Chez certains pasteurs, la bénédiction des couples gays ne passe pas

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Laurent Schlumberger, President of the United Protestant Church of France pastor speaks during the national synod of the United Protestant Church of France on May 14, 2015 in Sete, southern France. AFP PHOTO / PASCAL GUYOT

« J’ai mal à mon Eglise. » C’est par ces mots, durs, que Jean-Louis Nosley a entamé sa lettre ouverte. Le président du conseil presbytéral de la paroisse protestante de Robinson (Hauts-de-Seine) souhaitait partager avec le plus grand nombre son désarroi. Dans ce qui semble être une volonté d’apaisement, il a été entendu : sa missive a été publiée mercredi 8 juillet sur le site de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF).

Voilà près de deux mois que le synode national de l’EPUdF a autorisé la bénédiction des couples homosexuels et, depuis, la décision de l’Eglise, qui incarne le courant historique du protestantisme français, semble créer des remous.

« L’idée de présenter ma démission m’a effleuré, explique Jean-Louis Nosley dans sa lettre. Nos relations avec nos frères catholiques risquent d’être soumises à de fortes contraintes. (…) Plus grave encore, certaines paroisses de notre Eglise sont maintenant tentées de s’en séparer. »

Une crainte que partage le pasteur d’Agen, Christophe Desplanque. Depuis la décision synodale, « mon travail a été de dissuader les gens de claquer la porte » de l’Eglise née du rapprochement en 2013 des luthériens et des réformés, et qui revendique quelque 340 000 fidèles.

« Pression de la mentalité ambiante »

Pourtant, la décision synodale, adoptée le 17 mai à une écrasante majorité (94 voix pour et 3 contre), avait été jugée équilibrée. Elle laisse en effet aux pasteurs la…