L’incohérence des fidèles et des pasteurs « mine la crédibilité de l …

Le a invité, le 14 avril 2013, fidèles et pasteurs catholiques à un « témoignage concret » de leur foi, en se gardant de l’incohérence qui « mine la crédibilité de l’Eglise ». Le pontife célébrait la messe pour la première fois dans la basilique romaine de Saint-Paul hors-les-murs.

Dans son homélie, le pape François a évoqué la figure de Saint Paul, « un humble et grand apôtre du Seigneur, qui l’a annoncé par la parole, lui a rendu témoignage par le martyre et l’a adoré de tout son cœur ». Il a proposé une réflexion sur les verbes « annoncer », « témoigner » et « adorer ».

Après avoir interrogé les fidèles sur leur capacité à porter la Parole de Dieu dans leurs milieux de vie et à savoir parler du Christ autour d’eux, le souverain pontife a appelé les pasteurs à « témoigner du Christ…sans réserve, sans calculs, quelquefois au prix de leur vie ».

« L’Evangile doit être annoncé et il doit être témoigné », a lancé le pape avant de relever que le témoignage de la foi a certainement plusieurs formes, comme celui des « saints cachés ». Citant l’écrivain français Joseph Malègue (1876-1940), le pape a parlé de « classe moyenne de la sainteté » dont tous font partie. Il a également évoqué ceux qui souffrent à cause de l’Evangile et qui donnent leur vie pour rester fidèles au Christ à travers un témoignage « marqué par le prix du sang ».

Après avoir redit que l’on ne pouvait annoncer l’Evangile « sans le témoignage concret de la vie », le pape a légèrement improvisé en citant saint François d’Assise qui invitait ses frères à prêcher avec leur propre vie. Applaudi par les fidèles, le pontife a souligné l’incohérence de certains pasteurs et fidèles. La contradiction entre leur parole et leur façon de vivre, « mine la crédibilité de l’Eglise ».

Se dépouiller de ses idoles

Le pape a expliqué qu’on ne pouvait adorer le Seigneur sans se dépouiller de beaucoup d’idoles « petites et grandes ». Ces idoles que « nous tenons souvent cachées », peuvent être l’ambition, le goût du succès, le fait de se mettre soi-même au centre, la tendance à dominer les autres, la prétention d’être les seuls maîtres de notre vie, quelques péchés auxquels nous sommes attachés, et beaucoup d’autres.

Au tout début de la cérémonie, avant d’être formellement accueilli par quelques mots du cardinal archiprêtre James Harvey, le pape s’était arrêté devant le tombeau de l’apôtre Paul. En juin 2009, Benoît XVI avait annoncé pour la première fois que le sarcophage de saint Paul, situé au cœur de la basilique, avait été examiné et contenait des restes mortels de l’apôtre des Gentils.

Comme une semaine plus tôt lors de sa prise de possession de la cathédrale de Rome, la basilique Saint-Jean-de-Latran, le pape François est apparu avec le célèbre bâton pastoral qu’utilisaient ses prédécesseurs Paul VI et Jean Paul II. Le nouveau pontife a donc provisoirement mis de côté la férule plus antique utilisée à partir de 2008 par Benoît XVI.

A la fin de la célébration, le pape François s’est rendu dans la Chapelle du Crucifix afin de se recueillir devant l’icône en mosaïque de la Vierge datant du XIIIe siècle, dite « Theotokos Hodigitria ». C’est devant elle que saint Ignace de Loyola (1491-1556) et ses premiers compagnons jésuites avaient prononcé, le 22 avril 1541, leurs vœux définitifs.

(apic/imedia/ami/rz)

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