Eglises apostoliques et de Réveil: la fusion n’aura pas lieu

22.10.14 – Après de nombreux travaux, les Eglises de Réveil et les apostoliques ont décidé de mettre un terme à leur projet de fusion, au profit d’un partenariat fort.

Cela faisait cinq ans que l’Union des Eglises évangéliques de Réveil (UEER) et les Eglises évangéliques apostoliques romandes (EEAR) discutaient d’une éventuelle fusion. Le projet est définitivement abandonné. C’est avant tout sur la question de l’indépendance des Eglises membres que les pasteurs de l’UEER n’ont pas pu se mettre d’accord. Certains d’entre eux ont craint que la fusion réduise l’autonomie de leurs Eglises.

Théologiquement très proches, les deux mouvements issus du même réveil spirituel en Suisse, dans les années 1935 à 1950, se sont depuis développés en parallèle.

Pastorale UEER divisée
Les Eglises de Réveil sont un mouvement congrégationaliste: la plupart des décisions sont prises par les Eglises elles-mêmes. «Au sein de la pastorale UEER, il y a des visions très tranchées», explique Alain Pilecki, ancien président des UEER et pasteur à la Chaux-de-Fonds. «Pour éviter une cassure ou des dissensions internes, nous avons préféré serrer le frein à main en disant que nous ne sommes pas prêts.»
Pour Jean-François Bussy, pasteur à l’Eglise de Réveil de Nyon, le problème vient surtout de la structure très centralisatrice des Eglises apostoliques. De plus, «certains éléments théologiques et leurs applications concrètes posaient problème: les Eglises apostoliques insistent par exemple sur les cinq ministère et la culture de l’honneur.» Il ajoute que «des pasteurs des Eglises de Réveil avaient le sentiment que l’on avançait vers une intégration dans la structure de l’EEAR.»


A l’inverse, Alain Pilecki, qui s’était engagé en faveur de la fusion, argumente: «Les Eglises apostoliques ont mis en place une structure qui, pour moi, leur permet d’avoir une vision plus globale.»
«Une fusion aurait permis d’unir nos forces pour être plus efficaces dans des aspects concrets de la vie de nos Eglises», confirme Christian Bussy, pasteur à l’Eglise apostolique de Genève. «La réalité du corps de Christ aurait pu être manifestée de manière plus explicite au travers d’une fusion». C’est en effet le constat d’un travail similaire effectué de part et d’autre qui avait incité à aller dans le sens d’un rapprochement. L’entité ainsi créée aurait rassemblé une trentaine d’Eglises romandes.
D’après Alain Pilecki, «une nouvelle génération de pasteurs a contribué au développement de relations plus profondes et plus denses qu’auparavant. La plupart ont suivi des écoles bibliques ensemble, et il nous semblait que c’était un moment favorable pour ouvrir un chemin nouveau».

Partenariat renforcé
Tout partenariat ne sera pas abandonné pour autant. A l’avenir, les deux unions tiendront des pastorales, réflexions théologiques et de projets communs. Les pasteurs des deux mouvements continueront à se rassembler une à deux fois par an pour des échanges et temps de prière. Les deux mouvements d’Eglises se disent prêts à une reprise ultérieure des démarches de rapprochement.
«Si nous voulons vraiment vivre une unité évangélique», conclut Jean-François Bussy, «il faut aussi le vivre avec les autres mouvements proches de nous».

René Progin