Inde : à 4h du matin, ils louent Dieu

 

Le point sur la situation de l’Eglise en Inde dans le cadre d’une série d’interview réalisée par Phare FM MONS. Un pasteur d’Inde sera présent au Week-End Annuel de Portes Ouvertes en région parisienne fin octobre.

300x200FR : Bonjour Clémence, lorsqu’on pense à l’Inde, on pense aux vacances, à la détente, mais ce n’est pas toujours facile dans ce pays ?
CM : Oui c’est vrai lorsqu’on pense à l’Inde, on pense à  ses couleurs, à  ses éléphants mais on ne réfléchit pas à son intransigeance face aux religions différentes de l’hindouisme.
Et pourtant ! L’objectif du premier ministre, Narendra Modi et de son gouvernement est claire : l’Inde doit être aux  hindous. Il veulent « hindouiser » le pays tout entier. Ce processus a déjà commencé. Tout se prépare clandestinement, imperceptiblement, même si on ne le voit pas pour l’instant. Par exemple, ils font pression sur le ministère éducation pour introduire les enseignements de la Bhagavadgita l’un des écrits fondamentaux de l’hindouisme. Ils tentent même de noyauter l’administration et le système judicaire et dans beaucoup d’autres domaines, le gouvernement pousse son programme d’hindouisation.

FR : Et les choses s’intensifient de plus en plus ?
CM : En Inde, plusieurs organisations militantes hindoues s’engagent dans des campagnes de reconversion. Leur slogan est simple : Gar Wapsi. Ce qui signifie : rentrez à la maison. Ce qu’on peut comprendre clairement par : « revenez à l’hindouisme ». De nombreux faits de persécution se sont produits sans que la police ne fasse une enquête ou que l’administration n’intervienne dans ce genre de cas. Des chrétiens  ont été agressés, attaqués pendant les services religieux, les pasteurs ont été roués de coup.

FR : La situation n’est pas nécessairement plus calme dans les campagnes ?
CM : Dans certains villages au centre et au  Nord de l’Inde des chrétiens ne peuvent pas célébrer leur culte le dimanche. Lorsque nous rencontrons des chrétiens dans les villages, ils nous disent qu’ils sont obligés de se réunir à l’aube à 4 heures du matin pour rendre un culte à Dieu. Ils n’ont pas de pasteur pour les instruire. Ils lisent la bible, la méditent et louent Dieu. C’est de cette façon qu’ils grandissent. Ces gens sont vraiment dans le besoin. Ils n’ont plus de travail et doivent trouver des moyens de subsistances. Beaucoup ont été marginalisés  et exclus par la société. Certains doivent fuir leur village pour sauver leur vie car ils sont régulièrement attaqués avec beaucoup de brutalité.

FR : Force est de constater que l’église n’est pas vraiment riche
CM : Elle est même pauvre et très jeune car elle compte beaucoup de nouveaux convertis. Et il faut les instruire. L’Inde a besoin de pasteurs qui prennent la responsabilité de l’Eglise locale.

FR : l’Eglise est littéralement persécutée en Inde !
CM : Effectivement, comment réagiriez-vous si votre gouvernement vous interdisait d’être chrétien ou s’il planifier d’anéantir le christianisme ? C’est ce défi auquel sont confrontés les pasteurs, évangélistes et les chrétiens du pays.  Ils doivent apprendre comment tenir ferme dans ces temps de restriction et de persécution.

FR : La température du terrain pourra être prise aussi lors du Week-End Annuel de Portes Ouvertes ?
CM : Un pasteur Indien viendra au Week-End Annuel de Portes Ouvertes, les 31 octobre et 1er novembre 2015. Lorsqu’on pense à l’Inde, oui c’est vrai, les prochaines années semblent noires pour les chrétiens en Inde. Mais Dieu est puissamment à l’œuvre et c’est ce dont viendra parler ce chrétien Indien les 31 octobre et 1er novembre en région parisienne.

FR : Des rencontres riches en émotions. En tout cas Portes Ouvertes fête ses 60 ans et les petits plats dans les grands ont été mis avec notamment des bus, des garderies, et beaucoup d’autres choses Clémence…
Exactement, ces bus partent de Strasbourg, Valence et Lyon et comme vous venez de le dire, on a vraiment réfléchi à cette organisation pour que les familles puissent venir alors n’hésitez plus, venez en famille.