Un pasteur canadien détenu par la dictature nord-coréenne

Le pasteur Hyeon Soo Lin, lors d'une de ses missions en Corée du Nord.Le pasteur Hyeon Soo Lin, lors d’une de ses missions en Corée du Nord.  Photo :  Photo fournie par l’Église presbytérienne coréenne

Le pasteur canadien Hyeon Soo Lim est bel et bien détenu en Corée du Nord, admet jeudi le ministère des Affaires étrangères, confirmant du coup une information révélée un peu plus tôt dans la journée par la famille de l’homme de 60 ans. 

« Comme il n’y a pas de bureau du gouvernement dans le pays, l’aptitude des responsables canadiens à fournir une assistance consulaire est extrêmement limitée », indique dans un courriel une porte-parole du ministère, Caitlin Workman.

« Des responsables consulaires sont en contact avec les membres de la famille et leur fournissent de l’aide », ajoute-t-elle.

« Le Canada recommande depuis longtemps et continue de recommander aux Canadiens de ne pas voyager en Corée du Nord. Les Canadiens ne devraient en aucun cas voyager en Corée du Nord. » — Caitlin Workman, porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères

Selon la famille du pasteur, le ministère des Affaires étrangères est en contact avec l’ambassade de Suède à Pyongyang pour obtenir de l’aide dans son dossier.

La Light Presbyterian Church, l’église presbytérienne coréenne à laquelle le révérend appartient, avait révélé plus tôt cette semaine qu’elle était sans nouvelles de Hyeon Soo Lim depuis le 31 janvier, mais sans s’avancer davantage sur son sort.

Dans une déclaration faire jeudi matin, une porte-parole de l’église, Lisa Pak, a cependant révélé que les autorités canadiennes ont depuis informé la famille du pasteur qu’il était détenu. Le ministère leur a dit avoir obtenu cette confirmation des autorités nord-coréennes. 

La famille et les membres de sa communauté « demandent à leurs compatriotes canadiens et la communauté internationale de continuer à prier pour sa libération et son retour en toute sécurité », a indiqué Mme Pak.

Selon elle, Hyeon Soo Lim s’est rendu plus d’une centaine de fois en Corée du Nord dans le cadre d’une mission parrainée par son église, qui est à Mississauga, en banlieue de Toronto. Il s’y occupait d’un orphelinat, d’une garderie et d’une maison de retraite dans la région de Rajin, dans le nord-est du pays.

Le pasteur devait être de retour au Canada le 4 février. Bien qu’il ne soit pas revenu comme prévu, son église ne s’est pas inquiétée outre mesure au départ, puisqu’il a l’habitude de voyager et qu’il connaît bien la Corée du Nord.

Elle avait aussi cru qu’il pouvait avoir été placé en quarantaine pour 40 jours, comme le font les autorités nord-coréennes pour les étrangers jugés susceptibles d’être porteurs du virus Ebola.

Les autorités nord-coréennes ont pris des mesures répressives à l’encontre d’organisations chrétiennes au cours des derniers mois. Plusieurs pasteurs américains ont notamment été placés en détention.

Lisa Pak se dit néanmoins convaincue que Hyeon Soo Lim n’a pas fait de prosélytisme, une pratique interdite en Corée du Nord, l’un des pays les plus reclus de la planète.