Mariage pour tous : les Protestants disent oui aux bénédictions

Le mariage pour tous vient tout juste de célébrer ses noces de cuir. La loi autorisant l’union de couples homosexuels a été promulguée en effet il y a deux ans, après des mois de débats passionnés qui ont précipité des centaines de milliers d’opposants dans la rue. Depuis, le climat s’est apaisé, même si l’association SOS Homophobie faisait encore état récemment, dans son dernier rapport annuel, de statistiques préoccupantes. Hasard du calendrier, le synode de l’église protestante unie de France (l’une des principales Églises protestantes de France, née en 2012 de l’union de l’église réformée de France et l’église évangélique luthérienne), vient d’autoriser ses pasteurs à bénir, s’ils le souhaitent, les couples homosexuels mariés civilement. Andrew Rossiter, pasteur des paroisses de Dieppe et Luneray, se tient prêt.

Andrew Rossiter, pasteur de l’Église protestante unie de France, soumettra prochainement la question à ses paroissiens de Dieppe et de Luneray, selon le principe protestant voulant que chaque décision soit aussi bien validée par les instances représentatives que par la base pratiquante.

Lui-même, et il ne l’a jamais caché à ses coreligionnaires, est un fervent partisan du choix acté par son clergé le 17 mai dernier : le synode de l’Église protestante unie de France s’est en effet prononcé en faveur de la bénédiction des unions homosexuelles. Le vote s’est révélé sans appel, (94 votes pour, sur une centaine de délégués), après dix-huit mois de débats internes.

« Une décision consternante » pour les évangéliques

En réalité, « cela fait une vingtaine d’années que notre église a pris en main cette question », témoigne Andrew Rossiter. La bénédiction des couples homosexuels a déjà été adoptée par d’importantes communions protestantes d’Europe (Espagne, Italie…) et d’Amérique du Nord. En France, l’évolution législative a naturellement influé sur la position de l’Église protestante unie. Par un hasard de calendrier, le vote du synode a d’ailleurs parfaitement coïncidé avec les deux ans de l’entrée en vigueur de la loi sur le mariage pour tous, le 17 mai.

Le hasard s’arrête là, puisqu’il s’agit bien d’une adaptation à un nouveau contexte sociétal. « Nous répondons à une demande qui existe », affirme Andrew Rossiter. Contrairement au culte catholique, il n’existe pas de mariage religieux chez les protestants. Le pasteur se contente d’une bénédiction des couples unis civilement. « Les débats ont d’ailleurs davantage porté sur cette notion même de bénédiction, ce qu’elle signifie dans notre société actuelle », indique le pasteur de la région dieppoise. En l’occurrence, « nous ne sommes que les canaux de Dieu, lance Andrew Rossiter. Qui sommes-nous pour décider d’ouvrir ou non ce canal ? » Le communiqué officiel de l’Église protestante unie demeure à ce sujet parfaitement clair : « Le synode est soucieux à la fois de permettre que les couples de même sexe se sentent accueillis tels qu’ils sont et de respecter les points de vue divers qui traversent l’Église protestante unie. »

Toutefois, cette ouverture, qui tranche de manière spectaculaire avec le dogme des « cousins » catholiques, est également loin de faire l’unanimité au sein de la communauté protestante. Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF), qui revendique la représentation de « plus de 70 % des pratiquants réguliers du protestantisme en France », évoque ainsi « une décision consternante ». Pour lui, l’Église protestante unie de France confond « le souci louable d’accueillir en l’Église les personnes homosexuelles, avec la bénédiction d’une pratique condamnée sans équivoque par la Bible ». Ces désaccords, Andrew Rossiter les a rencontrés dans ses propres paroisses*, où « certains ont participé à la Manif pour tous » contre le mariage homosexuel. Mais lui, une fois de plus, assume pleinement son soutien à la bénédiction des couples homosexuels, renvoyant à la pensée de Calvin : « Chaque croyant est son propre pape. »

L’Église protestante unie pourrait même aller encore plus loin : puisqu’elle bénit les personnes de même sexe désormais autorisées à se marier, et puisque les pasteurs ont eux aussi la possibilité de s’unir, pourquoi n’accepterait-elle pas en son sein l’exercice de pasteurs homosexuels ? « C’est déjà le cas au Danemark, souligne Andrew Rossiter. L’un de mes amis, un pasteur homosexuel, est marié là-bas. »

Thomas Dubois

t.dubois@presse-normande.com

* Selon le pasteur Andrew Rossiter, la paroisse de Dieppe compte une soixantaine de familles à Dieppe, celle de Luneray près de deux cents.

À l’écoute des homos croyants

Vivre pleinement sa foi et son homosexualité, Pierre, lui aussi protestant, y arrive parfaitement. « Mais je connais d’autres homos, ou bien leurs proches, qui ont le sentiment d’être rejetés par la religion », explique le pratiquant assidu, âgé de 33 ans.

Installé près de Caen, Pierre souhaiterait y ouvrir un espace d’accueil et d’écoute pour toutes ces personnes, avec l’appui du centre LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) de Normandie. « C’est très difficile : le milieu religieux reste naturellement assez fermé à la cause homosexuelle et, à l’inverse, le milieu homo est très hostile au cadre religieux. » La décision de l’Église protestante unie de France, relative à la bénédiction des unions homosexuelles, réjouit de fait le pratiquant.

« Les gens s’en foutent »

« Ces bénédictions se faisaient déjà plus ou moins en privé, ce choix permet au moins de clarifier la situation, note Pierre. L’Église réformée, qui donne la parole à la base sans imposer des décisions venues d’en haut, est de fait plus proche des préoccupations contemporaines. »

Contrairement, sous-entendu, à un culte catholique encore très loin de franchir le pas. « Pour ma part, je suis très l’aise avec la pratique de ma religion et mon homosexualité. Pour mon compagnon, catholique, ce fut plus compliqué. Mais nous allons au culte ensemble, au temple comme à l’église. Les gens ne nous ont jamais jetés de pierres : ceux que ça dérange ne nous parlent pas, c’est tout. Mais honnêtement, les trois quarts des gens s’en foutent. »

D’ailleurs, pour mener à bien son projet de permanence, Pierre assure avoir trouvé une écoute attentive auprès d’un pasteur de la région caennaise, mais aussi d’un prêtre catholique.

T. D.

Après les Irlandais, les Allemands attendent

Y aura-t-il un référendum en Allemagne pour décider s’il faut, ou non, autoriser le mariage homosexuel ? C’est en tout cas le vœu de certains partisans de l’égalité complète entre les couples. En Allemagne, les personnes du même sexe n’ont pas le droit de se marier mais, si elles le désirent, peuvent signer un « partenariat » qu’un projet de loi voudrait élargir. À ce jour, la question reste synonyme de tabou outre-Rhin. En 2013, la Chancelière avait écarté l’idée de présenter un projet de loi instaurant le mariage gay.

En tout cas, les Allemands partisans du mariage entre deux hommes ou deux femmes viennent de retrouver un peu de baume au cœur ces derniers jours après la décision prise par les Irlandais d’approuver par un « oui » franc et massif le mariage homosexuel. Le 24 mai dernier, vingt-deux ans après la dépénalisation de l’homosexualité en Irlande, le « oui » l’a en effet emporté avec 62 % des voix. L’Irlande est ainsi devenue le 19e pays, le 14e en Europe, à légaliser le mariage gay. Il est, par contre, le seul pays à l’avoir fait par référendum, les autres gouvernements ayant opté pour la voie parlementaire.

Les mariés de l’an II

L’alliance à son annulaire gauche n’est pas encore marquée de la patine du temps. Pierre Passavant n’a dit « oui » qu’il y a quelques semaines. À peine évoque-t-il son mariage que des étoiles brillent dans ses yeux.

« On a voulu faire quelque chose de grand, sur le thème des constellations. Nous avons préparé toutes les décorations, des billets d’embarquement pour la soirée façon ticket pour une navette spatiale, une vidéo et des sons d’ambiance pour accompagner les invités. Même une chorégraphie pour notre entrée », s’enthousiasme le jeune marié de 40 ans, heureux de recevoir les messages de remerciements et de félicitations des convives du 9 mai.

« Spirituellement parlant, ce serait important »

Anthony Quindroit

a.quindroit@presse-normande.com

C’est que ce mariage, le Rouennais l’attendait depuis longtemps. Mais, en couple depuis 14 ans et pacsé depuis 11 ans, il ne pouvait prétendre passer devant M. le maire que depuis deux ans. Auparavant, en France, Pierre n’avait pas le droit d’épouser Olivier. « Le jour de l’adoption du mariage pour tous, le 23 avril 2013, je m’en souviendrais toute ma vie. Je revois Claude Bartolone qui annonce le résultat. Nous étions devant la télévision, j’ai chialé comme une madeleine en criant : « Égalité ! »Le soir même, je demandais la main de mon compagnon », narre-t-il.

Au-delà du symbole, c’était aussi une volonté de « protéger l’autre » en cas de problème. Et une revanche après la souffrance et les tombereaux de haine déversés pendant les débats. « Il y a eu énormément de méchanceté, nous en avons beaucoup souffert. Pendant dix-huit mois, ça a été l’enfer. C’était même parfois compliqué d’en parler en famille. Je ne comprends pas pourquoi cela a provoqué une telle agitation en France alors que c’est passé comme une lettre à la Poste en Angleterre. Surtout que ça ne change rien pour les couples hétérosexuels. »

Les relents homophobes l’ont plusieurs fois rendu malade. Le niveau de certains politiques aussi. Entendre parler de retour en arrière l’énerve pour celles et ceux qui ne sont pas encore mariés. Quant à l’adoption, il ne comprend pas certains blocages : « Pourquoi une amie, en couple avec une autre amie mère d’un enfant, ne pourrait-elle pas adopter cet enfant alors qu’elle participe à son éducation et à son bien-être ? », s’interroge-t-il. Quid de la gestion pour autrui (GPA) ? « C’est un peu la marchandisation de la femme. Mais ça peut aussi être une bonne chose pour un couple », lâche-t-il sans avis totalement tranché.

Il applaudit en tout cas l’initiative des pasteurs protestants qui acceptent désormais de bénir les couples du même sexe. « C’est une belle avancée. Nous, nous devions être bénis par une femme, pasteur anglicane, mais c’est tombé à l’eau, faute de temps. Mais, pour moi qui suis croyant, spirituellement parlant, ce serait important. Si j’avais pu le faire chez les catholiques, je l’aurais fait. » Un jour, peut-être. Il y croit. Il veut y croire. « Le Pape est génial. Il veut faire avancer les choses, ce qui était moins le cas avec Ratzinger [Benoît XVI, le précédent pape, NDLR]. Ça peut évoluer, ces discours sont plus ouverts. » Mais il modère de lui-même son ardeur : « Enfin, pour Civitas, nous sommes des suppôts de Satan, donc… C’est encore loin d’être gagné ! »

Pierre Passavant est aussi conscient que, même si la loi est entrée en vigueur, la société n’a pas encore complètement évolué : « On ne représente que 4 % des mariages en France, mais il y a encore du boulot pour que ça entre dans les mœurs. »

Au Havre, l’Église protestante prête pour la bénédiction des couples gays

Les bénédictions, au Havre se feront suite à une concertation avec le conseil presbytéral.Les bénédictions, au Havre, se feront suite à une concertation avec le conseil presbytéral.

Dimanche 17 mai 2015, le synode national de l’Église protestante unie de France a validé la possibilité de « bénir des unions de personnes de même sexe », une avancée remarquée, mais préparée de longue date par la communauté protestante. « Elle ne concerne qu’une des églises du protestantisme. Il y a eu 18 mois de discussions entre les communautés locales, régionales, puis nationales, avant ce synode », explique à Normandie-actu le pasteur Emmanuel Rouanet, de la paroisse du Havre (Seine-Maritime). Cette décision votée à très grande majorité est présentée comme « une possibilité ouverte aux pasteurs et communautés locales » de bénir, ou non, les couples homosexuels.

Cela nous renvoie à notre responsabilité. Une demande se validera au Havre s’il y a des sollicitations. Ce n’est pas le cas pour le moment.

Une décision à valider par le conseil presbytéral

Pour Emmanuel Rouanet, l’importance de cette décision tient aussi à la possibilité pour les pasteurs de ne pas être forcément « sur la même longueur d’onde ». À l’Eglise protestante du Havre, deux pasteurs officient, et un accord entre ces derniers et le conseil presbytéral local est nécessaire pour répondre favorablement à la requête d’un couple de personnes de même sexe. Deux ans après le débat concernant le mariage pour tous, le pasteur du Havre tient également à rappeler que les pasteurs restent libres de leurs opinions, concernant ce sujet.

Il est important de montrer aussi que l’on peut vivre en communion dans une Église, tout en ayant des positions différentes, qui sont toutes deux légitimes.»

Compléter le mariage civil

Contrairement à l’Église catholique qui voit l’acte de mariage comme un sacrement, l’Église protestante considère cette bénédiction « plutôt comme un moyen de compléter le mariage civil, sans le remplacer. Dans le cas des couples de personnes de même sexe, cet acte permet enfin à ceux qui le désirent de recevoir une bénédiction de leur Église. »
Alors que la plupart voit cette décision du synode comme une grande évolution, en pointant du doigt l’Église catholique et son « retard », le pasteur Emmanuel Rouanet se montre plus pragmatique sur la question.

Pour moi, elle marque une différence sur la conception du mariage, mais elle était déjà existante auparavant. Il n’y a rien de nouveau dans cette différence entre l’Église protestante et l’Église catholique.

248 millions de dollars pour booster le pastoralisme dans six pays du Sahel

La Banque mondiale va financer un projet d’une valeur de 248 millions de dollars, visant à stimuler le pastoralisme dans six pays du Sahel et à améliorer l’accès à des services essentiels pour plus de 2 millions de pasteurs et agropasteurs, a appris APA jeudi auprès de la représentation de l’institution financière à Ouagadougou.

Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), d’une durée de six ans, concernera le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.

Ce projet stimulera la coopération régionale entre ces six pays où les activités pastorales constituent la principale source de revenu des populations ciblées, souligne la Banque mondiale.

“En Afrique subsaharienne, relève-t-elle, les activités pastorales constituent la principale source de revenus de quelque 50 millions d’habitants. Au Sahel, les terres arides et semi-arides occupent 75% du territoire et font vivre près de 20 millions de pasteurs”.

Selon la Banque mondiale, ce projet constitue une étape importante pour instaurer une alliance solide en faveur du pastoralisme, à travers la mise en commun de l’expertise et des moyens de différents acteurs, parmi lesquels des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, des gouvernements, des entreprises privées et des organisations pastorales de la société civile.

KOUTIALA : des pasteurs renforcent leur capacité dans la gestion de l’église

KOUTIALA : près de 500 pasteurs venus des 19 districts de l’église chrétienne renforcent leur capacité dans la gestion de l’église depuis ce matin (28/05/2015) à Koutiala. C’est à la faveur d’un séminaire sur le « rôle et mission du berger ». Au cours de cette rencontre, qui va durer 3 jours, les participants procéderont à des prières pour la paix et la réconciliation.

A Koutiala, écoutez-nous en direct sur la radio Jamana de Koutiala 102.6 Fm

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La Banque mondiale mobilise 248 millions $ pour développer les activités agro-pastorales au Sahel

(Agence Ecofin) – La Banque mondiale a annoncé, le 26 mai, que son conseil d’administration a approuvé un financement  de 248 millions de dollars destinés à renforcer la productivité, la pérennité et la résilience des moyens de subsistance des populations pastorales dans six pays du Sahel.

Ce financement de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du groupe de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres, se décline comme suit : crédits de 30 millions de dollars pour le Burkina Faso et le Sénégal et de 45 millions de dollars pour le Niger et le Mali ; et dons de 45 millions de dollars pour la Mauritanie et le Tchad, et de 8 millions de dollars pour le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).

L’enveloppe de 248 millions de dollars contribuera à améliorer l’accès à des services essentiels, comme les soins vétérinaires, l’eau, les prévisions météorologiques, les pratiques de gestion du bétail et des pâturages, la nutrition animale, les informations sur les marchés et des services de conseil adaptés à des communautés nomades, dans l’objectif de stimuler leur productivité. Elle va aussi promouvoir la coopération nationale et régionale, notamment en matière de contrôle des maladies, de gestion des ressources naturelles, de déplacements transfrontaliers des troupeaux et de facilitation des échanges. Enfin, il renforcera la résilience face au changement climatique, aux épizooties, aux aléas économiques, aux conflits et à l’insécurité.

«Les investissements envisagés ciblent des zones qui ont été historiquement mal dotées et où vivent un grand nombre de ménages exposés aux sécheresses et piégés dans la pauvreté, faute de posséder suffisamment de biens. Ces fonds devraient promouvoir une prospérité partagée en permettant aux familles de traverser les prochains chocs avec moins de pertes et d’investir dans le développement de leur capital humain», souligne Christian Berger, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

En Afrique subsaharienne, les activités pastorales constituent la principale source de revenu de quelque 50 millions d’habitants. Au Sahel, les terres arides et semi-arides occupent 75 % du territoire et font vivre près de 20 millions de pasteurs.

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Sahel : financement de 248 millions de dollars de la Banque mondiale pour un projet d’appui au …

Par : Laura |  Mots clés : Mali, pastoralisme, financement
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-05-2015

La Banque mondiale va financer un projet d’une valeur de 248 millions de dollars, visant à stimuler le pastoralisme dans six pays du Sahel et à améliorer l’accès à des services essentiels pour plus de 2 millions de pasteurs et agropasteurs, selon un communiqué publié par son bureau à Bamako.

Ce financement est octroyé au Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), d’une durée de six ans, qui concerne le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, ajoute le texte.

Ce projet stimulera la coopération régionale entre ces six pays où les activités pastorales constituent la principale source de revenu des populations ciblées, indique le communiqué.

“En Afrique subsaharienne, les activités pastorales constituent la principale source de revenu de quelque 50 millions d’habitants. Au Sahel, les terres arides et semi-arides occupent 75% du territoire et font vivre près de 20 millions de pasteurs”, précise-t-on de même source.

Le communiqué souligne, citant le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique Makhtar Diop, que “le pastoralisme, qui joue un rôle vital au Sahel, est menacé par de multiples défis, dont l’essor rapide de la population, les conflits, les épizooties, la disparition des pâturages et l’amenuisement des sources en eau”.

Selon la Banque mondiale, ce projet constitue une étape importante pour instaurer une alliance solide en faveur du pastoralisme, à travers la mise en commun de l’expertise et des moyens de différents acteurs, parmi lesquels des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, des gouvernements, des entreprises privées et des organisations pastorales de la société civile.

Les femmes pasteurs peaufinent leur look

“Casual priest” : la collection qui rend les pasteurs suédoises stylées

Au rez-de-chaussée d’un petit immeuble beige de la banlieue de Stockholm, Maria Sjoedin s’affaire dans l’atelier où elle crée et vend des vêtements conçus pour les femmes pasteurs. Manches trois-quarts ou évasées, poignets mousquetaires, les chemisiers et les robes à cols romains sont légion. La styliste de 46 ans, toute de noire vêtue, est l’une des pionnières en la matière. « Mes créations sont faites et pensées pour les femmes », souligne-t-elle.

« Les autres vêtements (de pasteur, NDLR) sont des vêtements pour homme, mal coupés pour les morphologies féminines », explique à l’AFP Beatrice Lönnquist, pasteur à Stockholm. La collection Casual Priest comprend aussi des vêtements du quotidien, sans caractère religieux. Certains sont disponibles dans différentes couleurs, selon la fonction occupée par celles qui les portent. Dans l’Église de Suède, le vert est, par exemple, réservé aux diacres. D’abord disponibles sur catalogue, ces vêtements coupés près du corps et décontractés peuvent aujourd’hui être achetés en ligne. Les mannequins sont jeunes et avenantes, à l’opposé de l’image caricaturale de la femme pasteur austère et mal attifée.

« C’est confortable et professionnel. Ces vêtements mettent en valeur les courbes d’une femme sans pour autant la rendre provocante », juge une cliente de Maria Sjoedin qui a posté un commentaire sur le site de la marque. « Par leurs vêtements, les pasteurs veulent montrer qu’ils sont des êtres humains comme vous et moi. Ils ne veulent pas créer de distance avec leurs fidèles, mais une proximité », souligne Åsa Haggren, professeur dans une université qui forme des professionnels de la mode à Borås (dans le sud-ouest de la Suède).

Répondre à un besoin

Pour Maria Sjoedin, tout a commencé en 2002. « Je ne viens pas d’un milieu religieux. J’ai rencontré une fille qui était pasteur. Elle m’a dit qu’il y avait peu de choses pour les femmes pasteurs, et aucun vêtement dans lequel elle se sentait bien », raconte-t-elle. Très vite, la jeune couturière réalise pour son amie un premier tee-shirt à col romain. C’est le début de sa collection, régulièrement mise à jour avec de nouveaux modèles, de nouvelles coupes et de nouveaux tissus. La première cliente montre sa nouvelle chemise à des collègues et les ventes commencent à décoller. En Suède et en Norvège d’abord, puis dans le monde anglo-saxon. Des hommes se sont également manifestés. Depuis peu, une collection leur est dédiée.

« C’était le bon moment. J’ai fait quelque chose dont on avait vraiment besoin », estime Maria Sjoedin, qui reconnait néanmoins avoir rencontré quelques sceptiques à ses débuts. « Dans la mode, il s’agit souvent de créer un besoin. Là, il y a un besoin qui doit être satisfait. Cela a beaucoup de sens pour moi », se félicite-t-elle. La Suède compte beaucoup de femmes pasteurs : elles sont 2086, pour 2187 hommes. La parité pourrait même être atteinte d’ici à quelques années, puisque 23 femmes seront ordonnées en 2015, contre 11 hommes.

Dans la très grande majorité des Églises protestantes du monde, les femmes peuvent être ordonnées prêtres. Pour la plupart, les protestants considèrent que le prêtre est un expert, un théologien, qui exerce un ministère et non un sacerdoce. Une vision différente de celle de l’Église catholique, opposée à l’ordination des femmes. Aujourd’hui, la créatrice compte 4000 clients dans le monde entier. Ses collections rencontrent un tel succès qu’elle a embauché deux couturières en Suède pour pouvoir répondre aux commandes et que deux usines de confection vont bientôt ouvrir, l’une au Portugal et l’autre en Italie.

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«Il est beaucoup plus difficile d’être pasteur aujourd’hui»

Depuis le licenciement de deux pasteurs dans le canton, grogne et anxiété gagnent certaines cures vaudoises. Président du Conseil synodal, l’organe exécutif de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), Xavier Paillard est sous le feu de vives critiques depuis trois semaines. Il répond.

– Plusieurs pasteurs et laïcs évoquent le «sentiment de malaise» qui touche aujourd’hui l’Eglise réformée. Le constatez-vous aussi?
Oui, indéniablement. Plusieurs collègues, laïcs ou paroissiens sont ébranlés par les mesures qui ont été prises et leur écho médiatique. Mais il me semble important de souligner que ces décisions ne sont pas le seul facteur de déstabilisation que traverse actuellement l’Eglise. Nous sommes confrontés à trois réalités. Tout d’abord, l’individualisation de la société et l’émergence de spiritualités laïques fragilisent la vie communautaire des paroisses traditionnelles. Ensuite, on n’appartient plus, aujourd’hui, à une Eglise par filiation, mais par une adhésion résultant d’une conviction. Autrefois, on n’avait pas besoin de convaincre les parents d’envoyer leurs enfants au catéchisme, par exemple. Enfin, les fonctions dites de référence, comme municipal, gendarme ou pasteur, sont de moins en moins reconnues. Il est beaucoup plus difficile d’être pasteur aujourd’hui qu’il y a quelques décennies, le Conseil synodal en est pleinement conscient. Des collègues se trouvent en situation de fragilité et ont besoin d’un soutien que nous cherchons à leur apporter. Plusieurs mesures ont été mises en place à cet effet.

– Outre les licenciements, on parle aussi de cas de burn-out.
C’est vrai, à l’instar de ce qu’on voit dans d’autres professions. A mes yeux, ces situations résultent de la perte de sens du métier, et pas seulement d’une surcharge de travail. Face aux changements actuels, certains se sentent démunis, d’autres mettent les pieds au mur, d’autres encore sont stimulés. C’est vrai pour les ministres comme pour les paroissiens d’ailleurs.

– En février dernier, le Synode (parlement de l’Eglise) a «pris acte» de votre programme de législature, sans l’avaliser. Un geste de défiance à l’égard des autorités ecclésiales?
Non, ce n’est pas le fond du programme qui pose problème, mais son statut: le programme de législature appartient à l’exécutif, le Synode n’a pas à l’approuver. Notre programme a d’ailleurs été jugé clairvoyant et courageux par plusieurs Eglises sœurs de Romandie. Et le règlement sera modifié pour la prochaine législature.

– Certaines voix, dont celles de Suzette Sandoz, critiquent la double casquette de l’EERV, à la fois employeur et chef spirituel.
L’Eglise est une communauté de foi, mais aussi une institution de droit public. Il est inévitable que des tensions surviennent entre ces deux pôles. Mais affirmer que l’Eglise doit être gérée par deux entités différentes, c’est, à mon sens, une grave erreur. D’un point de vue réformé, la gestion courante doit être spirituelle, tout comme la spiritualité s’incarne dans la gestion de l’Eglise. C’est la même chose dans la vie d’une personne: sa spiritualité s’incarne dans son quotidien. Il est important que le Conseil synodal représente l’EERV dans son rôle d’employeur. Maintenant, aucune institution n’est parfaite et on peut imaginer quelques aménagements relatifs au rôle de la commission de discipline ou aux voies de recours.

– On vous reproche parfois un caractère trop autoritaire.
C’est en effet un grief que j’entends, qui n’est pas facile à vivre, et que mes collègues du Conseil synodal démentent formellement. Prétendre que c’est moi qui décide, c’est méconnaître notre fonctionnement, et c’est un affront à mes collègues. Toutes les décisions en Eglise sont prises par le Conseil synodal, et non par Xavier Paillard uniquement.

– Face aux turbulences, le Conseil synodal avance-t-il uni, ou des dissensions sont-elles apparues?
Il y a une dynamique d’équipe remarquable, nous sommes sur la même longueur d’onde.

– Quels moyens allez-vous déployer pour ramener le calme dans l’Eglise?
Il faut privilégier le dialogue avant tout. La prochaine session du Synode, en juin, se déroulera sur deux jours et demi afin de favoriser les échanges. Le Conseil synodal ira par ailleurs, ces prochains mois, à la rencontre de tous les 270 pasteurs et diacres de l’EERV, qui seront également conviés à deux jours de retraite en janvier 2016. Nous avons aussi prévu des rencontres informelles dans les régions du canton, dès le mois de septembre, afin de permettre à la population de dialoguer avec le Conseil synodal. (24 heures)

(Créé: 27.05.2015, 06h37)