ACCES DES PASTEURS AUX RESSOURCES PASTORALES Le Sénégal se dotera …

Pour régler les problèmes qui assaillent aujourd’hui les éleveurs, à savoir : le passage de leur bétail et la culture fourragère, le Sénégal veut se doter, d’ici septembre 2013, d’un code pastoral à l’image des voisins du Mali, de la Mauritanie et du Niger.

Face à la sécheresse, à l’avancée du front agricole et à l’augmentation de la population qui fait que beaucoup de villes sont en train de s’agrandir, le milieu pastoral se trouve aujourd’hui confronté à des problèmes comme le passage du bétail et même des problèmes pour la culture fourragère. Pour pallier ce manque d’espace et réglementer la conduite et l’accès des pasteurs aux ressources pastorales en évitant les conflits, le ministère de l’Elevage a procédé hier, au lancement des travaux du comité de pilotage chargé de l’élaboration du code pastoral sénégalais.  Le ministre de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye, qui a présidé les travaux, a indiqué, qu’à l’image de ses voisins du Mali, de la Mauritanie et du Niger, l’heure est venue pour le Sénégal de se doter d’un code pastoral. Car, souligne le ministre : «Pour accéder aux pâturages, les éleveurs sénégalais rencontrent énormément de difficultés, d’autant plus que nous avons le pastoralisme comme mode de gestion de notre élevage».

Ce code pastoral dont l’échéance de finalisation est fixée au mois de septembre prochain, va se faire, selon le ministre, de «manière inclusive», c’est-à-dire, avec la participation de tout le monde, plus principalement des agriculteurs et des éleveurs. C’est d’ailleurs, selon M. Ndiaye, ce qui explique le choix de cinq zones écologiques comme le Ferlo, le Bassin arachidier, le Sénégal oriental, la Vallée du Fleuve et les Niayes où des concertations auront lieu avec tous les acteurs, y compris les collectivités locales. Car, comme l’a souligné Mme le ministre, la loi sur le domaine national leur attribue des responsabilités par rapport à la terre.

Selon le ministre, c’est la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale qui avait demandé à ce qu’un code pastoral puisse être élaboré comme cela a été fait au niveau des autres pays qui sont autour du Sénégal. A ce titre, il fallait délimiter des terres pour le parcours du bétail afin de permettre aux éleveurs d’accéder aux pâturages. En plus, rappelle le ministre, «la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale avait exigé que le ministère de l’Elevage puisse élaborer non seulement le programme national de développement de l’élevage pour les dix prochaines années mais également qu’il puisse élaborer un code pastoral qui permet de prendre en compte les préoccupations des éleveurs, des pasteurs en ce qui concernent l’accès au foncier». A l’en croire, Il y a eu des décrets qui ont eu à organiser cet accès au niveau des pâturages avec l’organisation des terres. D’ailleurs, elle a informé qu’il existe, à Kolda et Kédougou un programme pour l’aménagement de parcelles et de superficies pour permettre aux éleveurs d’avoir de lieux de jouissance pour leur cheptel.

Le retour de la taxe sur le bétail réclamé

Suite à la forte sécheresse qui l’avait frappé, le Sénégal avait décidé de supprimer la taxe sur le bétail. Aujourd’hui, des personnes comme Alé Lô, président de l’Association nationale des communautés rurales et de l’Union des associations des élus locaux, pensent qu’il faut faire revenir cette taxe. M. Lô qui, participait hier à l’atelier de lancement des travaux du comité de pilotage chargé de l’élaboration du code pastoral, justifie ce retour par le fait qu’aujourd’hui, les hivernages pluvieux ont repris et qu’il y a une croissance au niveau de l’élevage. «Il faudrait restaurer cette taxe», a-t-il fait savoir. A l’en croire, c’est une taxe et non pas un impôt, c’est-à-dire une contrepartie.

«Il faudrait que la taxe sur le bétail soit restaurée et qu’en contrepartie, les collectivités locales puissent inscrire dans leur budget, des moyens conséquents pouvant être au moins équivalents aux montants de la taxe et que ces montants reviennent à l’élevage en termes de tracés de zones de pâturage, de parc de vaccination, et de lutte contre le vol du bétail», a plaidé Alé Lô. Et comme l’a précisé, Aminata Mbengue Ndiaye, actuellement pour la vaccination du cheptel, les agents rencontrent énormément de difficultés dues au fait que, dans la plupart des communautés rurales, il n’y a plus de parc à vaccination. Selon le ministre, le retour de la taxe sera une opportunité pour mettre à la disposition des éleveurs ces infrastructures dont ils ont besoin.

Charles Malick SARR