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Retour sur la question des réformes politiques dans l’esprit de l’APG : L’UE reste attachée au folklore, les prêtres et pasteurs lancent un appel au sursaut patriotique
Togo  – Bruxelles ne sait plus visiblement quoi faire ni dire dans le dossier des réformes politiques au Togo. Elle s’accroche donc au folklore des déclarations et des recommandations tant et si bien qu’au bout il faut se demander si l’Union Européenne ne se moque pas des malheurs des Togolais. Heureusement que les prêtres et pasteurs du pays sont montés au créneau pour lancer un appel au bon sens et au patriotisme. Peut-être que c’est leur voix que Faure Gnassingbé entendra.
Toujours les discours et le folklore
Une énième session du dialogue UE-Togo s’est tenue le jeudi 2 octobre dernier. Quinzième du genre, cette session du dialogue entre les deux partenaires était l’occasion d’aborder des sujets de divers ordres : politique, économie, diplomatie, sécurité, etc. Dans le contexte précis du Togo, les sujets abordés le jeudi dernier sont bien connus. Il s’agissait de la préparation de la présidentielle de l’année prochaine, la question des réformes politiques, la coopération économique, la situation du dossier des incendies des marchés. A cette liste sont venus s’ajouter des sujets d’actualité comme la lutte contre Ebola et la sécurité maritime.
De tous ces sujets, celui qui intéresse l’opinion nationale togolaise en général, les Togolais qui s’intéressent à la politique en particulier, c’est celui des réformes politiques, qu’on doit mettre dans la perspective de la présidentielle de 2015 ou non. A la fin des discussions, M. Berlanga-Martinez, le chef de la délégation de l’Union Européenne au Togo, a confié à la presse avoir enfin parlé des réformes. A nouveau. « Nous avons mis beaucoup de temps à parler de l’élection présidentielle et naturellement des réformes que nous aurions souhaité (voir faire) avant les élections » a indiqué M. Martinez. Cette déclaration fait transparaître un souhait, un échec et un regret. Pour le diplomate européen, Bruxelles aurait souhaité que ces réformes promises depuis 2006 soient faites avant le lancement de la machine de la présidentielle de 2015. Mais il n’en est rien. Et la suite ?
C’est justement à ce niveau que l’attitude de Bruxelles ne se comprend plus. Depuis 2007, elle fait rédiger des rapports d’observation électorale que Faure Gnassingbé et les siens jettent aux fourmis et aux cafards qui squattent leurs bureaux surgelés. Après la mode des rapports de mission d’observation électorale, il y a celle des communiqués et des déclarations à la sortie des « trucs » du genre dialogue UE-Togo. Fait commun aux deux modes : la démission de Bruxelles.
Tout se passe en effet comme si les 28 ont choisi de laisser faire les choses au pays des Gnassingbé. Leur attitude ainsi que les positions qu’ils prennent signifie que le problème togolais leur tape sur les nerfs et que dorénavant ils vont se contenter de prendre dans le pays le lait et le miel que le système au pouvoir a bien voulu leur concéder. François Mitterrand n’aimait-il pas à répéter que « la France n’a pas d’amis mais des intérêts » ? Bruxelles semble s’être résolue à la formule du défunt président.
Pour tromper les apparences, elle se confond en activités superfétatoires uniquement destinées à abuser de la crédulité et de la force d’espérer des Togolais qui regardent encore de ce côté. Autrement, comment peut-on comprendre que Bruxelles admette si facilement l’humiliation que le pouvoir UNIR lui a fiat subir en jetant aux fourmis et aux cafards les rapports d’observation électorale et leurs piles de recommandations ? Face au mur d’intransigeance, les 28 ont selon toute vraisemblance choisi de ne pas froisser des amis, des partenaires d’affaires, pour être précis.
Si tant est que l’époque des sanctions de pression et de coercition est révolue, et que pour cela plus rien ne peut être fait pour forcer la main à Faure Gnassingbé au sujet des réformes qu’il a lui-même promises devant témoin, Bruxelles doit avoir la pertinence de se taire et de ne plus parler du sujet si c’est pour faire encore des déclarations ou pour se livrer à la gymnastique-masturbation intellectuelle à laquelle elle a pris goût. Ne serait-ce que par respect pour les populations togolaises. Si d’aventure l’élection de 2015 débouchait sur de nouveaux drames, peu en lui chaut certainement, puisque ce ne serait pas des citoyens européens qui perdront la vie.

Prêtres et pasteurs : mieux vaut tard que jamais
C’est le 1er octobre dernier que les responsables des églises catholique, presbytérienne et méthodiste du Togo se sont rencontrés pour échanger sur la situation socio-politique du pays. Dans la déclaration publiée à l’issue de la rencontre, les « hommes de Dieu » ont exprimé leur « étonnement et profonde déception » face au vote de rejet du projet de réformes politiques émis par les députés de Faure Gnassingbé le 30 juin dernier. Ils déplorent également « l’absence de confiance et l’intransigeance des uns et des autres n’aient pas permis d’aboutir à l’adoption du texte de loi vivement attendu par les Togolais ».
Sur ce constat d’échec et d’amertume, les prêtres et pasteurs du Togo ont senti la nécessité de lancer un appel de cœur à tous les acteurs en vue d’un sursaut d’orgueil patriotique. La déclaration informe en substance que les prêtres et pasteurs « adressent un appel pressant au chef de l’Etat, au premier ministre et à son gouvernement, au président de l’Assemblée Nationale, à tous les députés et à tous les responsables de l’opposition togolaise en faveur d’une nouvelle initiative visant à réexaminer les questions introduites auprès de l’organe législatif de notre pays ». Objectif : trouver à ces questions « une issue plus positive ».
Pour tout dire, les responsables des églises catholique, presbytérienne et méthodiste du Togo souhaitent que la question des réformes soit remise sur la table et que surtout un accord soit trouvé là-dessus. Leur appel est adressé à Faure Gnassingbé et aux responsables politiques de l’opposition. Mais à y voir de près, c’est principalement à Faure Gnassingbé qu’il doit s’adresser, étant donné que dans le dossier des réformes, c’est le seul qui fait obstacle. Parce qu’il veut rester président jusqu’à la fin du monde il refuse de faire faire les réformes, commettant même l’impertinence de ne pas tenir une promesse qu’il a faite devant témoin.
C’est dit. A l’évidence, la sortie et l’appel des responsables religieux arrivent un peu tard. Quand on sait que Gilbert Bawara, le tout-puissant zélé ministre et factotum de Faure Gnassingbé, a déjà annoncé que le dossier est rangé dans les tiroirs et que ce qui compte à présent pour eux, c’est la présidentielle de l’année prochaine, il faut bien se demander si cet appel ne va pas subir le même sort que tous les autres venus d’ici et de là.
Dans ce sens, les observateurs espèrent que les responsables religieux iront plus loin qu’un simple appel. On peut attendre d’eux par exemple qu’ils demandent à voir le chef de l’Etat pour lui expliquer la nécessité des réformes et pour le mettre devant ses responsabilités. Les responsables des églises catholique, presbytérienne et méthodiste seront utiles à leur pays si, à la suite de cette déclaration, ils prennent leur bâton de pèlerin et essaient d’ouvrir les portes closes. C’est le vrai challenge qui se dresse devant eux. A eux donc de jouer. Qui sait si les derniers à parler ne seraient pas les premiers à « dépétrifier » le cœur de Faure Gnassingbé ? Le jeu en vaut la chandelle, pour le bien de tous.

Nima Zara

Source : | Le Correcteur

Commentaires


 2   aloyi | 10/11/2014 11:18:18 AM
 
La maladie de la ” réformite” s’est emparée des togolais, comme naguère, la “dialoguite chronique”!
ZARA, qui te dit que si on fait un référendum national sur les réformes constitutionnelles, l’opposition va avoir 5,01 % des suffrages? Avec son rouleau compresseur, le pouvoir va obtenir au moins 60 % de NON! Mais nous n’avons pas le temps, nous quadrillons le pays , pour avoir 70 % au moins , pour Faure Gnassingbé, en mars prochain! Au Parlement, n’y comptez pas, avant 2018, si vous avez la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée, et encore…
Source : http://joséphine675aloyi@yahoo.fr…
 

 1   lankoma | 10/11/2014 9:39:42 AM
Nima ZARA, les prêtres et et les évêques distraient l’opposition, pour que Faure puisse gagner, sans coup férir la présidentielle de 2015! L’Ue et le groupe des cinq aussi distraient le peuple togolais, car ils ne peuvent pas apporter des arguments démocratiques et juridiques à leur stupidité à se mêler des affaires constitutionnelles d’un pays indépendant! L’APG est un accord politique informel qui n’a pas sa place dans notre Constitution!
Nima ZARA, tu es trop con pour comprendre que Faure Gnassingbe ne peut rien? Ce n’est pas lui qui vote au Parlement, et il va dire aux évêques et pasteurs: “Oh je vais essayer de convaincre les députés UNIR, mais, ce n’est pas moi qui voterai à leur place, et le vote est à bulletin secret!” Et les évêques et pasteurs vont bouffer leur soutane! Il y a trop d’idiots dans ce pays!
Source : http://lankoma.diogène@yahoo.fr…
 


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