Béatrice Métraux priée de jouer les bons offices

Appel entendu. L’autorité exécutive de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) a fait appel à Béatrice Métraux pour jouer les bons offices dans l’affaire des pasteurs licenciés.

La semaine dernière, la conseillère d’Etat se disait «à disposition pour reprendre une médiation» (lire ici). Le Conseil synodal, sur proposition de sa cellule de crise, a décidé lundi de saisir cette perche. La conseillère d’Etat avait déjà tenté une conciliation il y a quinze jours, juste avant le licenciement de Daniel Fatzer, qui a entraîné la grève de la faim de ce dernier à l’église Saint-Laurent.

«Nous allons nous mettre au­tour de la table pour chercher des solutions»

«Nous allons nous mettre au­tour de la table pour chercher des solutions», déclare Xavier Paillard, président du Conseil synodal. Et de préciser que ces discussions ne visent pas à réintégrer le pasteur Daniel Fatzer en tant que ministre de l’EERV. Et pour les autres pasteurs? «En principe, le but n’est pas de les réengager, indique Xavier Paillard. Mais, si l’on veut donner une chance à cette médiation, évitons de poser des conditions publiques. Un minimum de confidentialité est indispensable.»

L’heure semble être à la conciliation, comme le confirme l’association R & R (Résistance & Réconciliation au sein de l’EERV). S’exprimant au nom des ministres licenciés Daniel Fatzer, Daniel Nagy (2014), Natasha de Félice (2014) et Bertrand de Félice (2015), R & R salue les efforts entrepris par le Synode pour améliorer sa gestion des ressources humaines. Les ministres licenciés en appellent à «l’apaisement des conflits» et proposent au Conseil synodal des «solutions amiables à l’interne». Ils voudraient «éviter que ces conflits soient réglés par les tribunaux, et ainsi contribuer activement à mettre fin à la crise».

Bonnes intentions

Le Mouvement citoyen Saint-Laurent-Eglise, qui demandait dimanche la «mise en place d’une médiation externe», prend acte de ces bonnes intentions de part et d’autre. «Nous sommes heureux si une médiation peut se mettre en place, réagit Vincent Léchaire. Même si, dans l’absolu, nous aurions préféré une instance indépendante de l’Eglise et du pouvoir politique.»

Pendant ce temps-là, Daniel Fatzer poursuit sa grève de la faim à Saint-Laurent. Après quinze jours de jeûne, le pasteur licencié continue de dialoguer avec des visiteurs venus le soutenir. «J’espère qu’on trouvera des solutions, dit-il, en premier lieu pour mes collègues.» (24 heures)

(Créé: 29.06.2016, 08h30)