Cameroun – Nouvelles églises: Entre religion et business

Les églises dites de réveil poussent au Cameroun tels des champignons indigestes et il est difficile de déceler le vrai du faux. Bible à la main, parole d’évangile récitées par cœur, des appellations tels que «mon frère et ma soeur en Christ» par des fidèles presque mal vêtus pauvres et débrouillards adulants un pasteur avec des vêtements tous frais payés par leur dime.

A en croire le journal La Nouvelle Expression du jeudi 5 novembre 2015, le phénomène a réellement pris de l’ampleur en Afrique à la fin des années 1980. Pour le journal, «les églises pentecôtistes anglo-saxonnes, en particulier américaines et scandinaves, existaient déjà, mais «discrètement» sous la forme de cellules ou de fraternités de prière», lit-on. Mais de nos jours le phénomène a le vent en poupe, «on est habitué à voir dans les stades, les grands espaces ouverts, des évangélistes ou tous autres pasteurs, prédicateurs, messagers de Dieu [comme ils se font appeler] organiser des campagnes d’évangélisation. Ces espaces sont souvent bondés des âmes à la quête des miracles que leur font miroiter ces prétendus (envoyés de Dieu)», tire-t-on des colonnes journal.

Pour ces pasteurs qui ont toujours le mot juste, il y’a matière à attirer. Les difficultés rencontrées par certaines personnes les rendent vulnérables face aux aguicheurs que sont les pasteurs, qui la plupart du temps, profitent des problèmes des ménages pour encourager des séparations.

L’église Catholique habituellement conventionnelle et stricte s’en voit un peu obligée de sortir recadrer les «brebis égarées». Le Père Hervé-Marie, au travers de ses campagnes d’évangélisation essaye tant bien que mal de redonner espoir aux fidèles avec la «vraie» interprétation de la parole. «notre Eglise passera par la prédication de la nouvelle naissance. Il faut que le catholique comprenne que notre relation amoureuse avec Jésus est ce qu’il y a de plus important. Il faut qu’on soit attentif au danger du formalisme déjà très présent dans notre Eglise. J’aime dire qu’il y a des baptisés, communiés et confirmés qui iront en enfer. Ce n’est pas le formalisme religieux qui sauve, ce n’est pas mon activité dans ma paroisse, chorale et autres titres qui sauvent mais la vie en Jésus, la nouvelle naissance», explique le Père Hervé-Marie.

Géraldine IVAHA

Le pape exhorte les prêtres à se détacher des biens matériels

Le pape François célébrait, mardi 3 novembre dans la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe en mémoire des cardinaux et évêques morts durant l’année écoulée. Alors que le Vatican est touché par des scandales financiers, il a exhorté les pasteurs de l’Église catholique au détachement vis-à-vis des biens matériels.

La vocation des prêtres est avant tout de servir

« Celui qui sert et donne, semble un perdant aux yeux du monde. En réalité, justement en perdant la vie, il la retrouve », a prêché le pape, rappelant que la vocation première des ministres de l’Église est de servir. « Celui qui sert, sauve. Au contraire, celui qui ne vit pas pour servir, ne sert pas pour vivre », a-t-il ajouté.

Le pape a ensuite fait observer que la victoire de Dieu n’était pas « triomphante » mais au contraire « très humble » et qu’elle résidait dans la force de l’amour. Une réalité difficile à accepter, a-t-il concédé le pape, mais puissante : « Jésus n’a pas seulement ôté le mal mais l’a transformé en bien. Il n’a pas changé les choses en paroles, mais par les faits. Non en apparence, mais dans la substance. Non en superficie, mais à la racine ».

Les pasteurs ne doivent pas être « des fonctionnaires »

Pour conclure, le pape a longuement exhorté au détachement vis-à-vis des biens terrestres. « Demandons pour nous ce à quoi nous exhorte l’apôtre Paul, a-t-il invité, de ‘penser aux réalités d’en haut, non à celles de la terre’(Col 3,2) ; à l’amour de Dieu et du prochain plus qu’à nos besoins. »

Le pape François a encore appelé les pasteurs à ne pas être « des fonctionnaires qui fournissent des services » mais à se libérer « des soucis des choses éphémères, qui passent et disparaissent dans le rien ».

Le nouveau pasteur des Terres du Milieu rencontre les protestants milhaudois

La communauté de l’Église Protestante Unie des Terres du Milieu qui s ‘étend de Lunel à Milhaud n’avait plus qu’un pasteur, Georges fauché, installé à Vergèze. Un second pasteur Frank Maasler accompagne depuis le 1er juillet  les différentes paroisses. D’origine allemande ainsi que sa compagne en charge de la paroisse nîmoise de la Fraternité,  après 10 ans passés dans la région marseillaise, et une année sabbatique autour du monde, le voici plongé dans un microcosme protestant ayant un important  passé historique et, où chaque village possède son temple, auxquels sont fortement attachés les paroissiens. Son rêve ? Rapprocher d’avantage et souder cette communauté spirituelle éclatée.

Ce 18 octobre c’est au temple de Milhaud que Frank présidait un culte pour la première fois accueilli avec joie par les protestants milhaudois. Sympathique et curieux de cerner les attentes de chacun, il souhaite rencontrer individuellement chaque famille, chaque personne faisant partie de la communauté. Un conseiller presbytéral déclare: C’est une chance pour nous d’avoir deux pasteurs qui ne ménagent pas leur peine et qui ainsi soutiennent notre église disséminée”. 

Pas de manifestation pour valoriser le ministère féminin

Capture d'écran de la web-série «Ma femme est Pasteure», Atalahalta ProductionsLes propos dans la presse sur les femmes pasteure de Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse avaient scandalisé le Synode vaudois. Ses représentants ont interpellé la fédération. Berne estime toutefois en faire assez pour la promotion des femmes.

Photo: Capture d’écran de la web-série «Ma femme est Pasteure», Atalahalta Productions

Par Joël Burri

«Le nombre croissant de femmes pasteures contribue à la baisse de fréquentation des offices religieux.» C’est ainsi que Le Matin résumait, en janvier 2015, les propos de Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Une déclaration qui a fâché dans le canton de Vaud. L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a déposé une interpellation demandant que «le discours public de la FEPS ne soit plus entaché par des propos dénigrant le ministère féminin» et que la FEPS organise «un événement suisse célébrant, avec reconnaissance, la diversité des ministères hommes/femmes, laïcs, diacres et pasteurs, donnés à l’Eglise.»

«Cette demande a été formulée au printemps dans une assemblée régionale. Elle a été présentée en juin au Synode de l’EERV qui a demandé à ses représentants de la transmettre à l’Assemblée des délégués de la FEPS», a expliqué la déléguée et conseillère synodale de l’EERV, Myriam Karlstöm. «Cette question vient donc directement de paroissiens et paroissiennes de l’Eglise vaudoise. Donc, du peuple de l’Eglise.»

«Le Conseil de la FEPS se réjouit vivement des femmes et des hommes dans le ministère. J’ai défendu cette position à tout moment», a répondu –en français– Gottfried Locher. Il a ensuite égrainé les différentes actions déjà menées par la FEPS en faveur de l’égalité entre hommes ou femmes, telles que l’obtention du label «famille et profession» ou la préparation d’un guide de langage épicène. En conséquence de quoi le conseil de la FEPS n’estime pas utile de donner suite à la demande de journée nationale de reconnaissance.

Les pasteurs des Églises chrétiennes d’Orient réunis à Lille

Ils sont une douzaine, perdus jeudi dernier dans les couloirs du Grand Séminaire. Ils sont recteurs de communautés chrétiennes d’Orient, discrètes mais bien vivantes, à Paris, Lyon et Marseille. Leurs origines constituent un véritable kaléidoscope. Nous ne connaissons ici que la seule Église latine et catholique mais eux sont issus d’une myriade d’Églises « sœurs ». Leurs visages nous emmènent en Europe (Églises gréco-catholiques d’Ukraine, d’Arménie ou de Roumanie), au Moyen-Orient (Églises Copte, Syriaque, Chaldéenne, Maronite), en Afrique (Églises Éthiopienne et Érythréenne) et jusqu’en Inde (Églises Malabare et Malankare) !

« Nous sommes vos racines »

Certains ont un évêque établi en France. La plupart sont réunis dans un « ordinariat » dont l’Archevêque de Paris (Mgr André Vingt-Trois) est le pasteur, aidé dans sa tâche par un vicaire général, Mgr Pascal Gollnisch (notre photo), qui est aussi directeur général de l’Œuvre d’Orient (*). « Nous nous retrouvons une fois par an, dit ce dernier, nous le faisions jusqu’à présent à Paris, Lyon ou Marseille… Mais nous avons été attirés par Lille ! » Il précise dans la foulée qu’ils ont eu beaucoup de plaisir à rencontrer l’archevêque de Lille, Mgr Ulrich, et… il se tait. Il libère la parole de ses prêtres.

Alors les mots sont forts. « Vous avez la chance de vivre dans un pays de liberté, lance Élie Wardi (Église Syriaque, Paris), saisissez-la pour pratiquer votre religion ! » Son voisin va plus loin : « Vous les Français, vous imaginez que les chrétiens d’Orient sont tous des musulmans convertis à la chrétienté ! C’est l’inverse : nous sommes chrétiens depuis toujours, nous sommes vos racines ! » Un autre rebondit sur le propos : « Venez vous ressourcer auprès de nous ! » La leçon est fraternelle. Mais elle est sévère, et régénérante !

(*) www.oeuvre-orient.fr