Le P. Gréa

(…) Pour le bien de notre Église, il serait souhaitable que des chrétiens, associés à leurs pasteurs, soient de plus en plus nombreux à reconnaître et faire savoir que la vocation sacerdotale n’est pas incompatible avec la vocation de l’homme au mariage. Certes, de tout temps, l’Église n’a jamais clairement affirmé le contraire, puisqu’elle avait été fondée sur Pierre qui, lui-même, on le sait, était marié. Mais, le temps passant, cela n’a pas empêché l’institution ecclésiale d’exclure du ministère sacerdotal tout prêtre exprimant ce désir de mariage ! Selon une formule scandaleuse et tout à fait dévalorisante pour une très grande majorité de chrétiens, le prêtre qui exprime ce désir de mariage est immédiatement privé de tout ministère et « réduit à l’état laïc ». Pourtant, si l’on voulait bien y réfléchir un tant soit peu, on devrait éviter d’utiliser encore un tel vocabulaire, tout simplement parce que cet « état laïc », auquel on veut ainsi « abaisser, réduire » le prêtre défaillant (il n’avait pas fait vœu de chasteté, mais était lié par une promesse faite à son évêque), avait toujours été l’état habituel, normal, du fils du charpentier de Nazareth, ce Jésus que nous voulons suivre et imiter. À son époque en effet, Jésus, resté célibataire il est vrai, n’a jamais appartenu à telle ou telle famille religieuse d’alors, comme celle des Lévites ou des Scribes, par exemple : notre Jésus avait choisi de rester laïc, mais cela ne l’a pas empêché de se faire connaître par une poignée d’hommes et de femmes comme le Fils de Dieu et leur Sauveur. De moins en moins nombreux dans notre monde actuel et, de ce fait, de plus en plus isolés et seuls, les prêtres qui le désirent, bien sûr, n’auraient-ils pas intérêt, parce qu’ils restent des hommes, profondément humains, à rencontrer l’âme sœur, la bonne épouse capable de les aider, au quotidien, à vivre pleinement et joyeusement leur vocation sacerdotale ?Paul Quarré