s’était indigné contre son licenciement en s’affichant devant la cathédrale de Lausanne, en robe pastorale noire et avec un scotch sur la bouche, à côté d’une pancarte où il était écrit «Non à ce Conseil synodal qui licencie froidement un jeune pasteur».

Lire aussi notre éditorial: De quoi le malaise Fatzer est-il le nom?

Des méthodes qui plairaient à la gauche syndicale, mais qui trouvent paradoxalement un fondement historique dans le libéralisme du XIXème siècle. Car qui dit libéralisme, dit individualisme et liberté d’opinion et d’action. «Ce qui implique que les pasteurs prêchent selon leurs convictions propres, ajoute Jörg Stolz. Même chose quand ils manifestent. Faire à sa manière, c’est très protestant.»

Manque de leadership

Et c’est là que le corollaire à cette liberté devient une épine dans le pied de l’institution. Car chaque église cantonale en fait à sa guise, et chaque pasteur aussi. A avoir des chapelles autonomes, l’Eglise réformée s’est émiettée au point de ne plus garder de leadership. La réflexion y est menée localement, contrairement au catholicisme qui répond à une hiérarchie internationale et à une tradition hiératique. «Du coup, l’Eglise réformée peine à définir quelles sont ses croyances, quels sont ses principes», ajoute le professeur. Il a constaté que l’organisation entre églises cantonales et pasteurs était compliquée, tout comme celle entre les entités cantonales et la Fédération des Eglises protestantes de Suisse.

L’église comme laboratoire de nouvelles méthodes

Il faut ajouter à ce problème structurel la sécularisation galopante qui touche le protestantisme classique. Menacées de déclin, les Eglises cantonales tentent de reprendre la main en proposant de renouveler le culte et les rites. «Elles essayent de proposer des lieux phares plus attractifs pour de nouveaux groupes cibles, avec des offres spécifiques sur ce marché de la spiritualité», poursuit Jörg Stolz. C’est donc en raison de son non-conformisme que le pasteur Fatzer, très éloigné des normes du pasteur classique, avait été engagé. Dans la même mouvance, un loubard québécois devenu pasteur avait, en 2000, installé un bistrot dans un temple genevois. «L’église Saint-Laurent devait être en quelque sorte un laboratoire de nouvelles méthodes de vivre le culte, censées amener un autre public à l’église, explique Christophe Monnot, professeur de sociologie des religions à l’Université de Lausanne. Pour ce faire, une certaine provocation n’était pas exclue. Mais il a sans doute franchi une frontière implicite que son contrat ne prévoyait pas.»

«Ils travaillent pour eux-mêmes»

Partant, les actions coup de poing de ces pasteurs tonnerre ne renforcent pas l’institution, au contraire: «Ils ne travaillent pas pour l’Eglise, mais pour eux-mêmes, estime Christophe Monnot. En fait, ce sont des pionniers. Et les pionniers ne peuvent pas devenir des colons.» Leurs méthodes vindicatives ont plutôt pour effet de désacraliser l’institution. «Cette grève de la faim nuit à l’institution, relève Jörg Stolz. Car celle-ci ne peut survivre qu’avec des lignes directrices».

Mais qu’importe à Daniel Fatzer, pasteur iconoclaste et communiquant de talent. Il avait promis à son employeur le «feu d’artifice médiatique» en guise de punition. C’est aux feux de l’enfer qu’il envoie son église.


Le déclin du protestantisme en chiffres

Si la Suisse comptait 60% de protestants en 1900, ils ne sont plus aujourd’hui que 26%. Selon la dernière enquête de l’Office fédéral de la statistique basée sur 2014, les catholiques romains sont 38%, les autres communautés évangéliques 1,7% et les autres communautés chrétiennes 5,7%. 22% se déclarent sans religion. L’apport migratoire a profité aux catholiques, mais pas aux protestants. Dans les églises réformées, 86% des fidèles ne sont pas issus de la migration. C’est aussi une église vieillissante, puisque 22% des gens ont entre 15 et 34 ans, et 32% ont 65 ans ou plus.

Suisse: La grève de la faim du pasteur licencié se poursuit

La mobilisation continue pour entourer le pasteur protestant Daniel Fatzer, qui a entamé le 16 juin une grève de la fin dans l’église de Saint-Laurent, à Lausanne. Un comité a ainsi été constitué selon le mot d’ordre «Touche pas à mon église, touche pas à mon pasteur», rapporte le quotidien 24 Heures.

Licenciement immédiat

Tout a commencé lors d’un culte radiodiffusé sur Espace 2, le 12 juin. Daniel Fatzer a cité une prière, puis a expliqué que l’auteur de ces lignes subissait des injustices ecclésiales graves, puisqu’il venait d’être licencié par l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Au cours du même culte, Daniel Fatzer a critiqué un ancien membre des autorités de l’EERV. Peu après, le pasteur a été licencié pour faute grave. Par sa grève de la faim, le pasteur veut dénoncer les nombreux licenciements qui ont touché les pasteurs de l’ERRV.

Révolte contre le fonctionnement de l’EERV

Il a expliqué à la RTS, le 16 juin au soir: «Si j’étais le premier, je n’aurais peut-être pas manifesté comme je le fais, mais je suis en l’occurrence le cinquième ou le sixième qui va ouvrir probablement un septième procès. Je pense qu’en deux ans, sept procès qui se mettent en route contre l’employeur Eglise, ça pose un vrai problème.»

L’affaire fait évidemment jaser. Le 18 juin, sur le marché jouxtant l’église Saint-Laurent, les passants étaient interpellés par cette grève de la fin peu commune en plein coeur de Lausanne. Un fidèle de l’EERV clamait par exemple à qui voulait l’entendre que l’Eglise réformée fonctionnait désormais comme une entreprise et que tous les chrétiens de bonne volonté devaient témoigner leur solidarité à Daniel Fatzer.

L’EERV regrette ces événements

Lors du synode de l’EERV, les 17 et 18 juin à Vaulion, la question a bien sûr été abordée. Les délégués ont notamment regretté la mauvaise image que cette affaire faisait peser sur leur Eglise. Ils ont rappelé aussi que les divergences duraient depuis un moment avec Daniel Fatzer, qui avait déjà reçu plusieurs avertissements et qui n’avait pas tenu compte de ce qui avait été convenu avant sa prise de parole à la radio.

La Rédaction d’Evangeliques.info – 20 juin 2016 10:54

Côte d’Ivoire/ Fin de formation pour 15 étudiants pasteurs à l’Institut pastoral Hebron de Bouaflé

La 14ème promotion des étudiants pasteurs de l’Institut pastoral Hébron de Bouaflé

Bouaflé, 19 juin (AIP) – Quinze étudiants pasteurs de l’Institut pastoral Hebron (IPH) de Bouaflé (Centre-ouest, région de la Marahoué) ont reçu, samedi, leurs diplômes de fin de formation, à l’occasion d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence des autorités religieuses et municipales. Ces étudiants originaires de la Côte d’Ivoire et du Sénégal font partie de la 14ème promotion qui a effectué quatre années d’étude sanctionnées par des diplômes. Ils ont été invités à être des modèles et à propager l’évangile de Jésus-Christ dans le monde entier afin de sauver des âmes. L’IPH se fixe pour objectif de former les leaders des églises évangéliques de l’Afrique francophone en communiquant un savoir-faire mais surtout un savoir-être. En…

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Côte d’Ivoire /Sortie de la 14ème promotion des étudiants pasteurs à Bouaflé

Sortie des élèves pasteurs de l’IPH de Bouaflé (image d’archive)

Bouaflé, 18 juin (AIP) – l’Institut pastoral Hébron (IPH) de Bouaflé (Centre-ouest, région de la Marahoué) organise samedi la sortie de la 14ème promotion des étudiants pasteurs, indique une note dont l’AIP a reçu copie. L’IPH se fixe pour objectif de former les leaders des églises évangéliques de l’Afrique francophone en communiquant un savoir-faire mais surtout un savoir-être. Depuis 24 ans d’activités de formation biblique et théologique, l’Institut reçoit des étudiants en provenance du Bénin, Sénégal, Guinée Conakry, Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Son programme d’enseignement est de deux ordres, notamment, le cycle d’enseignement supérieur et la formation pastorale, souligne-t-on. (AIP) zaar/kam

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Sa grève de la faim ravive la crise au sein de l’Eglise réformée

Gréviste de la faim depuis jeudi, Daniel Fatzer est scandalisé par son licenciement de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). Le ministre occupe jour et nuit l’église Saint-Laurent, à Lausanne, où il officiait depuis 2011 en usant de méthodes pastorales parfois décoiffantes. «Je ne bougerai pas tant que je n’aurai pas obtenu ma réintégration sans condition», dit-il. Il demande en outre «la création urgente d’un conseil de sages». Cette situation a provoqué des interpellations au Synode (lire ci-contre).

Avant le licenciement de Daniel Fatzer «avec effet immédiat», prononcé par le Conseil synodal mercredi, la conseillère d’Etat Béatrice Métraux a tenté de jouer les bons offices en convoquant une séance de médiation. Un échec, les discussions n’ayant pas permis de trouver un terrain d’entente.

Daniel Fatzer dénonce des «méthodes de gestion du personnel brutales» et, selon lui, «dignes d’une république bananière». Certes, la déontologie ne lui permettait pas de citer nommément sur les ondes d’Espace 2 un collègue licencié par l’Eglise il y a quelques semaines. «C’était un signe, un appel au Conseil synodal, dit-il, et on ne renvoie pas quelqu’un avec effet immédiat pour cela.»

L’EERV a donc licencié deux pasteurs ces derniers jours. Ils s’ajoutent à trois autres licenciements ces deux dernières années, contestés par les intéressés, dont celui de Daniel Nagy, en 2014. Celui-ci a attaqué l’EERV aux Prud’hommes. «Tout cela m’attriste et me désole, disait-il hier au téléphone. Le Synode a pris conscience qu’il y avait un problème, puisqu’il a décidé de créer une commission des litiges. Et pendant ce temps-là, l’autorité de l’Eglise continue de se montrer intransigeante et de couper les têtes qui dépassent.»

«Le Synode a pris conscience qu’il y avait un problème, puisqu’il a décidé de créer une commission des litiges»

Président de la Ministérielle (association professionnelle des pasteurs et diacres vaudois), Eric Bornand se dit préoccupé: «Nous lançons l’alerte depuis longtemps sur le durcissement des ressources humaines au sein de l’Eglise. Il n’y a aucune amélioration, la situation s’est même péjorée», regrette-t-il. Précisant que cette question «provoque des inquiétudes et des tensions» au sein de la Ministérielle. Il observe «à la fois des comportements inadéquats de la part de certains pasteurs et des décisions disproportionnées de l’autorité».

Séparation avec l’Etat en cause

Pourquoi cette situation? Selon Eric Bornand, la crise est née avec la séparation de l’Eglise réformée avec l’Etat de Vaud, en 2007: une révolution copernicienne «que personne n’était prêt à affronter». Le changement de statut de l’institution et de ses ministres, qui ont cessé d’être des fonctionnaires, se trouve compliqué par la renégociation actuelle de la convention collective de travail (CCT). «Une culture d’entreprise change progressivement dans la douleur», commente le journaliste Michel Kocher, directeur de Médias-pro (service protestant des médias).

Dans ce contexte turbulent, le Conseil synodal «tient à une exigence de respect et de professionnalisme accrue de la part des pasteurs», affirme un proche du dossier. «J’en réfère d’abord à Dieu et à ma conscience», rétorque Daniel Fatzer. Il dit effectivement regretter le temps où les pasteurs étaient des employés de l’Etat. Sa grève de la faim ravive en tous les cas une crise de fond. (24 heures)

(Créé: 18.06.2016, 08h41)

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