Un pasteur attaque l’Eglise réformée pour licenciement abusif

Le Synode de l’EERV tient au moins deux séances ordinaires par année, ainsi que des séances extraordinaires chaque fois que les dossiers l’exigent (Photo: eerv.ch)

Le pasteur Daniel Nagy attaque aux Prud’hommes son ancien employeur, l’Eglise réformée du canton de Vaud. Selon lui, son licenciement en 2015 était abusif.

Le licenciement de ce ministre de 37 ans, en poste durant six ans dans le Chablais avant de recevoir son congé, avait fait polémique l’an dernier, rapporte le quotidien 24 Heures. Le plaignant réclame un dédommagement supérieur à 20’000 francs, nettement plus que ce qu’offre l’EERV. Mais pour lui l’essentiel est ailleurs: «La sanction qui m’a frappé était brutale alors que j’attendais un peu de bienveillance. J’aimerais surtout que le Conseil synodal (ndlr: l’Exécutif de l’EERV) admette ses torts», expliquait Daniel Nagy avant la séance.

Commission de traitement des litiges

L’affaire, qui n’est pas unique, a suscité suffisamment de mécontentement pour que le synode décide de modifier ses règles internes pour la gestion du personnel. Le conflit concerne en fait le droit de l’EERV de déplacer un pasteur et celui de le licencier.

En fin de compte une commission de traitement des litiges sera actionnée dans les situations où les autorités ecclésiales envisagent de licencier un ministre. Deux jours et demi de débats auront été nécessaires au Synode de l’EERV, qui siégeait le 29 avril à Lausanne, pour mener la première lecture des modifications des règlements.

Les débats ont été nourris entre les défenseurs d’un Conseil synodal (exécutif) fort dans son rôle d’employeur et les partisans de la mise en place de garde-fous au nom de l’autonomie des paroisses et de la protection des pasteurs et diacres. Le projet élargit les compétences de la Commission de discipline aux questions de conflits entre l’Eglise et ses employés. Elle est ainsi renommée Commission de traitement des litiges. Elle doit obligatoirement être consultée lorsque l’Office des ressources humaines et le Conseil synodal envisagent un licenciement, sauf pour les cas de fautes graves. Quatre licenciements de pasteurs, en 2015, avaient provoqué de vives polémiques autour des compétences du Conseil synodal et de son Office des ressources humaines. (cath.ch-apic/24H/protestinfo/mp)

© Centre catholique des médias Cath-Info, 03.05.2016

Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdite.