La première volée de formation ministérielle romande finit en beauté

Les délégués des différentes Eglises réformées romandes étaient réunis samedi 28 mai à Neuchâtel en assemblée générale.

«Dans beaucoup de métiers, le collègue, c’est “celui qui fait le même métier que moi, mais moins bien”. A l’Office protestant de la formation (OPF) nous voulons amener les ministres à considérer leurs collègues comme leur première ressource», a expliqué Didier Halter, directeur de cet office, samedi 28 mai à Neuchâtel devant l’assemblée générale de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER). Les premières volées de diacres et de pasteurs, depuis que les Eglises ont décidé d’unifier leur force dans la formation initiale et la validation des compétences, terminent leur formation cet été.

«La première volée s’achève avec de bons retours et de bons échos», se réjouit Didier Halter. Sept diacres (sur huit au début de la formation) et neuf pasteurs (sur dix) terminent donc cette formation de 60 jours, dont 20 communs entre pasteurs et diacres, répartis sur les 18 mois de leur stage initial en paroisse. Un programme jugé «lourd et exigeant» par les stagiaires, entre théorie, spirituel, journées en résidentiel et mini stages dans différents domaines.
Une formation qui vise à développer les compétences herméneutiques des pasteurs et la conception de la gestion de projets en réseau pour les diacres, en valorisant les apports des stagiaires et leurs expériences. Elle reste toutefois centrée sur son rôle de formation de ministres généralistes, aptes à occuper tout poste en Eglise, se refusant de créer des spécialités telles qu’«aumônier de jeunesse», par exemple.

Dans les mois à venir, le directeur de l’OPF va travailler sur la reconnaissance et le rôle du maître de stage. «Ce n’est plus un grand frère qui vient donner une tape sur l’épaule du stagiaire en lui disant “ça va passer”», explique Didier Halter. «Il a désormais un rôle pédagogique.» Des outils ont d’ailleurs été créés pour eux. «Par ailleurs, nous rencontrons des décalages entre les lieux de stage et les objectifs d’apprentissage. Par exemple parce que certaines tâches, comme le caté, ne se font plus en paroisse, mais au niveau de la région.» Là aussi, les solutions passent souvent par la collaboration entre ministres d’une région.

Durant les cinq années après leur stage, les jeunes pasteurs et diacres devront encore suivre entre cinq et dix jours de formation par année. Quant à la question de leur consécration, cette partie-là du processus n’est pas encore unifiée au niveau romand et dépend de chaque Eglise membre. Cette première volée recevra officiellement ses diplômes le 25 août. – Joël Burri, Protestinfo

Des domaines stratégiques
Outre l’OPF, la CER gère également l’Office protestant d’édition chrétienne et Médias-pro, éditeur de Protestinfo —et de quelques sites web tels que QuestionDieu.com — et partenaire protestant de la Radio télévision suisse (RTS) dans la production des émissions religieuses. Lors de la présentation des comptes et de la planification financière pour les années à venir devant l’assemblée générale, plusieurs Eglises membres se sont inquiétées de voir leur contribution à la CER augmenter, alors que leurs propres budgets diminuent. «La difficulté pour la CER, c’est les deux choses qu’elle porte, la présence dans les médias et la formation. Aujourd’hui, il est stratégiquement difficile de faire des économies dans ces domaines-là», a expliqué Xavier Paillard, président du Conseil exécutif de la CER.