Vacances de pasteurs – Réforme | Un regard protestant sur l …

Depuis de nombreuses années, l’ERF a mis en place un système D pour les pasteurs désireux de prendre des vacances à moindre coût. « Dans la région Ouest, une dizaine de presbytères sont prêtés gracieusement aux pasteurs contre la célébration du culte le dimanche, indique Valérie Mitrani, présidente de cette région. La majorité de ces lieux ne fonctionnent pas en dehors de l’été. C’est donc un service que l’on rend à l’Église locale, mais aussi aux pasteurs qui peuvent se rendre avec leur famille dans un lieu de villégiature agréable et sans frais de location. »

En pratique, le conseil régional envoie la liste des postes d’été à tous les responsables locaux qui se chargent de la rendre publique. Les pasteurs intéressés prennent ensuite contact avec le coordinateur. À charge pour lui de constituer un calendrier d’occupation des presbytères pour les mois de juillet et d’août.  « Certains pasteurs réservent leur place d’une année sur l’autre car ils savent que la demande est forte, explique Christian Moreau, coordinateur des postes d’été pour la Vendée Ouest. L’an dernier, nous avons reçu dans nos presbytères 5 pasteurs français, 3 Belges, 1 Suisse et 10 Alsaciens qui sont toujours les plus nombreux à réserver leur place. »

Alice Duport, pasteur dans le canton de Neuchâtel, a ainsi séjourné en juillet dernier dans le chalet d’Argentières qui dépend de la paroisse réformée de Chamonix. Elle confirme l’intérêt d’un tel système. « Mon compagnon et moi-même avons vu les prix exorbitants des locations dans la région. Nous avons vite compris l’intérêt de loger gratuitement dans le chalet en échange de la célébration de trois cultes. » Si Alice Duport loue les bienfaits de cette pratique, elle rappelle que la préparation des cultes ne doit pas être prise à la légère.

Coût financier

« Même après 30 ans de métier, je ressentais une pression quand je devais prêcher le dimanche matin. Il faut choisir ses cantiques et sa prédication, penser à apporter le vin pour la sainte cène et les livres de prières. Autant de choses qu’il faut emporter dans ses valises en plus des chaussures de marche ! »

Si cet échange de bons procédés semble bénéfique, certains n’hésitent pas à soulever la question de la pérennité d’une telle pratique. En cause, le coût financier qui pèse sur la trésorerie des paroisses dont dépendent ces presbytères. « L’argent consacré à l’entretien de ces lieux de vie ne bénéficie pas à d’autres temples, souligne Françoise Ducasse, présidente du conseil presbytéral d’Arcachon. Même si les pasteurs s’acquittent généralement des charges liées à l’occupation des lieux (téléphone, électricité), le débat mérite d’être ouvert. »