Bangladesh : “les prédicateurs doivent quitter ce monde un par un”

La semaine dernière, dix pasteurs du Nord du Bangladesh ont reçu des menaces de morts à leur encontre. Dans la lettre anonyme qui leur était adressée, il est stipulé que ceux qui prêchent le christianisme doivent « quitter ce monde un à un ».

Des chrétiens au Bangladesh

Des chrétiens au Bangladesh

Alors qu’au Bangladesh, un État laïc, la constitution affirme que l’islam est religion d’État tout en garantissant la liberté d’expression et le droit à chacun de pratiquer sa religion, dans les faits, il en va autrement. Les chrétiens, minoritaires dans le pays, sont en effet la cible de nombreuses attaques, autant de la part des musulmans qui représentent 90 % de la population que de la part des hindous (9,5 %). S’il y a environ 3000 églises au Bangladesh, les menaces et intimidations sont très fréquentes et en hausse.

Le 29 septembre, Cesare Tavella, un travailleur humanitaire italien a été abattu.

En octobre,  le pasteur Luk Sarkar a échappé de peu à une tentative de meurtre de trois musulmans fomentés contre lui. La menace s’est encore accrue sur le dernier mois, puisque de plus en plus de tirs ciblés visent les chrétiens au Bangladesh. Le 18 novembre, le Père Piero Parolari, un médecin missionnaire italien a été blessé par balle dans une embuscade à Dinajpur. Quatre jours plus tard seulement, un citoyen japonais, Kunio Hoshi a lui aussi été assassiné par des hommes masqués à moto.

L’Etat islamique, a revendiqué ces fusillades ainsi que deux autres dans le pays.

Plus récemment, ce sont dix pasteurs du Nord du Bangladesh qui ont reçu une lettre de menaces de mort.

Selon l’organisation internationale Portes Ouvertes qui travaille au côté des chrétiens persécutés, le Révérend Barnobas Hembrom de l’église baptiste Sangha à Rangpur a reçu, le 25 novembre, une lettre anonyme sur laquelle on pouvait lire :

« Ceux qui prêchent le christianisme au Bangladesh doivent quitter ce monde un par un ».

A ces quelques mots étaient associés les noms de neuf autres pasteurs travaillant dans la ville et sa banlieue.

Si la police cherche actuellement à identifier les auteurs de cette lettre, plusieurs personnes soupçonnent qu’elle provient d’une zone située dans le nord de Rangpur.

Alors que la menace augmente, la police a mis en place des mesures de sécurité dans toute la région et de nombreux prêtres et pasteurs sont sous protection militaire.

Les actes d’agression des islamistes ne s’arrêtent pas là puisque quatre blogueurs athées ont également été tués dans la dernière année. L’athéisme est en effet tabou au Bangladesh.

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