Des protestants en synode, un an après leur décision sur les couples homosexuels

il y a 3 heures

AFP

L’Eglise protestante unie de France (EPUdF) est rassemblée depuis jeudi soir en synode national à Nancy, un an après un feu vert à la bénédiction des couples homosexuels qui a suscité des remous, a-t-on appris auprès de cette confession.

Dans son discours d’ouverture, le président du conseil national de l’EPUdF, Laurent Schlumberger, a évoqué les “inquiétudes réactivées” par ce vote historique de mai 2015 ouvrant aux pasteurs la possibilité de bénir des couples de même sexe.

Pourtant adoptée à la quasi-unanimité à Sète (Hérault), cette mesure a provoqué de vifs débats, y compris au sein du mouvement luthéro-réformé qui, avec ses quelque 110.000 membres actifs, incarne le courant central et historique du protestantisme français.

Deux paroisses locales (sur quelque 480) ont quitté l’EPUdF depuis. En outre un courant, baptisé Les Attestants, s’est structuré en son sein, formé de pasteurs et de laïcs appelant à un “réveil” après cette bénédiction jugée par eux contraire aux Ecritures bibliques.

Evoquant dans son discours “un moment de tension”, le président de l’EPUdF l’a relativisé en soulignant que, il y a un demi-siècle, “l’accès plein et entier des femmes au ministère pastoral” dans l’Eglise réformée de France avait constitué “une décision très fortement contestée”. Aujourd’hui, un tiers des quelque 500 pasteurs de l’EPUdF sont des femmes.

Laurent Schlumberger s’est en outre exprimé sur la crise migratoire, en déplorant que le gouvernement français soit “l’un des plus limitatifs” dans l’accueil des réfugiés, “au regard des valeurs et des capacités de notre pays”. “La moitié des quelques 500 places d’accueil rendues disponibles sous la houlette de la Fédération de l’entraide protestante restent vides”, a regretté le pasteur, critiquant la peur de “l’étranger du Sud”, ce “bouc émissaire potentiel”.

Parmi les dossiers au programme de ce synode prévu jusqu’à dimanche, l’EPUdF examinera le texte du “Notre Père”, la prière commune aux chrétiens. Elle a annoncé qu’elle aborderait ce sujet qui a fait couler beaucoup d’encre “avec une volonté de grande attention à la qualité des relations oecuméniques”.

L’Eglise catholique a déjà tranché: dès 2017, la formule “ne nous soumets pas à la tentation”, qui pouvait laisser penser que les fidèles étaient conduits par leur dieu lui-même sur la pente glissante du péché, sera remplacée par “ne nous laisse pas entrer en tentation”.