La Faculté de théologie se prépare à tirer sa révérence

« Un lieu se ferme, mais la théologie continue de se pratiquer » : ce sont les mots utilisés mardi par le doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Neuchâtel, Félix Moser, au moment de présenter les manifestations qui marqueront la fermeture du lieu, prévue pour le 31 juillet. Trois jours de colloque, une soirée officielle et une table ronde sont notamment au programme la semaine prochaine, du 10 au 12 juin. Ces événements s’inscrivent dans une thématique: « Entre la mémoire et l’oubli: la pertinence de la théologie protestante.»

Les étudiants qui suivent encore un cursus ont été redirigés vers les Facultés de théologie de Lausanne et de Genève, où l’enseignement de la théologie pratique, assuré jusque-là par Neuchâtel, a été transféré.

Le dernier enseignant encore actif, le professeur Félix Moser, assurera quant à lui un enseignement en sciences bibliques à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel, au moins jusqu’en 2017.

 

La Bibliothèque des pasteurs s’apprête à déménager à la BPUN

L’avenir des deux bibliothèques actuellement abritées par la Faculté de théologie est aussi un peu plus clair désormais. La Bibliothèque des pasteurs, qui appartient à la Société des pasteurs et ministres neuchâtelois, sera conservée à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (BPUN) à l’avenir. Le déménagement devrait commencer cet été pour se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. La question du transfert de propriété de ce fonds, qui abrite environ 80’000 ouvrages, reste encore à définir. Une donation a été proposée à la BPUN, mais son Conseil de fondation doit encore se prononcer.

Cette solution permet de maintenir sur sol neuchâtelois cet important patrimoine, qui compte des documents précieux comme des bibles d’Olivétan, premières bibles traduites en français et imprimées à Neuchâtel juste après la Réforme. Si la Société des pasteurs et ministres neuchâtelois a su conserver ces trésors au fil des siècles, ceux-ci devraient être encore mieux valorisés à l’avenir, selon Pierre-Henri Molinghen, responsable de la Bibliothèque des pasteurs. Le fonds est en train d’être catalogué, ce qui permettra de mieux connaître son contenu et d’y accéder plus facilement.

Quant à la bibliothèque de la Faculté de théologie proprement dite, elle prendra la direction de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel. Le bâtiment pourrait de son côté être utilisé par le rectorat, mais rien n’est encore clairement décidé.

 

Un enseignement dont les prémisses remontent à la Réforme

Cette fermeture de la Faculté de théologie marque la fin d’une ère. Les premiers enseignements donnés dans le canton de Neuchâtel dans le domaine remontent à la période de la Réforme. Le doyen s’est d’ailleurs permis d’appeler à être critique sur la manière d’envisager l’enseignement universitaire, en faisant attention à ne pas « valoriser que les chiffres, que ce qui marche, car rien ne se démode plus vite que la mode », pour déterminer de la vie ou de la mort d’une formation. /sbe