Le pasteur Alourdin C. Benoît n’est plus: une perte immense pour l’œuvre adventiste

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Par Louis Carl Saint Jean On ne finira jamais d’appréhender la mort, ni de donner un sens à cette faucheuse qui jette l’épouvante, le désarroi et la consternation au sein de la grande famille humaine depuis la sombre nuit des temps. En dépit de la nature divine de ce concept, nul ne s’est jamais résolu à l’accepter, surtout quand elle enlève à son affection un être cher. Tout croyant, quelle que soit la bonne relation qu’il puisse entretenir avec Dieu, succombera un jour ou l’autre à ce reflexe purement humain. Il est donc de ceux dont la dernière nouvelle qu’on veut entendre est celle de sa mort. Celle du pasteur Alourdin Clément Benoît, survenue au matin du 25 avril dernier, représente pour les membres de l’Eglise adventiste haïtienne l’un des cas de figure les plus pertinents. Lorsque, ce même matin de deuil, en route pour le travail, mon ami Claude Aurélien m’a appris cette nouvelle bouleversante, sur-le-champ, un nuage épais de douleur s’est amoncelé au-dessus de mon cœur. Ma réaction humaine m’a dicté du coup à poser cette question à Esaïe: « Où se trouvait la main de l’Eternel qui, dixit ce prophète, n’est pas trop courte pour sauver…? » En « l’espace d’un cillement », j’ai entendu la voix de Job me répondre : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni ! » Et oui, la main foudroyante des Parques a frôlé le front de notre bien-aimé Alourdin Benoît, un homme qui en quarante-trois ans de ministère évangélique a fait passer des milliers d’âmes des ténèbres à l’admirable lumière de l’Évangile. Il l’a fait pendant deux décennies par monts et par vaux dans presque tous les villages et villes d’Haïti et de la Guyane française et pendant vingt-trois ans aux États-Unis d’Amérique du Nord, défiant le vent du Michigan et le froid et la neige de New York. En effet, troublante a été cette nouvelle pour moi qui ai été l’un des témoins privilégiés de certaines de ses réalisations titanesques, pour avoir occupé le rôle de secrétaire d’église pendant une bonne partie de son ministère pastoral à Gethsémané. Chose curieuse, au soir de la veille de la mort de ce titan, mon ami Jacques Vaval et moi, ressuscitant un passé cousu de rêves et de belles choses, parlions de lui et d’autres héros de la foi. Il m’a alors confié avoir vu en octobre dernier au Camp Berkshire, à New York, cet homme de Dieu visiblement fatigué physiquement, mais en pleine possession de ses capacités mentales et intellectuelles. Je lui disais alors combien je désirais visiter ce géant. Et voilà que, 48 heures après cette conversation, mon désir s’est transformé en regrets douloureux ! Rares sont les adventistes haïtiens qui, au cours de ces quatre dernières décennies, n’ont entendu citer au moins une fois le nom du pasteur Alourdin Benoît. Je n’irai pas jusqu’à blasphémer, comme l’avait fait 46 ans de cela à Port-au-Prince un avocat bien connu devant la bière de son chef, en clamant: « Cet homme était le Messie! ». Cependant, je peux calmement affirmer que ce pasteur était un ambassadeur fidèle du Messie. En effet, presque tous ceux qui ont eu l’heureux privilège de collaborer avec lui et de le voir piocher dans la vigne du Maître abondent en ce sens, en saluant également son intégrité et son dynamisme proverbiaux. De l’avis du non moins progressiste et compétent pasteur Yves Pierre, qui le connaît parfaitement: « En plus d’avoir été un génial administrateur, pasteur Alourdin Benoît était un homme sincère, franc et charitable. Il n’a jamais passé par quatre chemins pour dire à quelqu’un ses quatre vérités. Il n’a jamais donné de coup bas ni à un membre d’église ni à un collègue qui a erré dans un moment de folie. S’il est au courant d’une infraction quelconque commise par quelqu’un, sans ne rien divulguer à personne, il l’aborde seul pour l’aider à le réconcilier avec Dieu. Ils sont légion ceux qui, tant en Haïti que surtout aux États-Unis, ont bénéficié de sa charité ». (Idem, le 28 avril 2017, 13 h.36). Frère Lebon Davilmar, ancien proche collaborateur du berger défunt, se souvient de lui en ces termes : « De 1990 à 1992, j’ai collaboré avec pasteur Benoît comme trésorier de l’église Mount Sinaï. Ces deux années passées en sa compagnie m’ont permis d’admirer sa droiture et son honnêteté. C’était un véritable pasteur, un homme converti, dans toute l’acception du terme. » (Id., le 30 avril 2017, 16 h.27). De l’avis du frère diacre Jean H.K. Lafontant : «Les adventistes de Mirebalais doivent tous une fière chandelle au pasteur Alourdin Benoît. En effet, en 1973, c’est grâce à son sens du leadership que l’église Bethléem, nouvellement fondée, a pu grandir, tant au point de vue spirituel qu’au point de vue numérique. Pasteur Benoît était très dynamique et profondément spirituel. Sa mort représente une perte immense pour l’Œuvre adventiste haïtienne. » (Idem, le 29 avril 2017, 22 h.) On dirait que durant toute sa vie, pasteur Alourdin Benoît n’était animé que d’un seul objectif : son salut en Jésus-Christ, celui de ses parents et des membres des différentes églises que Dieu lui avait confiées. Rien d’autre ne comptait pour lui ! Dans son style incisif, typiquement artibonitien, il affirmera: « Être pasteur ne fait de quelqu’un automatiquement ni un chrétien ni un homme converti. Je peux confesser que je suis chrétien parce que je cultive jour après jour l’amour pour mon Dieu, mon Seigneur, son Église, ma famille, mon prochain et même pour ceux qui pensent être mes ennemis. Moi, Alourdin Benoît, simple serviteur de Dieu, suis chrétien parce que je crois de façon impavide au salut en Jésus-Christ…» (in «Qu’est-ce qui fait de toi un chrétien? », sermon délivré à Gethsémané le samedi 19 avril 1986). C’est sur les rives de l’Artibonite, plus précisément à Latapie (Desdunes), que le 17 juillet 1939 le bébé Alourdin Clément a souri pour la première fois au soleil. Il est issu des œuvres bénies de Bernadette Jean et de Clément Délile Benoît. Aux Gonaïves, il fait ses classes primaires à l’Institution Lamartine Coq et ses classes secondaires au lycée Fabre Geffrard. D’ailleurs, c’est à la cité de l’Indépendance que, encore adolescent, il entendra pour la première fois, par l’entremise de sa grand-mère, la voix du Seigneur l’invitant à mettre son esprit au service de son église. Il hésite un peu. Il m’a raconté ceci au cours de l’une de nos nombreuses conversations: «Déjà en classes primaires, je caressais le rêve de devenir plutôt avocat, pour deux raisons. D’abord, j’avais voulu continuer une tradition familiale. En effet, mon arrière-grand-père Oconnel Benoît était à une époque doyen du tribunal civil des Gonaïves, mon grand-père Délile Benoît et mon père étaient juges de paix de leurs localités, et l’un de mes oncles, Hilton Benoît, était doyen du tribunal civil de Hinche pendant plusieurs années. Ensuite, j’avais toujours voulu défendre les paysans que certaines autorités puissantes dépossédaient de façon inique de leurs lopins de terre.» Cependant, nos voies ne rencontrent jamais celles de l’Éternel. Ou du moins, cela se fait très rarement. Après ses études secondaires, le jeune Alourdin s’inscrit en septembre 1962 au Séminaire adventiste franco-haïtien de Diquini, où il obtient sa licence en théolgie. En 1963, il débute son ministère comme directeur de l’école adventiste des Baradères (département des Nippes). Un an plus tard, il entame d’emblée son ministère évangélique, en sillonant dans des conditions périlleuses les villages les plus reculés, surtout dans le Nord. Dans le message déjà mentionné, il a raconté aux auditeurs: « J’ai fait le tour d’Haïti, de Jérémie au Môle Saint-Nicolas, parfois en grimpant des montagnes ou des monts rocailleux pour atteindre des centres d’évangélisation. Souvent, on était obligé de dormir à la belle étoile, s’exposant aux morsures de serpent, aux piqûres d’insectes et à d’autres dangers, avant de regagner un village à la pointe du jour. Toute la satisfaction se trouvait dans la prédication de l’Évangile.» En 1969, le jeune ouvrier desdunien seconde pasteur Naasson Prosper dans une grande campagne d’évangélisation tenue à Jacmel. Pasteur Benoît y devient le loup blanc, apprécié dans toutes les couches de la société de la ville de Roussan Camille. Son entregent et son bel esprit lui attirent notamment l’admiration des intellectuels. Par exemple, le grand poète et romancier Bonnard Posy, auteur du recueil Les chants du silence, lui sert de mentor. D’ailleurs, en souvenir de ce fin lettré, qu’il a beaucoup admiré, il baptisera son second fils Eddly Bonnard. Peu après la croisade évangélique organisée à Jacmel, pasteur Benoît est transféré à Saint-Marc. Gérard Jolibois, qui n’a jamais tari d’éloges à l’egard de cet ouvrier divin, a écrit: « M. Alourdin Benoît de l’église de Saint-Marc a été consacré pasteur au Cap-Haïtien à l’occasion d’un Congrès qui a été organisé en cette ville dans le courant de la deuxième semaine du mois de juillet 1971 par l’Union franco-haïtienne des adventistes du septième jour…C’est véritablement le résultat heureux des efforts que déploie le pasteur Benoît dans la communauté saint-marcoise où il excerce son ministère depuis plus de deux ans. » (Le Nouveau Monde, Lundi 26 juillet 1971, page 2 – Rubrique « Le saviez-vous »). Le pasteur Yves Pierre m’a même appris: « C’est au cours du ministère de pasteur Alourdin Benoît à Saint-Marc qu’ont reçu le message des jeunes tels que Marc Ricot Borieux et Balthazar Séjour, qui sont devenus pasteurs par la suite.» En 1973, Alourdin Benoît est nommé pasteur, chef de district et responsable du département des activités laïques et de l’école du Sabbat en Guyane Française. Il y passe quatre années. Il retourne en Haïti en septembre 1977. De retour au bercail, il remplira ces mêmes fonctions à la mission du Sud d’Haïti, présidée alors par le pasteur Gabriel Desvarieux. Aprè s’être distingué par sa fougue et son dévouement, en janvier 1980, sous la recommandation de feu pasteur Napoléon Gründer, Gonaïvien d’origine allemande, Alourdin Benoît est nommé président de la mission du Nord d’Haïti. Tandis qu’il occupe cette fonction administrative élevée, encouragé par sa jeune sœur adorée Anne-Rose Benoît Edmond, il émigre en juillet 1983 aux Etats-Unis, plus précisément à Michigan. Au Wolverine State, pasteur Benoît s’inscrit à Andrews University où il décroche une maîtrise en divinité. En 1985, Naasson Prosper, le premier berger de Gethsémané, promu à la coordination des églises francophones affiliées à la Greater New York Conference, fait appel à son ancien et fougueux collaborateur pour venir le seconder à la direction de cette église devenue précocement prospère. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 1985, Alourdin Benoît deviendra l’unique berger, le second de Gethsémané. Le passage du pasteur Alourdin Benoît à Gethsémané confirme de façon la plus éloquente les témoignages de son collègue Yves Pierre. Doué d’une audace et d’une foi proverbiales, il a admirablement continué et même amplifié l’œuvre merveilleuse qu’avait solidement mise sur pied son illustre prédécesseur. L’homme se montre un rude ouvrier, un vrai Artibonitien qui n’a jamais reculé, pas même une seule fois, devant la tâche et le devoir à accomplir, quels que soit le défi à relever, les barrières à renverser et les mers à traverser! Pasteur Benoît entretenait des idées sociales très avancées et était un homme très généreux. Selon lui, à côté de l’évangélisation, l’Église a la responsabilité morale de venir en aide aux défavorisés du sort. À la fin de 1986, il propose au conseil d’église l’achat d’immeubles pour y louer des appartements à prix réduits aux membres momentanément désavantagés. À l’époque, l’état précaire des caisses de cette communauté chrétienne a eu malheureusement raison de cette merveilleuse proposition. Pour prouver la générosité de cet être exceptionnel, qu’il me soit permis d’offrir deux exemples concrets. Le premier consiste en un fonds d’urgence qu’il avait mis en place pour aider financièrement (surtout pour des cas de funérailles) certains membres défavorisés. Me revient ensuite à la mémoire un geste qu’il a fait en ma présence et qui m’a permis de découvrir son grand cœur. À deux ou trois reprises, mon statut de diacre m’a donné le privilège d’effectuer avec lui des visites pastorales. À la fin de certaines d’entre elles, je l’ai vu sortir discrètement de son porte-feuille quelques billets verts pour les offrir à certains membres visiblement un peu coincés sous la poutre de la vie. D’ailleurs, avec le rire timide mais toujours prolongé dont il agrémentait généralement ses vieux proverbes créoles, il amait dire: « Sa k vid pa kanpe! » C’est pendant la même période qu’il réalise, selon moi, le plus bel exploit de son ministère aux Etats-Unis. Il transforme un hangar désaffecté en un véritable joyau. En effet, à son arrivée à Gethsémané, le lieu d’adoration n’est autre que l’emplacement d’une ancienne usine, à qui des frères et sœurs de bonne foi administrent une bonne toilette bihebdomadaire. Il pense anormal le fait de louer Dieu dans un espace mésavenant. Il sensiblise les membres d’ Église, met sur pied des lever de fond et entreprend en automne 1987 la construction de Gethsémané. Le beau chant-slogan du célébrissime maestro défunt Fleurange Cherenfant « Mettons-nous à l’œuvre, soyons victorieux » a alors servi de catalyseur aux fidèles. C’est ainsi que, secondés par des Anciens d’église éduqués, éclairés et remplis du Saint Esprit, le rêve s’est réalisé. Ainsi, le samedi 13 mai 1989, a été inauguré au 357 Empire Boulevard, à Brooklyn, l’un des plus beaux lieux d’adoration de New York. Les croyants l’appellent depuis « Le Jardin Vert », en raison de la couleur verte de ses sièges et de la moquette qui recouvre et embellit le parquet. Évidemment, selon la Bible même, l’Église n’appartient qu’au Seigneur. Cependant, il faut admettre que Dieu se sert souvent de certains hommes pour faire avancer son œuvre. À mon humble avis, si Gethsémané a pu croître à tous les points de vue, et ceci dans des conditions souvent très difficiles, ce ne sera nullement un péché de dire qu’après Dieu, on le doit d’abord aux pasteurs Naasson Prosper et Alourdin Benoît et au sens de leadership d’Anciens d’église avisés. Je pense aux Carlvilair Péan, Appolon Luc, Jean Daniel François, Maurice Innocent Michel, Luc Bastien, Zachée Michel, Mackenson Doucet, Daniel Beauzil, Antoine Jean, etc. Personne, selon moi, ne peut mettre en question le côté orthodoxe du pasteur Alourdin Benoît. Cependant, son orthodoxie ne l’a jamais empêché de voir en l’église un lieu où le membre, quel qu’il soit, est appelé à évoluer socialement, culturellement et intellectuellement. D’abord, il encourage et favorise les choses de l’esprit. De 1983 à 1991, les réunions de jeunesse et les soirées récréatives organisées à Gethsémané, et auxquelles assistent parfois plus d’une centaine de personnes, ont toujours pris l’allure de salon littéraire. C’est justement cette merveilleuse période que des nostalgiques comme les Claude Aurélien, Odny Ulysse, Carline Templier, Jacques Vaval, Clarence Saint Hilaire et tant d’autres – dont votre humble serviteur – aiment encore appeler: « La Gethsémané de la Belle Époque ». Elle a été possible grâce à l’esprit éclairé et au bon goût du berger artibonitien! Pasteur Alourdin Benoît était un ami du progrès. Il a toujours encouragé tous les jeunes des différentes églises qu’il a dirigées à décrocher au moins une licence à l’université. Et une fois ce diplôme obtenu, il vous encourage, vous importune même, à obtenir une maîtrise et un doctorat. J’illustrerai cette affirmation par un seul exemple, choisi entre au moins une dizaine. Ma jeune soeur et amie Daphney Mathieu a dit de lui et m’a aussi appris:« Pasteur Alourdin Benoît était un conseiller avisé. Il ne s’était jamais comporté comme s’il était supérieur à quelqu’un d’autre. C’était un homme de bon commerce. Si, aujourd’hui, j’exerce le noble métier d’infirmière, c’est grâce à son ministère et à ses conseils salutaires. » À New York, il n’y a pas eu que Gethsémané à avoir bénéficié du mordant et surtout de la consécration de pasteur Alourdin Benoît. Dix ans plus tard, il accomplit le même exploit à l’Eglise de Jérusalem, sise à Beverly Road, au coin de East 28th Street, à Brooklyn. Les églises Mount Sinaï, Bethsaïda, Ephraïm, Béthesda, Siloé, Sychar et d’autres ont eu à bénéficier, sous une forme ou sous une autre, du ressort de l’esprit et de la volonté du pasteur Benoît. Même au lendemain de sa retraite en juillet 2006, notre bien-aimé est resté attaché au salut des âmes et à ses œuvres de charité. Il anime avec sa femme des communautés de prière par téléphone, visite les malades, console veuves et orphelins. Parallèlement, il érige des plans concrets avec sa chère moitié pour fonder un orphelinat en Haïti. C’est ainsi que, en 2007 et en 2008, ce couple s’est rendu plus d’une fois au pays pour aller y jeter les bases. Au moment où progressent les choses, notre bon pasteur tombe subitement malade. Voilà inachevé l’un de ses plus chers rêves. Ce qui est certain, c’est que Dieu en a bien pris note. Et je suis sûr que ses bonnes œuvres le suivront. L’autre côté merveilleux de pasteur Alourdin Benoît est la place qu’il a accordée à sa famille. Depuis le 28 décembre 1965, par les liens sacrés du mariage, sa charmante épouse Anne Paul Benoît et lui forment un couple parfait, sculpté, on dirait, à l’intérieur d’un obélisque d’amour. Madame Benoît a prouvé qu’est encore de saison la recommandation biblique qui demande à toute femme de se placer à côté de son mari « dans la santé comme dans la maladie…». Et elle en a donné la preuve éloquente au cours de ces cinq dernières années où le vaillant guerrier de l’Éternel faisait face à certains petits ennuis de santé. Qu’elle en soit abondamment bénie! Et en Carlyle, Annie Nadine, Eddly Bonnard et Marceline, Dieu a accordé à ce couple un héritage béni. Chacun de ses enfants a prouvé que (j’utilise le mot du psalmiste) c’est l’Eternel lui-même qui avait bâti la maison Benoît. Le pasteur et sa chère moitié, qui l’avaient combien patiemment construite, n’ont pas travaillé en vain. Le vide que laissera Alourdin Benoît sera certainement très profond. Cependant, je me soulage du fait que son fils Eddly Bonnard Benoît, sa fille Annie Nadine Benoît et son jeune frère Emmanuel Benoît, tous trois pasteurs comme lui, continueront à faire connaître le nom béni du Seigneur. Alourdin Clément Benoît sera toujours parmi nous, car les grands hommes, surtout ceux qui ont fait la volonté de notre Père céleste, ne s’éteignent jamais complètement! Sans conteste, il était un général, l’un des vaillants guerriers de l’Armée de l’Éternel! Notre bien-aimé frère n’a fait que répondre sagement à un appel divin pour aller recueillir éternellement les fruits qu’il a semés sur terre, lui qui y a arraché des milliers d’âmes des mains méchantes de l’ennemi. Puisse donc Dieu, dans son amour incommensurable, accorder à sa femme, à ses enfants, aux membres de sa famille immédiate et prolongée, à ses anciennes ouailles, à ses anciens collaborateurs et collègues le privilège de chanter un jour en sa compagnie, au bord de la mer de verre, le cantique de Moïse et de l’Agneau. Comme ce jour sera beau!