Le pasteur Romaric Nganga implante un nouveau modèle d’église en France, dans la ville de Toulon

Une nouvelle église évangélique s’implante à Toulon ! Sous la direction du pasteur Romaric Nganga, l’église L’Essentiel vient d’ouvrir ses portes dans cette ville du sud de la France. Le pasteur Romaric Nganga a accepté de répondre à mes questions.

Romaric, l’annuaire des églises évangéliques répertorie 7 églises évangéliques à Toulon, pourquoi implanter une nouvelle église plutôt que de rejoindre une église existante ?

Effectivement, il y a d’autres églises à Toulon. Avec l’équipe d’implantation nous sommes reconnaissants pour le travail déjà effectué par ces églises depuis des années. Ce n’est pas juste « de la com’ » pour paraître ouvert, lorsque je le dis. Je le pense vraiment, et l’église L’Essentiel que je représente est consciente que nous ne sommes pas LA réponse aux besoins des toulonnais mais nous sommes une réponse de Dieu.

En effet, implanter une nouvelle église se fait en étant sûr de la direction de Dieu. Nous avons passés du temps dans le jeûne et la prière pour savoir si c’était vraiment ce que Dieu voulait pour Toulon. Nous avons aussi pris conseils auprès d’amis matures. Nous avons eu la conviction que Dieu nous demandait de le faire et c’est Lui « le maître de la moisson ».

L’implantation d’une nouvelle église est vraiment dans la stratégie divine pour que son règne s’établisse dans chaque ville et village. Toulon n’est pas une exception. En plus, vu le nombre d’habitants (160 712 habitants environ) et de l’assistance moyenne de ces 7 églises, nous ne sommes pas de trop dans le paysage évangélique.

En plus, une église, ce n’est pas juste des gens qui se rassemblent sans interactions. Je crois que l’église est un groupe de personnes, et ce groupe va former une famille. Un groupe est un ensemble d’individus interdépendants qui ont un but commun. Ce but commun est exprimé à travers une vision, et la Bible en parle clairement. Les églises évangéliques déjà présentent à Toulon n’ont pas la même vision que nous, même si l’objectif final de toutes les églises c’est que « le plus grand nombre soit sauvé ».

Dieu a déposé dans notre cœur une vision d’église qui amène chaque croyant à réaliser que l’église prend son vrai sens lorsqu’elle impacte la société, et qu’elle ne reste pas juste à développer des activités en interne pour ses membres.

Penses-tu que l’église doit se réformer pour impacter la France au 21ème siècle ? As-tu des exemples ou des références d’églises vivant aujourd’hui selon une autre vision ou une autre mentalité ?

Si nous sommes d’accord que l’Eglise doit avoir une influence dans les différentes couches sociales et dans tous les domaines, il y a certainement des réformes à mettre en place. Ces réformes ne doivent en aucun cas contredire ce que la Bible enseigne. Au contraire, il nous suffirait juste de nous rapprocher plus du modèle biblique pour que la réforme produise un impact si puissant qu’une ville peut soit transformée. Nous sommes « la lumière du monde » et le « sel de la terre » !

Est-ce que cela ne parle que des valeurs que chaque chrétien doit manifester où cela exprime aussi l’idée qu’en tant que chrétien nous sommes appelés à être présent dans tous les domaines de la société ? Lorsque l’Eglise ne sera plus recroquevillée sur elle-même et qu’elle comprendra le sens de « Allez », alors elle pourra vraiment travailler pour le bien-être de sa société et son développement, conformément au désir du Père.

Oui l’église doit se réformer pour impacter la France au 21ème siècle ! Plusieurs églises ont déjà mis en place cette vision et l’on observe ce que cela produit comme impact dans leur société. Je pense à ICLV avec Paul Goulet à Las Vegas ; Nouvelle Vie avec Claude Houde à Longueil (Canada) et pour terminer avec un modèle français : l’Eglise extravagance à l’Île de la Réunion avec le Pasteur Bruno Picard.

Tu as écrit un livre qui raconte ton divorce, la manière dont cela a détruit ta vie et comment le Seigneur t’a relevé. Pourquoi avoir écrit ce livre ? Qu’est-ce que ton ex-femme a pensé de cette démarche ?

En fait le but du livre ce n’est pas de parler du divorce. C’est pourquoi je n’ai pas consulté la mère de mes enfants à ce sujet. C’est vraiment de mettre l’accent sur comment Dieu est capable d’intervenir dans la vie d’un homme qui a tout perdu. Le divorce est une conséquence de mes choix et d’une relation de couple qui s’est détériorée. Ce n’est pas le divorce qui a détruit ma vie mais comment mes amis et mes collègues pasteurs de l’époque ont réagi face à ce drame.

Ce livre est là aussi pour expliquer le processus de restauration que Dieu m’a fait traverser. Ce n’est pas une justification du divorce, car je continue à enseigner que ce n’est pas le cœur de Dieu. Ce n’est pas non plus un règlement de compte. C’est plutôt une remise en question d’abord personnel puis de comment accompagner une personne qui traverse un drame dans sa vie, comme le divorce, dans le milieu chrétien. C’est un livre pour encourager la restauration mais aussi le soutien.

Dans la vidéo de présentation de ton livre tu dis « J’ai connu vraiment la destruction […, la] perte du ministère ». Dans quelles circonstances as-tu « perdu le ministère » ? Fais-tu une différence entre « ministère » et « poste de pasteur » ?

Quand je parle de « perte du ministère » c’était quasiment une perte d’identité. Dans le livre j’explique que je ne savais plus qui j’étais tellement que mon identité était en lien direct avec ma fonction. A travers le processus de restauration par lequel Dieu m’a fait passer, j’ai compris que ce n’était pas ce que je faisais (même pour lui) qui faisait de moi « un ministère ». Aujourd’hui, j’ai compris que ce que je suis en lui, est au-dessus de ce que je peux faire ou ne plus faire.

Les circonstances passagères peuvent m’empêcher de faire mais jamais d’être, puisque ce que je suis est en fonction d’une plus grande œuvre, celle de la croix ! Chacun de nous est appelé à être un ministère, même si on n’exerce pas tous le « poste de pasteur ». La réforme dont il a été question tout à l’heure passe aussi par la reconnaissance des ministères hors église, bien qu’étant rattaché à une église locale bien entendu.

Tu es aujourd’hui pasteur de l’Association Chrétienne pour la Francophonie, comment les as-tu rencontrés ? Ton exclusion des Assemblées de Dieu de France a-t-elle été un obstacle à ton intégration comme pasteur au sein de cette association ?

C’est au Canada que j’ai fait mon école biblique, et c’est là que j’ai eu la joie de bénéficier des enseignements des Pasteurs Claude Houde et Mark Lecompte, entre autres. Etant les principaux leaders de ce mouvement, c’est naturellement que je me suis tourné vers eux lorsque j’ai décidé, après mon processus de restauration, de servir à nouveau en tant que pasteur. En effet, les Assemblées de Dieu ne croient pas à la réintégration des pasteurs exclus.

L’ACF a contacté mon pasteur de l’époque, Mathieu GATET, pour faire le point sur l’homme, le ministère et le fruit que je portais dans mon église locale. Je tiens d’ailleurs à remercier Mathieu pour l’homme de Dieu courageux qu’il est. Malgré toutes sortes de pressions, il a fait un rapport objectif sur qui j’étais, ce que j’étais devenu au travers de mes différentes épreuves et pourquoi Dieu n’en avait pas fini avec moi. Le comité de l’ACF a donc ensuite reconnu le ministère.

Pourrais-tu nous présenter cette association ACF, qui la dirige et quels sont ses objectifs ?

Sous l’impulsion du Pasteur Claude Houde, pasteur principal de l’Eglise Nouvelle Vie et le pasteur Mark Lecompte, directeur de l’Institut de Théologie pour la Francophonie, l’ACF est une association animée d’une vision inter-dénominationnelle. Elle peut agir en tant que mouvement si une église (ou un ouvrier) est accréditée ACF, ou partenaire lorsque l’église garde son propre mouvement mais développe un partenariat avec elle. Bien sûr le niveau de redevabilité n’est pas le même. Je suis fier d’appartenir à un mouvement dont les valeurs sont basées sur la transparence, l’ouverture et le respect.

L’équipe dirigeante veut tout simplement servir, équiper, inspirer et aider de façon concrète et pratique leurs ouvriers. C’est dans ce sens, que le pasteur Mark Lecompte viendra nous rendre visite au mois d’Avril.

J’ai vu dans l’annuaire de l’ACF qu’il y avait déjà deux églises ACF en France : l’église Résurrection et l’église Génération 21. L’église Essentiel ne figure pas encore dans cet annuaire, est-ce seulement parce que l’annuaire n’a pas été mis à jour ?

Pour l’instant, je suis ouvrier ACF mais l’église n’a pas encore choisi sa famille. D’ici quelques mois elle va le faire car nous croyons fortement à la redevabilité, et nous ne voulons pas être une église sans redevabilité. Actuellement, nous avons déjà un lien de redevabilité avec plusieurs leaders éprouvés. Ce qui nous a permis de poser les fondements de L’église L’Essentiel.

Nous privilégions les relations, c’est pourquoi nous continuons à nous entretenir régulièrement avec ces leaders, et un cadre est en train d’être mis en place au fur et à mesure pour que l’église puisse se développer dans un environnement sécurisant.

Merci Romaric d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Que le Seigneur te bénisse dans ce nouveau commencement ainsi que toute l’Eglise qui est avec toi. Et qu’il bénisse la ville de Toulon !

Si vous habitez Toulon ou les environs et si vous voulez vivre l’Eglise autrement, n’hésitez pas à prendre contact avec Romaric et l’église L’Essentiel sur leur site web ou sur leur page Facebook.

Propos recueillis par Guillaume Anjou

La rédaction

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