Le pasteur “prophète” sud-africain qui traite ses fidèles… à l’insecticide

Après le pasteur qui faisait manger des rats et des serpents, un nouveau leader religieux fait scandale en Afrique du Sud. Lethebo Rabalago, âgé d’une vingtaine d’années, se présente comme un “prophète”. Et pour guérir ses fidèles de leurs plaies infectées, du cancer ou encore du sida, il a jugé utile de les asperger à l’aide d’un spray destiné à tuer les insectes…

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L’affaire a été révélée dans la presse locale et internationale peu de temps après la publication de plusieurs photos, le 20 novembre dernier, sur la page Facebook officielle de l’église du pasteur Lethebo Rabalago, située dans la province rurale du Limpopo.

Celles-ci montrent le pasteur pulvériser de l’insecticide, appelé “Doom”, en plein visage ou sur les blessures encore purulentes des habitués de son église.

Les images sont également accompagnées de prétendus témoignages vantant les bienfaits de cette technique. “Le prophète a appelé les gens malades à s’avancer. Elle s’est avancée et a dit au Prophète qu’elle souffrait d’ulcère. Le Prophète lui a aspergé le visage et elle a reçu sa guérison et sa délivrance. Nous rendons gloire à Dieu !”, est-il écrit en légende de la photo d’une femme, qui se fait pulvériser de l’insecticide en plein dans les yeux.

Rapidement, l’entreprise qui fabrique cet insecticide a publié des avertissements sur les réseaux sociaux, rappelant que le produit pouvait s’avérer dangereux et qu’il était hautement déconseillé de le mettre au contact de la peau et des yeux.

Cela n’a pas empêché le pasteur de défendre sa position. Interviewé par la chaîne d’informations en continue sud-africaine eNCA, celui-ci a expliqué que “Dieu” lui aurait demandé d’utiliser cette méthode. “La vérité est que le Doom peut guérir les gens dans le bon sens” a-t-il ajouté. Contacté par France 24, Lethebo Rabalago n’a pas souhaité faire davantage de commentaires.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont alarmés de cette pratique.

La Commission sud-africaine pour la promotion et la protection de la culture, de la religion et des communautés linguistiques a condamné le pasteur et demandé l’ouverture d’une enquête contre lui. Cette commission est une institution indépendante mandatée pour proposer des amendements à la Constitution sud-africaine.