L’Afrique du Sud s’alarme d’une recrudescence de pratiques superstitieuses

Dans la presse internationale, l’Afrique du Sud s’alarme d’une recrudescence de pratiques superstitieuses. Le gouvernement vient d’ouvrir une enquête contre un pasteur qui aspergeait ses ouailles de pesticides, pour les guérir du sida et du cancer.

Lethebo Rabalago s’est même auto-proclamé prophète, et les gens assistent par centaines à ses cérémonies où on le voit brandir ce goupillon spécial, un aérosol rempli de pesticide de la marque Doom : efficace contre les moustiques et les insectes rampants. D’après ce leader de l’église de l’Assemblée générale du mont Zion, contre toutes sortes de maladie, une bonne rasade dans les yeux ou sur le visage peut vous guérir de tout notamment d’un glaucome, du sida ou même du cancer. Cela semble ridicule, et pourtant… L’affaire déclenche un vrai débat en Afrique du Sud où cohabitent un éventail exceptionnellement large de religions, plus ou moins imprégnées de pratiques traditionnelles avec des pasteurs à la fois, gourous et guérisseurs. “Dieu peut guérir de tout, soutient le pasteur à la télévision locale, il suffit d’y croire” et Il ne comprend absolument pas les raisons pour lesquelles on lui cherche des noises, pas plus que des milliers de personnes qui cherchent du réconfort auprès de ce genre de groupes religieux.

Ils sont de plus en plus nombreux ?

C’est vrai et comme ils accèdent aux médias, leur audience et leur crédibilité se renforce. Mais quand, l’an dernier, un pasteur a voulu nourrir ses fidèles avec, non pas du pain et du vin, mais avec du pétrole et un serpent, sensés se transformer en pain et chocolat dans la bouche des croyants, alors le gouvernement a décidé d’agir. Une commission a été créée pour enquêter sur ces cas. Mais son travail est difficile car son président l’a répété hier, elle ne peut pas punir les pasteurs puisque les gens sont consentants, ils veulent se faire asperger de pesticide. Ce qu’il faudrait c’est changer la loi pour réguler les croyances. exiger un certificat et un contrôle des pasteurs.

Mais on ne régule pas la foi ?

Non le concept passe très mal, partisans et opposants de cette commission s’affrontent, tandis que d’autres regardent en se disant que décidément, on passe à côté du sujet. Pourquoi une recrudescence de ces cas ? Les ONG ont une opinion. La médecine traditionnelle est très implantée en Afrique du Sud. 70% des gens, selon le ministère de la Santé, consulteraient un guérisseur. Et dans un pays aux inégalités criantes, où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté et qui a très longtemps vécu dans le déni du sida, on a nié pendant des années que la maladie pouvait même exister, toutes sortes de palliatifs se sont développés. Sept millions de Sud-Africains sont séropositifs aujourd’hui, et si les politiques ont changé et que les médicaments sont même proposés gratuitement depuis le mois dernier, les gourous guérisseurs ont eu le temps de s’installer et contre ces croyances, il sera très difficile de vraiment lutter. 

Côte d’Ivoire/ Quatorze nouveaux pasteurs du CFBP consacrés à Agnibilékrou

Agnibilékrou, 18 nov (AIP) – Quatorze nouveaux pasteurs sortis du Centre de formation biblique pour pasteurs (CFBP) de l’Institut théologique âme comblée (ITAC) ont été consacrés le 12 novembre lors de la cérémonie de graduation de la deuxième promotion dénommée Jean Hus organisée au centre culturel d’Agnibilékrou (Est, région Indénié-Djuablin). Pour le directeur du CFBP, Pasteur Kouamé Augustin, ces serviteurs de Dieu sont fin prêts pour mener à bien le travail du Seigneur qui consiste à propager l’évangile à travers le monde entier afin que les hommes aient la connaissance pour améliorer leurs conditions de vie et parvenir au Royaume des cieux. Parlant au nom de ses collègues, Pasteur Yessoulou Konan Fulgence a exprimé la joie du groupe d’être…

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Niger : les droits fonciers des pasteurs au cœur d’un atelier de réflexion

(Agence Ecofin) – Le mardi 15 novembre 2016 s’est ouvert à Niamey une réunion d’orientation du processus de formulation et de validation d’un module de formation des magistrats et d’un guide pour les pasteurs sur l’accès à la justice en cas de litiges fonciers, organisé par l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN) et la Fédération Nationale des Eleveurs du Niger (FNEN-DADDO).

Prévus pour durer deux jours, ces échanges ont pour objectif de mettre en place un cadre juridico-règlementaire propice à une meilleure gestion des conflits fonciers impliquant les pasteurs.

Présidant la séance, le directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, M. Chaïbou Mamane, a rappelé que ces assises répondent à un impératif de sécurisation de l’activité des éleveurs nigériens. Un impératif qui ne saurait occulter la gestion des procédures judiciaires, motivant la formation des magistrats et avocats. « Le droit rural nigérien est le fruit d’un long processus dans lequel furent impliquées les principales composantes du monde rural, en particulier les agriculteurs et les éleveurs », a-t-il ainsi déclaré, selon les informations du Sahel.

Comme le précise le site d’information, « cette rencontre vise spécifiquement à définir les objectifs de ces deux produits ( le module et le document) de formation ; à définir une feuille de route pour la mise en œuvre de la formulation des produits attendus ; à identifier les acteurs devant être ciblés par les produits de formation attendus et à réussir à identifier et à faire adhérer au processus toutes les compétences nécessaires à son aboutissement. Pendant deux jours, les différents acteurs œuvrant dans le domaine foncier discuteront sur entre autres sujets, le droit fondamental à la mobilité ; le droit d’usage pastoral prioritaire ; la protection judiciaire des droits fonciers des pasteurs ; l’exploration de pistes méthodologiques pour l’élaboration d’un module de formation des magistrats et de l’administration publique et droit foncier et l’exploration de piste méthodologique pour l’élaboration d’un guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

Souha Touré

Niamey/Réunion AREN/FNEN sur le droit foncier des pasteurs

AREN FNENLe directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, M. Chaïbou Mamane, a présidé, hier matin à Niamey, et en présence du représentant du ministre Délégué en charge de l’Elevage, du secrétaire exécutif de l’AREN, l’ouverture de la première réunion d’orientation du processus de formulation et de validation d’un module de formation des magistrats et d’un guide pour les pasteurs sur l’accès à la justice en cas de litiges fonciers. Cette rencontre initiée par l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN) et la Fédération Nationale des Eleveurs du Niger (FNEN-DADDO), avec l’appui de leurs partenaires notamment Care Danemark et le Service Civil pour la paix de la GIZ/ZF, vise spécifiquement à mettre en place deux outils, à savoir un « module de formation en droits fonciers des pasteurs » et un «guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

Cette rencontre vise aussi spécifiquement à définir les objectifs de ces deux produits ( le module et le document) de formation ; à définir une feuille de route pour la mise en œuvre de la formulation des produits attendus ; à identifier les acteurs devant être ciblés par les produits de formation attendus et à réussir à identifier et à faire adhérer au processus toutes les compétences nécessaires à son aboutissement. Pendant deux jours, les différents acteurs œuvrant dans le domaine foncier discuteront sur entre autres sujets, le droit fondamental à la mobilité ; le droit d’usage pastoral prioritaire ; la protection judiciaire des droits fonciers des pasteurs ; l’exploration de pistes méthodologiques pour l’élaboration d’un « module de formation des magistrats et de l’administration publique et droit foncier et l’exploration de piste méthodologique pour l’élaboration d’un « guide à l’intention des pasteurs en cas de litiges fonciers pastoraux ».

A l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du ministre de la Justice, a précisé que la rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une recommandation de l’atelier d’information et de formation des magistrats et avocats sur la problématique de l’élevage au Niger sur le volet gestion de conflits organisé par l’AREN. « Le droit rural nigérien est le fruit d’un long processus dans lequel furent impliquées les principales composantes du monde rural, en particulier les agriculteurs et les éleveurs », a rappelé M. Chaïbou Mamane. Il a également précisé que l’Ordonnance n°93-015 du 02 févier 1993, qui en est le texte de référence, fixe le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la promotion humaine.

Cette ordonnance assure aussi la sécurité des opérateurs ruraux par la reconnaissance de leurs droits et favorise le développement par une organisation rationnelle du monde rural. Selon le directeur de cabinet du ministre de la Justice, « l’adoption de cette ordonnance est la première étape majeure du processus. Cette Ordonnance a vocation à être précisée et complétée par d’autres textes. Ainsi l’Ordonnance n°2010-029 du 20 mai 2010 relative au pastoralisme la complète, définit et précise les principes fondamentaux et les règles régissant le pastoralisme au Niger. D’autres textes législatifs ou réglementaires ont été adoptés dans la même logique » a-t-il ajouté. M. Chaïbou Mamane, de reconnaitre qu’en dépit de cette volonté de l’Etat de mieux organiser le monde rural et protéger les droits des différentes de producteurs, force est de constater que cet objectif est encore loin d’être atteint.

A cela s’ajoutent, a-t-il souligné, diverses menaces sur le foncier pastoral dont l’accaparement des espaces à des fins immobilières, le grignotage et la suppression des

enclaves pastorales, des couloirs et pistes de passage en zone agricole, les concessions faites par l’Etat à des sociétés extractives sans dédommagement. D’où l’intérêt de cette rencontre qui a regroupé les acteurs œuvrant dans le domaine foncier afin de discuter ou d’orienter les idées dans la perspective d’aboutir à la meilleure maîtrise du droit foncier pastoral par tous les acteurs concernés par cette problématique et à des actions de protection efficace en cas d’atteinte à ces droits.

Mamane Abdoulaye(onep)

17 novembre 2016
Source : http://lesahel.org/

Religion/ 14 nouveaux pasteurs du CFPB consacrés

Agnibilekrou – Quatorze nouveaux pasteurs sortis du Centre de formation biblique pour pasteurs (CFPB) de l’Institut théologique âme comblée (ITAC) ont été consacrés lors de la sortie de la deuxième promotion dénommée Jean Hus organisée au centre culturel d’Agnibilekrou (Est, région de l’Indenié-Djuablin).

“Ces serviteurs de Dieu formés au CFPB sont fin prêts pour mener à bien le travail du Seigneur qui consiste à propager l’évangile à travers le monde entier afin que les hommes aient la connaissance pour améliorer leurs conditions de vie et parvenir au royaume des cieux”, a déclaré le directeur du CFBP, pasteur Kouamé Augustin, samedi, lors de cette cérémonie de graduation.

Parlant au nom de ses collègues, le pasteur Yessoulou Konan Fulgence, professeur de français de formation, a exprimé la joie du groupe. “Nous sommes très heureux d’être consacrés ce jour. La tâche ne sera pas aisée certes mais nous avons choisi et donc nous allons l’accomplir avec beaucoup de succès”, a-t-il souligné.

Le CFBP existe à depuis deux ans à Agnibilekrou.

jcl/kkf/akn/cmas

Cameroun : les églises de réveil, « l’opium du peuple »

Cameroun : les églises de réveil, « l’opium du peuple »
Les églises de réveil, « l’opium du peuple » | Ph. Illustration

Les églises de réveil, « l’opium du peuple » | Ph. Illustration

Elles tendent leurs bras à tout le monde et promettent amour, argent et prospérité. De vrais marchands d’illusions qui maîtrisent toutes les ficelles de la communication. Géopolis vous propose de partir à la découverte des églises de réveil qui prolifèrent au Cameroun avec un guide qui connaît bien ce milieu, le blogueur camerounais, Ecclésiaste Deudjui.

Ouvrir une église de réveil, rien de plus facile, témoigne Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais installé à Douala, la capitale économique du Cameroun. Là-bas, elles poussent comme des champignons.

«Aujourd’hui, créer une église de réveil est plus facile qu’ouvrir un bar ou une pharmacie. Vous vous levez un matin, vous ouvrez votre salon, vous ouvrez portes et fenêtres et vous mettez une affiche pour dire que vous êtes un envoyé de Dieu.» Et le tour est joué, explique notre guide.

Dans sa ville de Douala, il en a dénombré des dizaines. Elles sont installées dans des maisons d’habitation, des salons de coiffure et dans des lieux divers, où les gens se rassemblent dès le coucher du soleil pour chanter et faire des incantations.

«Ce sont des églises qui naissent du jour au lendemain sans formalité administrative et qui sont dirigées par des personnes ne disposant d’aucune qualification, d’aucune référence. C’est-à-dire que je peux me lever un matin, je dis dans mon quartier que j’ai parlé avec le seigneur dans la nuit et qu’il m’a choisi comme son messager pour transmettre la bonne nouvelle», raconte Ecclésiaste Deudjui à Géopolis.

« De faux pasteurs aux idées lumineuses »

Ce sont souvent des gens qui n’ont pas réussi à trouver du travail. Un bon jour, ils ont une idée lumineuse et se font passer pour les messagers du seigneur, explique le blogueur camerounais.

«Dans un premier temps, les fidèles sont le cercle restreint du faux pasteur. Il prend d’abord, soit ses frères, soit ses collègues ou ses amis, des gens qu’il connaît dans son entourage que moi j’appelle ses complices. Il leur demande de venir assister à ses premiers offices. L’objectif est de montrer aux autres personnes que son église est fréquentée.»

De «faux pasteurs» adeptes de la Bible qu’ils lisent 24 heures sur 24. Ils sont capables de réinterpréter les mêmes versets que vous avez-vous-même lus en leur donnant une autre signification avec beaucoup de conviction. Et ça marche, constate Ecclésiaste Deudjui.

«Quoi de mieux qu’un pasteur qui vous fait comprendre que demain vous serez heureux. Que vous étiez sur un mauvais chemin. Ils exploitent cette faiblesse-là. Quand l’être humain est démuni matériellement, il est prêt à tout, à partir du moment où on lui apporte une garantie de fraternité. Parce que le maître-mot dans ces confréries, c’est le mot « frère ». Dès que tu es nouveau, on t’accueille, les gens t’embrassent. Ca vous fait réfléchir.»

Le dénominateur commun de toute cette mascarade, c’est la pauvreté, dénonce Ecclésiaste. Selon lui, les églises de réveil exploitent la naïveté et la détresse d’une population plongée dans la misère.

«Pour moi, ces églises sont comme des laveuses de cerveaux. La plupart de leurs fidèles sont des personnes qui sont perdues. Elles sont désorientées et désespérées. Les églises de réveil savent capter ces âmes en perdition. Chaque fois que tu discutes avec une de ces personnes, elle se réfère toujours au pasteur : je vais faire ça si le pasteur me dit que…ou le pasteur m’avait dit hier que…ou encore le pasteur pense que…Ces fidèles pensent que le pasteur est la seule personne à détenir la vérité. 

« Eglises de réveil, un véritable business »

Ecclésiaste décrit à Géopolis des pasteurs-comédiens devenus spécialistes de la communication. Tout est étudié et pensé, remarque-t-il. Les affiches dans les rues, les vidéo-projecteurs et les écrans géants dans les salles de prière, tout est pris en charge par des spécialistes de l’image pour attirer le plus de monde possible. Objectif: récolter parmi les fidèles le maximum de dons que le pasteur mettra dans ses poches.

«Moi j’appelle ces pasteurs des entrepreneurs. Des hommes d’affaires aux dents très longues. Qu’est-ce-que ils font? Ils leur demandent de verser 10% de leurs salaires et même des avantages en nature. Parfois ceux qui ont beaucoup d’argent donnent des voitures. Dès qu’ils ont réussi, ces pasteurs deviennent des gens très fortunés. La preuve, certains ont des chaînes de télévision pour élargir encore plus leur audience. Ils possèdent des bus estampillés à leur image. Des bus de plus de 70 places avec la photo du pasteur à l’avant et à l’arrière.»

Début novembre, la radio d’Etat camerounaise rapportait le décès d’un responsable communal survenu dans l’est du pays alors qu’un évangéliste congolais tentait de le «délivrer» de la maladie dont il souffrait. Des drames similaires dans des églises de réveil sont rapportés régulièrement par des médias locaux.

«Ils prétendent être en mesure de soigner toutes les maladies. Si tu as le sida, c’est un petit problème. Si tu as un AVC, c’est un petit problème. Il suffit de venir à l’église, de les écouter, de respecter leurs prescriptions pour que la plupart de vos maladies disparaissent. Moi je les appelle des charlatans et des arnaqueurs. La preuve, c’est que quand eux tombent malades, ils vont voir un vrai médecin. Ils ne soignent que des malades imaginaires. Des comédiens à leur service simulent des maladies de toute sorte. Dès qu’ils leur imposent leurs mains sur la tête, ils se lèvent et marchent. Et les fidèles naïfs y croient», se désole Ecclésiaste Deudjui.

Cameroun: les églises de réveil, «l’opium du peuple»

GEOPOLIS –

Elles tendent leurs bras à tout le monde et promettent amour, argent et prospérité. De vrais marchands d’illusions qui maîtrisent toutes les ficelles de la communication. Géopolis vous propose de partir à la découverte des églises de réveil qui prolifèrent au Cameroun avec un guide qui connaît bien ce milieu, le blogueur camerounais, Ecclésiaste Deudjui.

Ouvrir une église de réveil, rien de plus facile, témoigne Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais installé à Douala, la capitale économique du Cameroun. Là-bas, elles poussent comme des champignons.
 
«Aujourd’hui, créer une église de réveil est plus facile qu’ouvrir un bar ou une pharmacie. Vous vous levez un matin, vous ouvrez votre salon, vous ouvrez portes et fenêtres et vous mettez une affiche pour dire que vous êtes un envoyé de Dieu.» Et le tour est joué, explique notre guide.
 
Dans sa ville de Douala, il en a dénombré des dizaines. Elles sont installées dans des maisons d’habitation, des salons de coiffure et dans des lieux divers, où les gens se rassemblent dès le coucher du soleil pour chanter et faire des incantations.
 
«Ce sont des églises qui naissent du jour au lendemain sans formalité administrative et qui sont dirigées par des personnes ne disposant d’aucune qualification, d’aucune référence. C’est-à-dire que je peux me lever un matin, je dis dans mon quartier que j’ai parlé avec le seigneur dans la nuit et qu’il m’a choisi comme son messager pour transmettre la bonne nouvelle», raconte Ecclésiaste Deudjui à Géopolis.

Ecclésiaste Deudjui vu par Jeff Ikapi
Ecclésiaste Deudjui, blogueur camerounais vu par le dessinateur et blogueur gabonais Jeff Ikapi. © Dessin de Jeff Ikapi, bogueur gabonais

«De faux pasteurs aux idées lumineuses»
Ce sont souvent des gens qui n’ont pas réussi à trouver du travail. Un bon jour, ils ont une idée lumineuse et se font passer pour les messagers du seigneur, explique le blogueur camerounais.
 
«Dans un premier temps, les fidèles sont le cercle restreint du faux pasteur. Il prend d’abord, soit ses frères, soit ses collègues ou ses amis, des gens qu’il connaît dans son entourage que moi j’appelle ses complices. Il leur demande de venir assister à ses premiers offices. L’objectif est de montrer aux autres personnes que son église est fréquentée.»
 
De «faux pasteurs» adeptes de la Bible qu’ils lisent 24 heures sur 24. Ils sont capables de réinterpréter les mêmes versets que vous avez-vous-même lus en leur donnant une autre signification avec beaucoup de conviction. Et ça marche, constate Ecclésiaste Deudjui.
 
«Quoi de mieux qu’un pasteur qui vous fait comprendre que demain vous serez heureux. Que vous étiez sur un mauvais chemin. Ils exploitent cette faiblesse-là. Quand l’être humain est démuni matériellement, il est prêt à tout, à partir du moment où on lui apporte une garantie de fraternité. Parce que le maître-mot dans ces confréries, c’est le mot “frère”. Dès que tu es nouveau, on t’accueille, les gens t’embrassent. Ca vous fait réfléchir.»
 
Le dénominateur commun de toute cette mascarade, c’est la pauvreté, dénonce Ecclésiaste. Selon lui, les églises de réveil exploitent la naïveté et la détresse d’une population plongée dans la misère.
 
«Pour moi, ces églises sont comme des laveuses de cerveaux. La plupart de leurs fidèles sont des personnes qui sont perdues. Elles sont désorientées et désespérées. Les églises de réveil savent capter ces âmes en perdition. Chaque fois que tu discutes avec une de ces personnes, elle se réfère toujours au pasteur : je vais faire ça si le pasteur me dit que…ou le pasteur m’avait dit hier que…ou encore le pasteur pense que…Ces fidèles pensent que le pasteur est la seule personne à détenir la vérité.
 
«Eglises de réveil, un véritable business»
Ecclésiaste décrit à Géopolis des pasteurs-comédiens devenus spécialistes de la communication. Tout est étudié et pensé, remarque-t-il. Les affiches dans les rues, les vidéo-projecteurs et les écrans géants dans les salles de prière, tout est pris en charge par des spécialistes de l’image pour attirer le plus de monde possible. Objectif: récolter parmi les fidèles le maximum de dons que le pasteur mettra dans ses poches.
 
«Moi j’appelle ces pasteurs des entrepreneurs. Des hommes d’affaires aux dents très longues. Qu’est-ce-que ils font? Ils leur demandent de verser 10% de leurs salaires et même des avantages en nature. Parfois ceux qui ont beaucoup d’argent donnent des voitures. Dès qu’ils ont réussi, ces pasteurs deviennent des gens très fortunés. La preuve, certains ont des chaînes de télévision pour élargir encore plus leur audience. Ils possèdent des bus estampillés à leur image. Des bus de plus de 70 places avec la photo du pasteur à l’avant et à l’arrière.» 

Dans église réveil à Douala

Séance de prière dans une église de réveil à Douala, la capitale économique du Cameroun. © Photo Ecclésiaste Deudjui

Début novembre, la radio d’Etat camerounaise rapportait le décès d’un responsable communal survenu dans l’est du pays alors qu’un évangéliste congolais tentait de le «délivrer» de la maladie dont il souffrait. Des drames similaires dans des églises de réveil sont rapportés régulièrement par des médias locaux.
 
«Ils prétendent être en mesure de soigner toutes les maladies. Si tu as le sida, c’est un petit problème. Si tu as un AVC, c’est un petit problème. Il suffit de venir à l’église, de les écouter, de respecter leurs prescriptions pour que la plupart de vos maladies disparaissent. Moi je les appelle des charlatans et des arnaqueurs. La preuve, c’est que quand eux tombent malades, ils vont voir un vrai médecin. Ils ne soignent que des malades imaginaires. Des comédiens à leur service simulent des maladies de toute sorte. Dès qu’ils leur imposent leurs mains sur la tête, ils se lèvent et marchent. Et les fidèles naïfs y croient», se désole Ecclésiaste Deudjui.
 
Et si ces églises prolifèrent dans le pays, soutient-il, c’est que les autorités laissent faire. Le gouvernement camerounais a baissé les bras après avoir tenté de les interdire au début des années 90.
 
«Je fais toujours un parallèle avec la boisson. C’est une sorte d’opium du peuple. On vous laisse vous abrutir avec l’alcool, vous vous faites laver le cerveau par des messages divins, vous n’allez pas revendiquer vos droits. Les gens oublient leurs véritables problèmes», constate, amer, notre guide camerounais.

Réactions des pasteurs américains à la victoire de Donald Trump

Plusieurs responsables d’églises ont exprimé leurs sentiments et réflexions à la suite de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines. Retour sur quelques unes des réactions de pasteurs évangéliques en Californie.

Le 9 novembre, lorsque Donald Trump, déjouant tous les pronostics et créant la surprise a gagné l’élection présidentielle américaine, comme dans tous le pays, les réactions ont été multiples et variées. Entre joie et dégoût, malaise et tristesse, effacement et incrédulité, les Églises américaines ont elles aussi été interpellées par ces résultats inattendus, ceci d’autant plus que le vote évangélique a tenu une place importante dans cette victoire.

Quatre évangéliques blancs sur cinq ont en effet décidés de voter en faveur du milliardaire américain. Afin de comprendre les enjeux de cette élection, les sentiments des chrétiens américains au lendemain de la victoire du candidat républicain, des journalistes protestants de reforme.net ont suivi, pendant un mois, plusieurs communautés chrétiennes de Californie.

Ils rapportent ainsi les réactions de plusieurs pasteurs évangéliques issus de la diversité des églises protestantes évangéliques en Californie au lendemain de la victoire de Donald Trump.

Dès le mercredi suivant l’élection et l’annonce selon laquelle Donald Trump avait remporté avec 279 électeurs contre 228 pour Hillary Clinton, l’église épiscopalienne All Saints de Pasadena située au nord de Los Angeles s’est rassemblée au sein de la paroisse pour y célébrer un office eucharistique.

Dans cette communauté chrétienne, majoritairement démocrate, dont les membres sont aisés et éduqués, la victoire de Trump a été vécue comme un coup de massue. Aucun des fidèles de cette assemblée n’avait vu venir cette issue aux élections.

Juliana Serrano, déléguée en charge des questions de paix et de justice au sein de la paroisse a déclaré à ce sujet : « Beaucoup d’Américains ressentent aujourd’hui des sentiments de colère, de douleur et de tristesse. Nous avons pensé qu’il serait utile de rassembler les gens, pour qu’ils se sentent moins seuls et désemparés. Beaucoup ont l’impression d’être vidés »

Ils ont aussi voulu signifier en se réunissant qu’ils continueraient à agir aux côtés des Américains qui souffrent, pleurent et ont peur, comme l’a rapporté le nouveau recteur de cette église, Mark Kinman.

Pour l’église pentecôtiste hispanique Restauracion et son  pasteur René Junior Molina aussi, la victoire de Donald Trump est un moment difficile, particulièrement en tant que minorités. Mais pas vraiment une surprise.

Face aux résultats des élections, le jeune pasteur évangélique a encouragé les chrétiens à ne pas promouvoir ou critiquer un candidat, mais plutôt à accepter de ne pas être d’accord tout en se battant pour rester unis.

Du côté de la Saddleback Church,  son pasteur Rick Warren, un serviteur de Dieu connu mondialement a préféré s’abstenir de réagir depuis la victoire de Donald Trump, mais son texte intitulé « pourquoi j’ai fait en l’âme de l’Amérique » que certains évangéliques font circuler sur les réseaux sociaux en dit long sur son positionnement quant à ces élections. Le plus important, selon lui, quelle que soit son appartenance politique, est d’apporter sa pierre à l’édifice, et de le faire ensemble, où qu’on soit.

Son épouse va dans le même sens puisqu’elle a déclaré :

« Mon amour et ma loyauté appartiennent à Dieu, à son Royaume et à son Église, pas à une étiquette ou à un courant, un parti politique ou même à un pays. #Jesusfirst ».