Ce dimanche, bénira-t-on les couples gays au temple ?

La journée de dimanche prochain 17 mai sera de toute façon particulière, puisqu’elle sera synonyme de Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Mais elle pourrait le devenir encore davantage. Car ce dimanche, l’Église protestante unie de France (EPUdF) pourrait décider de permettre la bénédiction des couples de même sexe. Ou pas.

Le sujet est en tout cas à l’ordre du jour du synode national de l’EPUdF qui s’ouvre aujourd’hui à Sète, dans l’Hérault. La question n’y fait pas l’unanimité, mais sur la base des travaux menés depuis janvier 2014 au niveau local puis régional, les rapporteurs du dossier, qui feront donc entendre leur voix lors du rassemblement, se disent « favorables à ce qu’on ouvre tranquillement la possibilité de bénir des couples de même sexe. »

« PAS UNE RÉVOLUTION »

Sur la base de ces travaux, au dernier jour du synode, les 105 délégués réunis à Sète pourraient donc être appelés à se prononcer sur le sujet lors d’un vote.

« Il ne s’agit pas de dire “le mariage des personnes de même sexe c’est bien“, “c’est pas bien“, explique l’un des rapporteurs, Isabelle Grellier, théologienne de formation. Bénir, c’est dire que Dieu t’accueille tel que tu es, sur tes chemins faciles ou difficiles et qu’il t’invite à réfléchir à ta vie à la lumière de l’Evangile. »

Pour elle, la bénédiction n’est pas un « satisfecit. C’est une possibilité qui sera portée – ou pas – par le pasteur local, en dialogue avec sa communauté. Nous ne sommes pas en train de faire une révolution. » Une analyse que ne partagent pas un certain nombre d’opposants, au sein même de l’Église protestante unie de France.

« LA QUESTION EST POSÉE DE MATIÈRE SEREINE »

Une cinquantaine de pasteurs et une centaine de conseillers presbytéraux a ainsi signé un « appel » invitant les délégués du synode à ne pas statuer « dans la hâte de répondre à la pression de la société et l’évolution de ses mœurs ». Les signataires de ce texte redoutent qu’une décision dès cette année « entraîne de profondes déchirures » au sein de l’EPUdF.

« Il n’y a pas de risque de schisme, dit de son côté le président du conseil national de l’EPUdF, le pasteur Laurent Schlumberger. Mais quelle que soit la décision, des personnes seront déçues. » Et de conclure : « Je ne suis pas stressé ». Car il est convaincu que son Église a « posé la question de la manière la plus sereine possible ».

(Avec AFP)